(Agence Ecofin) – La Cour de justice de la CEDEAO a ordonné au gouvernement libérien de verser la somme totale de 18 130 778,09 $, représentant le montant des sommes d’argent déposées dans diverses banques par le défunt président libérien Samuel Doe, plus les intérêts cumulés, à sa veuve et administratrice de ses biens, Nancy Bohn-Doe.
En effet, à travers une plainte déposée le 21 novembre 2016 auprès de la Cour de justice de la CEDEAO, Nancy Bohn-Doe reprochait au gouvernement du Libéria d’avoir violé de ses droits, et plus particulièrement de son droit de propriété, suite au refus des autorités du pays de lui permettre d’accéder aux comptes bancaires, ainsi qu’aux informations sur son défunt mari, afin de faciliter la découverte d’autres comptes détenus par lui.
La plaignante, par le biais de ses avocats, avait, à cet effet, cité certains articles de la Charte africaine des droits de l’homme et des peuples et de la Déclaration universelle des droits de l’homme.
Une démarche qui lui aura ainsi permis d’avoir gain de cause. Et ce, bien que le gouvernement libérien ait soulevé une exception préliminaire contestant la compétence de la Cour et le non-épuisement du recours local par Nancy Bohn-Doe.
Toutefois, la Cour de justice de la CEDEAO a rejeté la demande de la veuve du défunt président libérien visant à se voir également octroyé 342 615,57 $ à titre d’honoraires d’avocat et de 9 millions $ à titre de dommages-intérêts.
Arrivé en 1980 à la tête du Libéria à la suite d’un sanglant coup d’Etat, Samuel Kanyon Doe, un ancien sergent formé par les bérets verts américains, va diriger le pays jusqu’à l’éclatement de la guerre civile en 1990.
De nombreux coups d’État tenteront vainement de le destituer, jusqu’à sa capture, cette même année, par les troupes de Prince Yormie Johnson, le chef d’un des deux principaux groupes rebelles. Il meurt sous la torture, tandis que son corps est par la suite exposé dans les rues de Monrovia.
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