Hier lundi 15 avril 2019, LIDER a organisé une conversation thématique sur les enjeux de l’intelligence artificielle. La séance a réuni 70 personnes à l’espace américain de l’université de Cocody, venues échanger avec Alan Price Mbida, l’expert qui a captivé l’auditoire pendant plus de 3 heures.
«On est sur terre avec les gens, mais on n’est pas des contemporains. Comment fait-on pour rester connectés ? Comment fait-on pour être sur le terrain, ou bien sommes-nous condamnés à rester dans les tribunes et à regarder les autres jouer sur le terrain du futur?» a interrogé le Prof. Mamadou Koulibaly, avant de présenter le conférencier, partenaire exécutif de Talan Consulting.
«Les deux choses que vous devez retenir de l’intelligence artificielle: C’est de la perception et de la cognition. J’entends, je vois, j’analyse le langage et les images, j’apprends et j’améliore ce que j’apprends. Ces deux choses vont changer la vie et les professions de nous tous ici dans la salle, parce que jamais vous n’allez entendre mieux qu’une machine ou voir mieux qu’une machine», a insisté Alan Price Mbida, évoquant des métiers qui, comme les informaticiens, les radiologues, vont devoir changer radicalement à cause de l’intelligence artificielle.
Diagnostic de tumeurs pour le cancer du sein, détection de fraudes, planification intelligente des salles d’opération dans les hôpitaux, évaluation de risque-crédit, gestion de l’énergie dans une ville, optimisation de la gestion énergétique de centres commerciaux, facturation de services, amélioration de la sécurité ferroviaire: l’intelligence artificielle est demandée dans tous les secteurs d’activité. Ceux qui s’engageront dans cette voie n’auront donc pas de problème à trouver du travail partout dans le monde, dixit Alan Price, qui a énoncé quelques chiffres du marché en 2019 soutenant cette assertion :
• 78% Des sociétés prévoient implémenter ou sont en cours de déploiement d’un projet d’intelligence artificielle
• 91 % des sociétés ont un plan d’établissement/de renforcement de leur capital humain en intelligence artificielle.
• l’impact total de l’intelligence artificielle dans l’économie à l’horizon 2030 sera de 15,7 trillions de dollars US, dont 70 % pour la Chine, le Canada et les États-Unis..
En tant que parti politique, il était important pour les dirigeants de LIDER de faire comprendre que le dénominateur commun entre la jeunesse, l’entreprise et l’Etat, c’est l’emploi, avec ses corollaires, la formation, la collecte et la protection des données, et la sécurité. 375 millions de travailleurs seront affectés par l’intelligence artificielle et ses technologies à l’horizon 2030 à travers le monde. L’essentiel sera cependant constitué des transformations de postes et non des destructions de postes, parce qu’on aura toujours besoin de l’humain. L’éducation sera aussi impactée et encore plus démocratisée puisque depuis chez soi, on peut avoir accès à des Mooc (cours en ligne) et se former.
«Les enjeux sont importants et l’Etat doit jouer toute sa partition, à l’instar de la Chine, pionnière dans le domaine et qui a pris toute sa responsabilité sur ce sujet, en termes de stratégie, fiscalité, cadre légal, propriété et aussi la protection des données, le nouvel or des temps modernes», a révélé M. Mbida.
Mentionnant les questions d’éthique, de confiance, de sécurité, de gouvernance, le conférencier a exhorté le public à investir et s’investir dans l’intelligence artificielle car : «Les Ivoiriens n’ont rien de moins que les Chinois, les Américains ou les autres et, comme le disait le professeur Koulibaly, s’il n’y a pas une stratégie jeunes-entreprises-Etat coordonnée dans ce domaine, nous allons être condamnés à toujours consommer ce que les autres font, exactement comme aujourd’hui».
La séance s’est terminée, après des questions-réponses, avec les applaudissements nourris des enseignants, étudiants, entrepreneurs et militants LIDER présents dans la salle, qui ont ovationné la maestria avec laquelle Alan Price Mbida a conduit la conversation.
LIDER News | 16 avril 2019
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