Un appel à projet de recherche auquel participait le Programme d’appui stratégique à la recherche scientifique (Pasres) depuis 2015, a livré ses résultats mercredi au Centre suisse de recherche scientifique qui héberge ledit programme. A l’issue des délibérations qui ont impliqué des experts des disciplines scientifiques, deux projets menés par deux universitaires ivoiriens ont retenu l’attention des évaluateurs.
Ce sont Pr. Adouby Kopoin, spécialiste en procédés industriels à l’Institut national polytechnique Houphouët-Boigny de Yamoussoukro et Dr Konan Waidhet de l’Université Jean Lorougnon Guédé de Daloa, spécialiste en télédétection. Ces deux lauréats empochent chacun 30 mille dollars, environ 15 millions de FCFA du Pasres et du Sgci pour développer leurs travaux. On pouvait comprendre la joie qui se lisait sur leur visage à la fin du point de presse de proclamation des résultats.
Pr. Adouby a travaillé sur le thème ‘’Réalisation et pilotage d’un prototype mobile de décontamination électrolytique des eaux résiduaires industrielles’’. En des termes plus simples, son projet consistait à trouver un mécanisme de dépollution, voire de traitement des eaux usées rejetées par les usines. Il a eu pour champ d’expérimentation, l’usine Gonfreville de Bouaké. Selon le professeur, si par habitude le traitement des eaux se fait par ajout de réactifs et autres produits chimiques dans les eaux à traiter, son projet qui vient d’obtenir financement propose une solution innovante qui utilise le courant électrique avec installation de plaques métalliques pour capter les particules par simple oxydation. Il explique que le souci de la consommation d’énergie électrique qu’induit ce projet aura comme solution l’énergie solaire pour alimenter son système.
Quant à Dr Waidhet, il a conçu un système qui utilise des drones pour l’amélioration de la productivité d’un
e rizière dans la localité de Nanan, près de Yamoussoukro. A juste titre, pendant ces 4 ans, il a traité le thème ‘’Optimisation de la production du riz dans le périmètre rizicole de Nanan’’. Il a démontré comment avec les drones, il est possible de résoudre les problèmes d’irrigation et de fertilisation du sol afin de permettre aux plants de riz d’avoir les meilleurs rendements. Le drone, a-t-il expliqué, contrôle le champ, détecte les zones moins irriguées ou moins fertilisées et apporte les quantités nécessaires d’eau ou de fertilisants.
Le directeur exécutif du Pasres, Dr Sangaré Yaya s’est félicité de la bonne conduite des deux projets qui ont respecté, selon lui les critères définis par son organisme qui a eu le soutien pour ce projet de l’Initiative des organismes subventionnaires de la recherche scientifique (Sgci), une structure panafricaine. Pour M. Sangaré ces deux projets sont une démonstration de ce que le partenariat public et privé peut offrir comme opportunité de développement. Une fois de plus, il a appelé de tous ses vœux à un soutien accru à la recherche développement et surtout à la valorisation économique des résultats de la recherche.
« Le seul type de valorisation qui a cours dans notre pays, c’est la valorisation scientifique des résultats de la recherche à travers les publications et communications scientifiques. Le Pasres souhaite aller au-delà de la valorisation des résultats de recherche. Nous souhaitons dorénavant encourager la valorisation économique des résultats de recherche. C’est à cette seule condition que la recherche peut impacter positivement le développement socio-économique et culturel de la Côte d’Ivoire », a martelé le Directeur exécutif.
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
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