Le secteur de la pêche au Féminin en Côte-d’Ivoire

Les femmes et le poisson en Côte d’Ivoire

En Côte d’Ivoire, les femmes règnent sur le marché du traitement du poisson, du mareyage à la commercialisation. Reportage sur des métiers pénibles.

Les métiers liés au poissons sont pénibles et ont mauvaise réputation mais ils permettent à de nombreuses femmes d’acquérir une autonomie financière.

Les femmes sont présentes à toutes les étapes après la pêche du poisson, elles contribuent de manière essentielle à ce que les pertes soient réduites.

Mais dans les médias du pays, le travail des femmes est souvent présenté comme un fardeau pour celles-ci.

Fierté et autonomie

Cette image est pourtant loin de la réalité, comme le confient Jeannette [photo de la UNE], mareyeuse au marché d’Abobo, déclare: « Je ne me plains pas de la manière dont je travaille, ce que je fais me rends fière. Je ne me soucie pas de ceux qui se croient au-dessus de moi. Tout ce qui m’importe, c’est que ce métier que j’aime me permette de me prendre en charge et d’obtenir ce que je souhaite. Grâce à ce commerce, j’ai pu scolariser mes enfants. Ma famille est fière de moi. »

Martine, fumeuse au marché de Yopougon Santé, se rappelle la perte de son mari, un élément déclencheur: « Ça a été un événement triste pour moi et mes enfants, mais ça m’a rendu autonome car j’ai dû m’occuper seule de mes trois enfants. Mon travail de fumeuse m’a même permis d’envoyer les enfants à l’école. »

Un récent projet de reportages photos conduit par l’Union des sociétés coopératives des femmes de la pêche et assimilées de Côte d’Ivoire donne une autre vision de la situation. Jetez un oeil à ce portfolio:

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Madeleine, fumeuse de possion au marché de Youpougon Santé « J’aime mon travail mais je vieillis, mes pieds me font mal et ça devient difficile. Le poisson est cher, parce qu’on n’a pas accès direct au port et on doit passer par des intermédiaires, ça fait monter les prix. Je ne suis pas allée à l’école mais grâce à ce métier j’ai pu prendre en charge la scolarité de mes quatre enfants, c’est ma fierté »

« Déjà dans mon enfance, j’étais là avec ma mère à vendre et à transformer le poisson. Ce travail nous aide beaucoup, il couvre nos besoins quotidiens, il scolarise nos enfants. Même si beaucoup d’entre nous ne sont pas mariées, nous ne plaignons pas car la pêche nous permet de nous prendre en charge et de soutenir nos enfants et nos familles.  »

Grâce à leur travail de fumeuses de poisson ou de détaillantes, les femmes deviennent autonomes et peuvent subvenir aux besoins de leurs enfants et de leur famille.

Thilo Schöne, directeur de la Friedrich Ebert Stiftung, qui soutient le travail de ces femmes depuis un an, se félicite de cette initiative.

« Notre partenariat a montré qu’elles sont fières de leur métier. Elles ne sont pas seulement victimes mais elles assument leur travail. C’est elles qui financent les pêcheurs, les hommes. Elles sont les plus importantes dans le domaine de la pêche qui nourrit une grande majorité des Ivoiriens. »

À l’occasion de la Journée internationale de la femme, le 8 mars, cette initiative montre qu’encourager l’activité économique des femmes en Afrique leur permet de devenir des acteurs à part entière du développement.

Source: Deutsche Welle

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Martine, fumeuse de poisson au marché de Youpougon Santé
« La perte de mon mari a été un événement triste pour moi et mes enfants, mais ça m’a rendu autonome car j’ai dû m’occuper seule de mes trois enfants. Mon travail de fumeuse m’a même permis d’envoyer les enfants à l’école. »
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Marie, détaillante carton au marché d’Abobo
« Pour cette journée de la femme 2019, je souhaite à toutes les femmes ivoiriennes et non-ivoiriennes une bonne année, une année qui permette de décharger les épaules de chaque femme. Qu’on nous donne la force d’aller de l’avant. »

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