Les nominations politiques en Eburnie ressemblent à s’y méprendre à celles pratiquées au premier siècle de notre ère par l’Empereur romain Caligula qui nomma, dit-on, son cheval Sénateur. Comparaison n’est certes pas raison, mais avouons tout de même que la similitude est fort troublante.
Caligula possédait de lui-même une haute image. Devenu sans doute fou durant son règne, il clamait avoir droit de vie ou de mort sur n’importe lequel de ses sujets. La démesure de l’importance qu’il s’accordait, l’a, dit-on, conduit à se prendre pour Dieu. Il méprisait les institutions, type (sénat – Assemblée nationale peut-être même, le Gouvernement), car il les considérait comme des endroits où pouvaient être entassés des incompétents. Des lieux prédestinés à stocker des médiocres.
Et pourtant, lieux de pouvoir pour lesquels des individus pour en faire partie vendent leurs âmes, honneur et dignité voire intimité. Pour démontrer l’impéritie et la vacuité de ces lieux et de ceux qui y siégeaient, Caligula nomma son cheval INCITATUS, Sénateur. La définition exacte de la fonction occupée par INCITATUS ne revêt aucune importance. Cette allégorie du cheval propulsé par la volonté d’un individu-dictateur, à de hautes fonctions politiques, caricature le pouvoir de nomination et met en relief le mépris du mérite. On raconte que François Mitterrand aurait voulu par dérision, nommer son chien Baltique, au Conseil économique et social.
Les postes de responsabilité ne sont pas confiés aux compétents et méritants, mais plutôt à ceux dont la servilité au chef aura été la plus criante. Les commandants de zone de la rébellion sont devenus, préfets, ambassadeurs, généraux… Des postes à haut niveau de responsabilités leur sont dévolus sans rapport avec leurs compétences et niveaux de formation.
Dans certaines civilisations, l’honneur prime sur tout. Ainsi quand le principe et la cause sont en disharmonie, l’on préfère, au nom de ce principe, se faire harakiri. Mais parvenir à ce stade ultime de la mort volontaire, exige au départ que l’on ait des convictions et que l’offense faite à celles-ci, soit en total désaccord avec les valeurs qui les fondent.
Dans le monde politique ivoirien les convictions reposent essentiellement sur la satisfaction de la panse. Si bien que se parjurer, se renier, devenir infidèle aux idées et engagements pris antérieurement ne posent aucun cas de conscience.
Les exemples du PDCI et du FPI.
Des individus ont acquis notoriété, lumière, fortune et reconnaissance, grâce aux partis PDCI ou FPI. On pourrait citer pour le PDCI, la bande des Kablan Dunkan ; Adjoumani Kouassi ; Koutouan Ehui Bernard ; Lenissongui et bien d’autres. Pour le FPI en tête de gondole se trouve « le fameux diplomate » Djédjé Ilahiri (Alcide), accompagné par les Biti Allou Wanyou, Kadet Bertin…
Nourris et engraissés par ces deux partis, les voici qui se renient, brûlent les icônes qu’ils ont adorées hier. En quête de promotion sociale, ils deviennent de véritables girouettes. La grégarisation qui gangrène la sphère politique ivoirienne, l’apparition de créateurs de partis politiques de tous poils en révèlent les manifestations visibles. Les uns à l’intérieur de leur parti d’origine, cas du PDCI. Quant au « diplomate » Djédjé, supposé du FPI, il en a créé un neuf. Les auteurs de ces schismes ne visent pas à fortifier leurs partis d’origine, pour leur insuffler un nouvel élan, mais à les disloquer, les émietter afin qu’ils deviennent facilement avalables et digérables par le pouvoir rdr.
Dans ce monde des « Thôgô-gnini » terme emprunté à l’écrivain B. B. DADIE, qui littéralement signifie chercheurs de nom, les conditions premières à remplir s’appellent la soumission, la docilité et la servilité. L’individu abdique toute dignité et est prêt à tout type de compromission. Quitte à se prostituer pourvu que l’autorité régnante le remarque et le récompense. Dramane Ouattara qui a la conscience de son pouvoir absolu de nomination, tient ce genre d’individus affamés de gloire en laisse, les meut à sa guise comme de véritables marionnettes. Ils sont légion et il faudrait plusieurs tomes pour les recenser et on ne peut en garantir le résultat.
Cependant deux cas, celui de Lenissongui PDCI et du « diplomate » Djédjé FPI, méritent d’être mis en exergue, tant ils représentent à eux deux, les comportements des nouveaux mendiants de nominations.
Lenissongui Coulibaly prend « le peuple Sénoufo » en otage.
Voici une personne qui a réussi à tromper tout son monde pendant plusieurs décennies. Un authentique acteur, tellement convainquant que nul ne pouvait douter qu’il ne fût pas sincère quand il servait de collaborateur au Président H. Konan Bédié. Il était perçu comme le bras droit, le confident, l’homme de confiance et réputé exécuteur des basses œuvres du Président Henri Konan Bédié.
Or en réalité, le loyal serviteur n’était apparemment qu’un cloporte, une taupe, une sorte de Mata Hari. Il servait sans doute d’œil et d’ouïe depuis longtemps, tel un cheval de Troie infiltré auprès du Président Konan Bédié, pour le compte du clan Dramane Ouattara. Tant que Bédié et Ouattara s’entendaient le stratagème de la duplicité fonctionnait très bien. Mais quand le navire s’est mis à tanguer et que des choix se sont imposés, Lenissongui a dévoilé sa vraie nature. Il a choisi Dramane Ouattara, son vrai employeur.
Bédié contrarié par cette trahison a décidé de se s’en séparer. Au lieu d’assumer cette trahison, Lenissongui a avancé des raisons farfelues en se réfugiant derrière des arguments basés sur le tribalisme. » Je suis Sénoufo et un Sénoufo ne trahit pas au nom de l’éducation qu’il a reçue ». Acculé, il prend le peuple « Sénoufo » en otage.
Nommé après cet épisode, en guise de récompense, Président du Conseil d’Administration de la loterie, bien au chaud, il a oublié de partager ses émoluments avec ce peuple Sénoufo dont il s’est servi pour dissimuler sa honte.
Le « diplomate FPI » Djédjé Ilahiri (Alcide) et ses liens…
Le cas de Djédjé Ilahiri (Alcide) caractérise le type du politicien aux convictions frelatées. Ce « diplomate » n’a pas réussi à défendre la souveraineté du pays en convainquant les organismes internationaux du bon droit de la Côte d’Ivoire à disposer d’elle-même. Il n’a pas réussi davantage à convaincre la communauté internationale de respecter la décision du conseil constitutionnel ivoirien, qui a déclaré Gbagbo élu. Il se trouvait peut-être déjà en affaire ou dans les liens de la trahison, quand il était censé défendre le Président Gbagbo. Sa condamnation et son transfèrement à la prison de Boundiali en 2011, peuvent ressembler à une couverture pour ne pas être soupçonné de connivence avec le clan de Dramane Ouattara.
La liberté recouvrée le trouve allié à Affi Nguessan. Tous les deux avaient certainement conçu un plan des plus diaboliques. Prendre leurs camarades de parti, le FPI, de vitesse. Les isoler quitte à les emprisonner avec l’aide du pouvoir rdr. Car ils espéraient un non-retour du Président Gbagbo de sa déportation et ainsi s’accaparer du parti.
Comprenant son insignifiance et ne voyant pas de nomination à l’horizon, il a épousé la belle et solaire Madame Boni Claverie pour plus de visibilité. Malgré ces deux subterfuges pas de nomination en vue. S’avisant qu’on n’est jamais mieux servi que par soi-même, il divorce, quitte Affi et crée un minuscule groupuscule appelé parti politique dont il demeure le quasi seul adhérent. Ironie du sort, prenant le peuple pour des demeurés, Djédjé affirme que le Président Gbagbo partageait sa vision et était sur le point de clamer à la face du monde, qu’il avait perdu les élections présidentielles de 2010. Il prétend qu’il voulait se retirer à Mama son village natal. Et qu’il en a été empêché par les faucons constitués par Abou Dramane Sangaré, (paix à son âme) et ses partisans.
Or, lors de la première audience publique à la CPI, le Président Gbagbo a posé la question suivante : « Qui a gagné les élections ? » Les juges de cette cour, flairant le piège et pour s’éviter le ridicule, se sont prétendus incompétents pour éclaircir ce point. Cette question posée publiquement suffit à démontrer que Djédjé prend des libertés avec la vérité et phantasme. Bizarre et curieuse démarche d’un prétendu pilier du régime FPI sous la splendeur du règne du Président Gbagbo.
Quelle légèreté d’analyse ! Avec ce genre de raccourcis pour expliquer des complexités, on comprend mieux l’échec de la diplomatie ivoirienne durant la crise de 2010. Le « diplomate Djédjé » symbolise à lui seul ce cuisant échec. Ce semblant de changement de parti, éclaire mieux son sinueux parcours et dévoile le travail de sape du régime du Président Gbagbo qu’il a, de longue date, réalisé pour Dramane Ouattara.
Il figure aujourd’hui à la Dix-neuvième place sur la liste du rdr nouveau, demain il retrouvera peut-être une ambassade ou un ministère. Sacré contorsionniste ce Djédjé !
Les masques sont enfin tombés. Pris dans cette trahison, au lieu de s’excuser ou de l’assumer, il se réfugie tout comme son alter ego Lenissongui, derrière d’hypothétiques liens tribalistes et familiaux avec le Président Gbagbo.
La nomination de 33 sénateurs.
Les 250 sénateurs thaïlandais sont désignés intégralement par un conseil national dirigé par l’armée. La Thaïlande étant régie par une junte militaire, ceci pourrait peut-être expliquer cela. Mais cette pratique ne paraît pas constituer la règle.
La Côte d’Ivoire clame appartenir aux Etats démocratiques. Malheureusement les mœurs et pratiques politiques qui y ont cours présentent plus des traits d’une république bananière et dictatoriale. La destitution d’un Président d’une assemblée nationale et nominations du tiers de la chambre des sénateurs par Dramane Ouattara portent atteintes aux principes qui fondent les Etats de droit.
Caligula, Empereur romain, nomma son cheval INCITATUS, Sénateur. En Côte d’Ivoire le pouvoir nomme ses obligés sénateurs. Nul ne sait les critères de compétence ou de qualités retenus et qui ont présidé à ces nominations.
Tibeu Briga
Au moment où les français sont entrain d’examiner comment réduire le poids des taxes et impôts sur le citoyen, certains mettent en selle une institution ô combien inutile.
Le parlement est une caisse de résonance alors que les membres ont tous été élu. qu’est ce que le sénat issu de la caisse de résonance et des desiderata du roi pourra résonner encore plus??
Les enseignants grèvent pour indexer leur indemnité de logement au coût de la vie, on leur oppose un français approximatif et la chicote puis quelques jours après on dilapide l’argent de l’état dans une institution inutile.
Ceci dit je suis encore plus outrée d’entendre des gens qui ont voté pour la modification de la constitution se plaindre d’un neo mandat de Mr ouattara ou de la mise en place de cette institution ô combien inutile dirigé soit dit en passant par un Mr Viré de la primature.
ah lala si MK pouvait être l’homme surprise de 2020!!
Notre pays n’a pas besoin d’un Sénat