Côte-d’Ivoire: « Arrêtez de nous ramener au passé quand on parle de vos erreurs », ASK à Adjoumani (RHDP)

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Par la voix du ministre Kobenan Kouassi Adjoumani, le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) a répondu au groupe parlementaire PDCI et à Guillaume Soro, relativement à la mévente de l’anacarde.

Le mercredi 17 avril sur les antennes de la télé PDCI le député Isac Adi Kouamé a, au nom du groupe parlementaire PDCI RDA, lu une déclaration relative selon ses propres termes à la mévente de l’anacarde.

Dans sa déclaration, le député Isac Adi Kouamé affirme : « Cette mévente se caractérise par le non-respect des prix fixés mais surtout par la rareté des acheteurs ». Plus loin « Ainsi, malgré la forte paupérisation de nos concitoyens qui vivent de cette culture, aucune mesure sérieuse n’est prise par le Gouvernement pour trouver des solutions durables à cette situation qui perdure depuis la campagne 2018 ».

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« Plus grave, le prix officiel bord champ de la noix de cajou n’est pas respecté et ce, dans l’indifférence du Gouvernement. …qui garde un silence incompréhensible sur cette grave conjoncture dans la filière. » De même, le député Guillaume Kigbafori SORO, lors d’un meeting politique à Dabakala en date du 20 avril 2019, affirmait que l’anacarde devrait être acheté à 500 FCFA voire 1500 FCFA le kilo.

Ces déclarations appellent de la part du Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP) les éléments d’information suivants.

Il convient de rappeler que la réforme des filières coton et anacarde intervenue en septembre 2013 a permis à la Côte d’Ivoire de monter rapidement en puissance dans la filière cajou positionnant notre pays comme un acteur majeur de cette filière au plan mondial comme le reconnait d’ailleurs M. Isac Adi Kouamé. Grâce à cette réforme la CI est aujourd’hui premier producteur mondial de noix de cajou.

Cette réforme a permis un bon encadrement et un bon déroulement des campagnes de commercialisations de 2014 à 2018 avec des prix bord champ en augmentation constante d’année en année. Ainsi, les prix bord champs moyens payés aux producteurs sur l’ensemble des campagnes de 2014 à 2018 ont été successivement de :

2014 : 225F/Kg

2015 : 275F/Kg

2016 : 520F/Kg

2017 : 715F/Kg

2018 : 516F/Kg

Il est bon de rappeler qu’avant la réforme les noix de cajou étaient vendues bord champ entre 25FCFA et 200FCFA le kilogramme, une période où M. Guillaume Kigbafori SORO était Premier Ministre et Chef de la Rébellion contrôlant le nord du pays.

C’est seulement à partir du dernier trimestre 2018, que la commercialisation des noix de cajou brute connait un ralentissement lié à la fois à une production mondiale de plus en plus abondante et une chute de 38% des prix des amandes avec pour conséquence de nombreux cas de faillite de transformateurs et de négociants. Cela a entrainé des impayés au niveau des banques, instaurant une perte de confiance entre les acteurs et intervenants de la chaine de commercialisation aussi bien au niveau national qu’international.

Cette grave crise de confiance, combinée à la faillite de nombreuses entreprises clientes entraine un manque de financement des acheteurs depuis le démarrage de la campagne.

Cette situation est largement partagée par l’ensemble des pays producteurs. Ainsi, le Ghana, la Tanzanie, la Guinée Bissau, le Benin, le Nigéria vivent exactement les mêmes difficultés que la Côte d’Ivoire.

Le Gouvernement a bien anticipé sur ces difficultés en :réduisant de 10 à 7% le DUS afin de soutenir les acteurs de la filière. Ainsi le DUS qui était de 89,25 FCFA en 2018 est passé à 50,96 FCFA. Ce qui représente un effort de 14,2 milliards FCFA en faveur des acteurs de la filière.

fixant un prix de la campagne 2019 à 375F.

instruisant le Conseil du Coton et de l’Anacarde de rechercher de nouveaux débouchés et clients. Le Conseil du Coton et de l’Anacarde (CCA) a ainsi négocié et signé un contrat de 200 000Tonnes de noix de cajou avec un grand groupe vietnamien le 29 mars 2019. Ce contrat est en cours d’exécution sous la supervision du CCA par les exportateurs nationaux uniquement regroupés en Groupement d’Intérêt Économique (GIE) pour les rendre plus forts et plus solidaires pour la durabilité de la filière

Le CCA a signé le 15 avril 2019 avec l’État de Kerala en République de l’Inde à travers le Kerala Cashew Board (KCB) une convention de vente portant sur 50 000T. Pour la première fois, un protocole d’accord a été signé entre le CCA et le KCB, deux institutions étatiques.

Concernant le prix bord champ le Gouvernement a instruit le Conseil Coton Anacarde et les Préfets, Présidents des Comités de veille départementaux pour le suivi de la commercialisation de l’anacarde de redoubler de vigilance et d’être inflexible dans la lutte contre les fraudeurs. À ce jour dix-neuf (19) acteurs indélicats sont devant la justice et deux (2) ont vu leur agrément suspendu.

Relativement à la transformation, le Gouvernement n’a pas attendu les difficultés de ces deux dernières campagnes pour faire de la transformation locale, l’axe principal de développement durable de la filière anacarde. En effet, la réforme adoptée en 2013 par le Gouvernement sous le leadership du Président de la République, SEM Alassane OUATTARA et entérinée par le Parlement à travers l’adoption de la loi 2013-656 du 13 septembre 2013, fait clairement référence à la transformation comme l’un des axes stratégiques de développement de la filière anacarde.

À ce titre, aucun effort n’est ménagé pour soutenir les opérateurs déjà installés et inciter de nouveaux investisseurs à créer des unités de transformation.

Pour montrer sa détermination, le Gouvernement a pris des mesures complémentaires au code des investissements. Celles-ci portent sur (i) les exonérations fiscales, (ii) les subventions (400FCFA pour chaque Kg d’amande produite) (iii) la création d’une usine école de formation des acteurs à Yamoussoukro, et (iv) les avantages administratifs et opérationnels.

Ces mesures ont permis de faire évoluer le volume de noix transformé localement de 32 000T en 2016 à 68 000T en 2018 soit une évolution de plus de 100% plaçant notre pays en quatrième position des pays transformateurs après l’Inde, le Vietnam et le Brésil.

Pour amplifier et accélérer la marche vers la transformation le Gouvernement a décidé de créer des parcs industriels dédiés aux usines de transformations de l’anacarde avec la mobilisation d’un financement de plus de 100 milliards de F CFA auprès de la Banque Mondiale. Ainsi quatre parcs industriels seront construits à Bondoukou, Bouaké, Korhogo et Séguéla.

Les premiers parcs seront livrés en 2020.Par ailleurs le gouvernement poursuit son opération d’attraction des opérateurs nationaux et internationaux en faveur de la filière anacarde. C’est dans ce cadre que Monsieur le Premier Ministre Amadou Gon Coulibaly a animé le 12 avril 2019, aux États Unis, le forum sur la Transformation de l’Anacarde, en marge des assemblées annuelles du Groupe de la Banque Mondiale et du FMI.

L’ensemble des mesures mises en place par le Gouvernement crée aujourd’hui un engouement tel, que la capacité de transformation locale de noix brutes atteindra les 350 000 tonnes en 2020-2021.

En définitive, le Rassemblement des Houphouétistes pour la démocratie et la paix (RHDP):

Encourage le Gouvernement à poursuivre ses efforts en faveur de l’amélioration des conditions de vie des producteurs, en particulier les producteurs d’Anacarde.

Félicite la grande majorité des acteurs grâce à qui la filière a enregistré une croissance exponentielle des résultats et qui développent un comportement citoyen;

Rassure les producteurs et l’ensemble des acteurs de la filière de sa détermination à travailler auprès du Gouvernement en vue de consolider et d’amplifier les résultats obtenus dans la filière anacarde ;

Encourage les producteurs à garder leur sérénité et à ne pas brader leur produit ;

Invite les producteurs et tous les acteurs à dénoncer auprès des services compétents toutes personnes qui ne respectent pas les décisions prises par le gouvernement et en particulier les prix validés dans la matrice 2019 ;

Encourage le Gouvernement dans sa détermination à créer les conditions de la transformation locale de la noix de cajou, seule solution pour pérenniser et consolider les acquis de la filière ;

Invite les hommes et les partis politiques au sens de la responsabilité ; à mieux s’informer auprès des structures en charge de la gestion des filières et autres secteurs d’activité avant de faire des déclarations purement mensongères et démagogiques.

Fait à Abidjan le mardi 23 avril 2019

Le Ministre Kobenan Kouassi ADJOUMANI,

Porte-parole Principal du RHDP

Avec afriksoir.net

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1 réflexion au sujet de « Côte-d’Ivoire: « Arrêtez de nous ramener au passé quand on parle de vos erreurs », ASK à Adjoumani (RHDP) »

  1. Je suis en phase avec Andre sylver Konan. Je trouve « idiot et stupide » ces genres de répliques, chaque fois qu’on critique un pouvoir en place dans notre pays. Cela ne date pas d’aujourd’hui.
    Vous venez au pouvoir pour corriger les erreurs de vos prédécesseurs et non dire ces genres de sottises.

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