(Agence Ecofin) – La Banque africaine de développement (BAD) et la General Electric sont parvenues à un accord quant à la sanction à appliquer au développeur énergétique Alstom pour ses délits de fraude et de corruption. L’entité acquise en 2015 par la GE s’est rendue coupable de ces infractions, en 2006 et en 2011, à travers ses subdivisions Alstom Egypt for Power Projects, Alstom Power Generation AG, GE Power Systems GmbH et Alstom Power GmbH (désormais GE Power GmbH).
Les compagnies ont payé indirectement, en 2006, 963 477 € à leurs agents locaux en Egypte, dans le cadre de l’appel d’offres relatif à la fourniture de turbines électriques pour la centrale d’El Kureimat III (750 MW). Le bureau de l’intégrité et de la lutte contre la corruption de la BAD a établi qu’elles n’ont déclaré qu’un versement de 50 000 € à leurs équipes locales ; autant de choses qui lui ont fait conclure que le surplus était destiné à des dessous-de-table. En 2011, ce sont 1,7 million € qui ont été versés aux mêmes équipes dans le cadre de la fourniture des turbines et des condensateurs de la centrale thermique de Suez (650 MW), financée par la banque.
Alstom Egypt et GE Power Systems sont donc condamnées à 76 mois d’exclusion de l’ensemble des marchés soutenus ou portés par la BAD. Cette durée est réductible à 48 mois si les entités coopèrent avec le service de lutte contre la fraude de la banque. GE Power, quant à elle, a écopé de 12 mois d’exclusion.
« Les pratiques de corruption dans le secteur énergétique minent les efforts de la Banque africaine de développement dont l’électrification du continent est l’une des priorités. Cela est inacceptable par la banque. Nous sommes ravis d’annoncer aujourd’hui que la General Electric s’est jointe à nous dans nos efforts de lutte contre la corruption afin de nous assurer de l’utilisation optimale des ressources allouées à nos différents pays membres », a affirmé Bubacarr Sankareh, le directeur de la division des investigations au sein du bureau de l’intégrité et de la lutte anti-corruption de la BAD.
Gwladys Johnson Akinocho
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