En Côte-d’Ivoire, un ministre demande «pardon» aux descendants d’esclaves guyanais

Le ministre ivoirien de la Culture et de la Francophonie, Maurice Kouakou Bandaman, a assumé, lundi, au nom du gouvernement ivoirien, la part de responsabilité des africains dans la déportation et l’esclavage et demandé pardon à leurs descendants, particulièrement ceux de Guyanne dont des membres sont en visite en Côte d’Ivoire.

« Nous avons fait le choix de l’axe de la repentance et de la reconnaissance de notre responsabilité pour nous réconcilier avec cette part de nous-mêmes », a déclaré Maurice Bandaman lors d’une cérémonie de réception, par le roi du Sanwi, nanan Amon N’DofouV, d’une délégation de 25 guyanais du peuple Boni, présents en Côte d’Ivoire dans le cadre des premières Journées mémorielles internationales de la Route de l’esclave.

« Nous voulons sceller un pacte symbolique de demande de pardon et de repentance », a-t-il poursuivi, lançant un appel à leur retour.

« Ce peuple dont on dit et dont on sait qu’il est certifié essentiellement d’origine ivoirienne est resté digne face à la maltraitance de l’esclavage. Nous sommes fiers de recevoir ses descendants », leur a signifié M. Bandaman, en présence de son collègue du Tourisme et des Loisirs, Sindou Fofana.

Le ministre Maurice Bandaman a fait cette déclaration à Krindjabo où le Roi du Sanwi, nanan Amon N’Doufou V, les a symboliquement purifiés avec de l’eau, dans une atmosphère de chants et danses traditionnels.

Krinjabo et Tiassalé où se rendra la délégation guyanaise, ce mardi, ont été d’importants sites de déportation de milliers d’esclaves.

Selon le président du conseil régional, Dr Aka Aouélé, le royaume du Sanwi est la « porte d’entrée » de toutes les migrations et leurs avatars avec la première école, la première église, les premières grandes plantations et malheureusement les déportations qui ont nourri la traite négrière.

L’artiste Mickaël Jackson et le leader Jesse Jackson ont déjà effectué le pèlerinage de Krindjabo dont ils seraient descendants des ancêtres déportés aux Amériques pendant la traite négrière.

La première édition des « Journées mémorielles internationales de la Route de l’esclave » avec pour invité d’honneur, le peuple Boni de Guyane, dans le cadre du projet de la « La Route de l’esclave » porté par l’Etat ivoirien à travers le ministère de la Culture et de la Francophonie s’achève jeudi après l’étape, ce mardi, de Tiassalé dans le village des esclaves, Kanga Nianzé.

(AIP)

aaa/tm

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