Edwige FIENDE
Le président ivoirien Alassane Ouattara a évoqué mercredi « quelques petites modifications » de la Commission électorale indépendante (CEI), ne voyant pas « l’indication de (la) changer » comme le souhaite l’opposition, face aux rois et chefs traditionnels de Côte d’Ivoire, à Yamoussoukro (capitale politique).
« Le président a confirmé qu’il restait ouvert au dialogue mais qu’il ne voyait pas l’indication de changer la CEI à part quelques petites modifications », car le reproche de la Cour africaine des droits de l’homme porte « sur le nombre de représentants du gouvernement », selon des propos rapportés par le porte-parole de la délégation Augustin Thiam, face à la presse après la rencontre.
Dans son arrêt du 18 novembre 2016, la Cour africaine des droits de l’homme a « ordonné à l’Etat » de Côte d’Ivoire de « modifier la loi (…) relative à la CEI pour la rendre conforme aux instruments » internationaux, après avoir « conclu que (sa) composition (…) est déséquilibrée en faveur du pouvoir ».
Le 21 janvier, le gouvernement a ouvert les consultations pour la réforme de la CEI avec l’opposition et d’autres organisations.
Tous les acteurs sont certes unanimes sur la nécessité d’une recomposition du bureau central dominé par les représentants du pouvoir (neuf commissaires centraux, dont cinq issus de l’administration), mais la réforme en profondeur, elle, ne fait pas l’unanimité.
Alors que le gouvernement est favorable à un simple rééquilibrage des forces, l’opposition voudrait un toilettage, notamment le changement de la dénomination de la CEI dont « l’histoire est chargée de souvenirs douloureux » et la présidence de l’institution par une personnalité issue de la société civile.
Dans son discours, lors des échanges à huis-clos, le président de la Chambre nationale des rois et chefs traditionnels Désiré Amon Tanoé avait affirmé qu’il n’avait « aucun doute que l’élection présidentielle de 2020 sera une réussite », évoquant la reprise du « dialogue politique ».
En réponse, le chef de l’Etat a fait état de ses relations avec Henri Konan Bédié et Guillaume Soro, et assuré aux chefs traditionnels qu’il n’avait « aucun problème » avec son ancien allié et l’ex-président de l’Assemblée nationale.
Alassane Ouattara « a dit que M. Soro restait son fils », a indiqué Augustin Thiam, gouverneur du district de Yamoussoukro et chef des Akouê.
Selon lui, M. Ouattara a ajouté que la place de M. Bédié au sein du RHDP unifié, parti au pouvoir, « était toujours disponible et qu’il pouvait revenir » s’il le souhaitait.
Alerte info/Connectionivoirienne.net
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