De retour de Belgique – Agnès Monnet (ex-Sg du Fpi d’Affi) :
« J’ai été élue maire par mes parents en tant que fille d’Agou et militante du Fpi de Gbagbo »
Agnès Monnet, secrétaire générale démissionnaire du camp Affi est de retour de Bruxelles où elle a rencontré l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo. Arrivée samedi dernier à Abidjan, elle a aussitôt accordé une interview au quotidien ‘’Le Temps’’. Elle y relate son séjour privé, elle évoque les tractations qui ont abouti au voyage d’Affi N’guessan à Paris où il devait regagner Bruxelles pour un tête-à-tête avec Gbagbo. Mais elle parle surtout de sa démission suite aux propos ‘’graves’’ tenus par Affi N’guessan après l’échec de sa visite à son ancien mentor. Morceaux choisis…
Pour replacer la visite d’Affi dans son contexte, Mme Monnet fait valoir que c’est elle en personne qui a démarché l’ambassadeur Emmanuel Acka pour servir de facilitateur entre Gbagbo et Affi. « C’est effectivement moi qui avais pris contact avec l’ambassadeur Acka Emmanuel pour servir de facilitateur entre le président Laurent Gbagbo et le camarade Affi N’guessan en vue de l’unité au Fpi. Il est important d’indiquer que le choix de l’ambassadeur Acka Emmanuel n’était pas fortuit. Par le passé, il s’était vainement investi dans cette mission de rapprochement », indique-t-elle d’entrée. Madame Monnet dit avoir mené également une autre démarche envers Affi afin de le convaincre de réaliser l’unité du parti autour de Laurent Gbagbo. Sur cette base, affirme-t-elle, M. Affi avait effectivement rencontré l’ambassadeur pour préciser l’objet de sa visite qui se déclinait en 3 points : – Demander pardon au président Laurent Gbagbo – Se mettre à sa disposition – Recevoir ses instructions, en d’autres termes, lui remettre le parti. Tout ceci de la bouche d’Agnès Monnet a été conclu avant qu’Affi N’guessan n’effectue le voyage de Paris. Elle précise que même si une déclaration n’était pas prévue au départ d’Abidjan, Affi n’était pas moins d’accord avec tout ce qui lui a été demandé au niveau de Paris car le facilitateur Acka avait tout mis sur la table.
Et même quand les choses se sont compliquées par la suite et qu’Affi N’guessan a eu recours à celle qui était encore sa secrétaire générale, celle-ci lui donnera ce conseil : « Lorsque le camarade m’avait saisi de la situation au niveau de Paris, et de son embarras, en évoquant notamment la mise en cause de sa dignité, une humiliation, après réflexion et vu l’enjeu de la rencontre, je l’avais instamment exhorté à sublimer ce qu’il pensait être une humiliation, en précisant le contexte de ladite déclaration. Subséquemment, et pour être plus concrète, je lui avais adressé un message pour servir de matière et de trame à la déclaration dont il me parlait. Je détiens encore sur moi ce message. En voici la teneur : ‘’Le président Laurent Gbagbo est le président fondateur du Fpi. Il a été le président statutaire jusqu’à son accession au pouvoir d’Etat. Aujourd’hui, le président Gbagbo est le président du Fpi, je viens donc lui remettre le parti. En conséquence, je lance un appel solennel à tous les militants et sympathisants du Fpi, pour se rassembler autour du président Laurent Gbagbo pour le triomphe du Fpi’’ ».
Malgré tout, la rencontre de Bruxelles qui portait tous les espoirs a échoué. Pour madame Monnet, cet échec a précipité sa démission car ‘’Affi n’a pas fidèlement respecté les engagements pris devant elle’’.
Ceci dit, elle a condamné les propos tenus par Affi N’guessan au cours de sa conférence de presse après son retour de Paris. « Ce fut un moment d’excès inutile ! Ce qui y a été tenu comme propos est choquant, très blessant », analyse Agnès Monnet. Puis l’ancienne nouvelle maire d’Agou d’éclairer sa position en ces termes : « Pour moi, aucun sacrifice n’était trop grand. Aussi l’échec de cette rencontre, synonyme d’une rupture aux conséquences préjudiciables au parti, m’avait-il déjà disposé à la démission. Puis les propos du type ‘’le président Gbagbo n’est pas le président du Fpi, ni aujourd’hui, ni demain, je ne reconnaîtrai ça. Où a-t-il été élu ? A La Haye ?’’ tenus par le camarade Affi N’guessan lors de sa conférence de presse du samedi 23 mars 2019, ont hâté ma démission de mes fonctions de Sg et porte-parole auprès de lui. Car, pour moi, l’évocation de l’épisode de La Haye, souffrance collective de tous les démocrates, sous cette forme-là, au-delà du président Laurent Gbagbo, est une grave injure à tous ».
N’avez-vous pas peur d’avoir des problèmes avec le conseil municipal d’Agou ? A cette question Agnès Monnet répond sans sourciller : « Pourquoi aurais-je des problèmes ? A ma connaissance, aucune disposition légale ne fonde une telle inquiétude. Autrement, ce serait du désordre généralisé au regard de ce que nous observons ces derniers temps. En tout état de cause, n’oubliez pas que je n’ai pas été élue en qualité de secrétaire générale et porte-parole auprès d’Affi. J’ai plutôt été élue par mes parents, en tant que fille d’Agou et militante du Front populaire ivoirien de Laurent Gbagbo. Je vous informe aussi que ma démission a rencontré l’adhésion sans réserve de l’ensemble de mes conseillers municipaux ».
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
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