Monsieur le Ministre,
Par la présente, nous les femmes, venons vous traduire l’amertume de l’ensemble des agents de l’administration centrale, choqués de ce que jusqu’à présent, l’arrêté portant instauration des primes d’incitation ne soit pas signé. Malgré les assurances par vous données au Bureau Exécutif National du SYAAC lors de la rencontre du jeudi 28 février 2019 au Cabinet quant à la signature du précieux sésame dès le lundi 04 mars 2019, et qui a conduit à la suspension du préavis de grève par l’Assemblée Générale, c’est le brouillard de l’incertitude au lieu de la fumée blanche attendue.
Lorsque ce lundi 04 mars 2019, au cours de l’Assemblée Générale Extraordinaire du SYAAC, nous avons appris votre décision de vouloir signer l’arrêté portant instauration des primes au profit des agents le même jour, nous étions loin d’imaginer que trois semaines plus tard, on serait encore dans l’impasse. Et pourtant, votre parole donnée a eu pour conséquence immédiate la suspension du préavis de grève, dans une explosion de joie et une liesse populaire jamais vécues dans l’histoire de l’administration centrale du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique. En effet, les pères et mères de familles que nous sommes avons jubilé, en chantant des louanges en votre honneur et en proclamant des paroles de bénédiction à votre endroit. A certains d’entre nous qui nous reprochaient notre confiance aveugle, nous avons répondu que jusqu’à preuve du contraire, nous n’avions aucune raison de douter de votre bonne foi. A l’occasion de l’organisation de la journée de la femme, célébrée le vendredi 15 mars 2019 au Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, nous étions presque certaines que vous nous offririez le cadeau que les pauvres mères de familles attendent avec angoisse, à savoir l’arrêté portant instauration des primes au profit des agents. Malheureusement, ce jour-là, vous avez raté l’occasion de gagner à jamais nos cœurs ; or, vous auriez pu graver votre nom au panthéon de l’histoire de ce Ministère ‘’casse gueules’’. Hélas!
Monsieur le Ministre,
Comment comprendre que jusqu’à présent, l’arrêté portant instauration des primes d’incitation au profit des agents ne soit pas encore signé ? Comment expliquer que vos engagements fermes pris le 28 février 2019 n’ont pour l’instant rien produit de tangible à nos yeux ? C’est vrai que les populations sont coutumières des rétropédalages spectaculaires des hommes politiques, mais en matière d’administration, le principe du respect des engagements reste de mise. Au demeurant, la sagesse africaine ne nous enseigne-t-elle pas que : « Un homme ne vaut que par sa parole » ? Même s’il se raconte que vous êtes à pied d’œuvre en vue de satisfaire une bonne fois pour toutes les agents, nous ne pouvons prendre ces rumeurs persistantes pour argent comptant, trois semaines après le rendez-vous manqué du lundi 04 mars 2019. On a le net sentiment d’assister au jeu du chat et de la souris, en se référant à notre intuition féminine.
Pendant ce temps, dans les bureaux, nos collègues ne décolèrent pas et n’hésitent plus à traiter leurs responsables syndicaux de tous les noms, en les accusant ouvertement d’avoir « pactisé avec l’autorité et vendu la lutte ». Hanté par le spectre du remaniement ministériel, le personnel administratif et technique du Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique implore le Seigneur pour ne pas connaître le triste sort de la symphonie inachevée vécue par celui du Ministère des Affaires Etrangères au moment où vous étiez aux commandes.
Monsieur le Ministre,
Nous les femmes du MESRS, savons qu’au fond, vous n’êtes pas méchant. Bien au contraire, vous êtes profondément humain et avez le sens du partage. C’est pourquoi, nous vous implorons, par les compassions du Tout-Puissant, à aller jusqu’au bout de votre engagement. Nous vous prions, le croyant que vous êtes, de ne point écouter les chants de sirène de ces oiseaux de mauvais augure qui ont précipité la chute de la Ministre Bakayoko Ly Ramata. Ce sont les mêmes charognards qui sont à la base de l’atmosphère polluée qui dure depuis des années dans ce département à cause de leur égocentrisme notoire.
Espérant que vous réagirez avec célérité à la préoccupation majeure de vos agents afin de leur redonner définitivement le sourire et de garantir de manière durable la paix dans notre Ministère, nous vous prions de croire, Monsieur le Ministre, en l’assurance de notre très haute considération.
Le collectif des femmes du MESRS
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