Edwige FIENDE
Le Premier ministre ivoirien Amadou Gon Coulibaly a encouragé jeudi les enseignants grévistes du secondaire à lever leur mot d’ordre et promis de « dégeler » leur compte « dès lundi », lors d’une conférence de presse.
« Je voudrais encourager les enseignants du secondaire à lever leur mot d’ordre à l’issue de leur assemblée générale prévue samedi, car il s’agit de l’avenir de nos enfants », a recommandé M. Gon.
Il a « salué les enseignants du primaire et du supérieur pou la reprise effective des cours à l’issue des négociations ».
Les enseignants ont entamé depuis deux mois une grève pour réclamer entre autres une augmentation de leur indemnité de logement, et la suppression des cours de mercredi.
Suite à cette, des salaires de certains enseignants avaient été ponctionnés.
Le Premier ministre a assuré que « les discutions se poursuivront » entre les syndicats et le gouvernement avant de promettre de dégeler « dès lundi » les comptes des enseignants grévistes, s’ils mettent fin à leur mouvement à l’issue de leur assemblée générale prévue samedi.
Mercredi, le porte-parole du gouvernement ivoirien Sidi Touré avait assuré que « l’année scolaire 2018-2019 ne sera pas compromise », évoquant un « engagement » des enseignants qui ont décidé de « lever » leur mot d’ordre de grève « d’ici la fin de la semaine ».
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Et toujours aucune réponse quant au fondement légal de cette décision de gel. Au paravant, la ponction était le moyen de pression, et le sachant, les enseignants ont appris à garder un peu de sous de côté en prévision de cette mesures de rétorsion. Las de ne voir une reprise du travail en dépit des ponctions, le pouvoir décide en toute illégalité de geler les comptes (courant, épargne, DAT, bref, tout ce qu’un enseignant gréviste a comme avoirs).
Leçon retenue : les banques perdent ainsi la confiance de leurs clients enseignants et fonctionnaires ; les enseignants sont invités dorénavant, à sécuriser leurs avoirs soit via des prête-noms, soit via les mobile money, les canaris et dessous de matelas. De très mauvais augure pour le taux de bancarisation du pays, déjà en deçà des standards mondiaux. Merci qui ? Merci Gon 1er et la Ouattarandie !