(Xinhua) — Le gouvernement libyen soutenu par l’ONU a décidé jeudi de mettre fin à toute coopération en matière de sécurité avec la France, en raison du soutien de ce pays à l’armée basée dans l’est de la Libye, qui tente en ce moment même de s’emparer de Tripoli.
L’ordre de mettre fin aux accords bilatéraux en matière de sécurité et de formation avec la France a été donné par le ministre libyen de l’Intérieur, Fathi Bashagha.
Le gouvernement français soutient « le criminel Haftar, qui lutte contre les autorités légitimes », a affirmé M. Bashagha.
Début avril, l’armée du maréchal Khalifa Haftar a lancé une offensive à Tripoli et dans ses environs, et tente depuis de prendre le contrôle de la ville qui héberge le gouvernement libyen reconnu par l’ONU.
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), les combats entre l’armée libyenne orientale et les forces gouvernementales ont à ce jour fait 205 morts et 913 blessés.
Le conflit armé a également contraint des milliers de civils à fuir leur domicile.
L’armée orientale de M. Haftar est alliée au gouvernement basé dans l’est du pays. La Libye est en effet divisée politiquement entre deux gouvernements, celui de l’est et celui de l’ouest.
La Libye peine à accomplir sa transition démocratique, et reste en proie à l’insécurité et au chaos depuis la chute du régime de l’ancien dirigeant Mouammar Kadhafi en 2011.
Libye : Paris rejette les accusations de soutien au maréchal Haftar
Par Jeune Afrique avec AFP
La France a réfuté jeudi les accusations « complètement infondées » du ministère libyen de l’Intérieur selon lequel Paris soutient le maréchal Khalifa Haftar, dont les forces ont lancé un assaut contre la capitale Tripoli.
Le ministre de l’Intérieur du gouvernement d’union nationale libyen (GNA) reconnu par la communauté internationale, Fathi Bach Agha, a accusé jeudi pour la première fois directement le gouvernement français de soutenir « le criminel Haftar ». Dans un communiqué, il a également ordonné la « suspension de tout lien entre (son) ministère et la partie française dans le cadre des accords sécuritaires bilatéraux ».
Des accusation immédiatement réfutées par la France. « Les déclarations de Tripoli de soutien et de couverture diplomatique à Haftar sont complètement infondées », a répliqué un responsable au ministère français des Affaires étrangères.
« La France soutient le gouvernement légitime du Premier Ministre Fayez al-Sarraj et la médiation de l’ONU pour une solution politique inclusive en Libye », a souligné la présidence française. « L’interlocuteur légitime du Président de la République est le Premier ministre Sarraj avec lequel le président s’est entretenu lundi dernier pour lui réaffirmer ce soutien en ces termes », a ajouté l’Élysée.
Aucun « plan caché »
La Russie, les États-Unis et plusieurs pays africains ne soutiennent guère la démarche britannique au Conseil de sécurité pour réclamer un cessez-le-feu et un accès humanitaire inconditionnel aux zones de combats près de Tripoli.
Considérée par des diplomates et des analystes comme l’un des appuis du maréchal Haftar, au même titre que l’Égypte ou les Émirats arabes unis, la France avait déjà démenti avoir soutenu son offensive contre Tripoli, siège du GNA.
Le 8 avril, une source diplomatique française avait assuré que Paris n’avait aucun « plan caché » pour mettre au pouvoir Haftar, auquel elle « ne reconnaîtra aucune légitimité » s’il prend le contrôle de Tripoli par les armes.
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