Une opération d’expulsion a eu lieu mercredi au forum des marchés d’Adjamé sous la supervision des hommes du commissariat du 3e arrondissement. C’est l’épisode d’une affaire qui a débuté en 2011 et qui n’est sans doute pas à son dénouement. Elle oppose un commerçant d’origine libanaise Tallal Sayegh aux ayants-droits d’Aka Antoine portant sur l’occupation d’un immeuble.
Selon les faits décrits par Me Kalou, conseil d’Amani Kouassi dit Hervé Cohx, un contrat de bail liait le commerçant à la famille. A l’expiration du contrat, M. Sayegh qui a, entre temps, sous-loué les magasins à ses compatriotes n’a pas voulu entendre raison quand il lui a été demandé de sortir des magasins. Une première plainte a permis de l’expulser. Mais quelques jours plus tard, il ouvre de force les magasins et se réinstalle avec le soutien de militaires auxquels il avait fait appel via une autorité militaire, ancien com’zone.
Le plaignant Amani remet le couvert par une nouvelle plainte déposée en 2016. Il obtient à nouveau une décision d’expulsion, puis en informe par courrier le procureur de la République après avoir porté son affaire devant l’état-major des armées.
C’est cette décision qui a été exécutée ce mercredi avec l’aide de la police qui a bouclé en quelques minutes le secteur. Sous haute surveillance, les magasins ont été vidés de leur contenu. Certains locaux fermés ont été ouverts de force puis leur contenu entassé dehors.
Approchés par Connectionivoirienne, les occupants dont M. Chaloub n’ont pas voulu s’exprimer. Le principal accusé était lui aussi absent et nos tentatives pour le joindre sont restées vaines. Nous y reviendrons.
La justice ou la loi du plus fort ?
Cette affaire Amani contre Tallal remet au goût du jour des pratiques qui ont souvent cours dans notre pays. C’est connu de tous que les grands commerçants, les grands hommes d’affaires surtout libanais, préfèrent contourner les décisions de justice pour s’attacher les services des hauts gradés de la police, de l’armée ou de la gendarmerie. Des juges, des ministres de la République n’échappent pas à leur appât. Ainsi ils pensent se donner une carapace d’intouchables. Et bonjour les abus.
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
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