Il se confondait à Man et à la région de l’Ouest qui vont le regretter tant il avait réussi à se fondre dans la masse. Discret, l’ex-comzone devenu chef de corps du Batillon de sécurisation de l’Ouest (BSO) faisait planer son ombre de “cobra” sur cette région frontalière avec le Libéria voisin d’où des mercenaires venaient pour prendre part à la guerre en Côte d’Ivoire.
Après des années de bons et loyaux services pour le rétablissement de l’autorité de l’Etat, le Colonel Losséni Fofana rejoint Bouaké, sa base de départ.
Les jours à venir, Loss, comme il est appelé communément, aura en charge le commandement du 3è Bataillon d’infanterie de Bouaké en soutien au Colonel Ouattara Zoumana, alias Zoua qu’il connaît bien depuis la rébellion. Compagnon du jeune Kolo “Cobra”, fils de Korhogo, très tôt disparu au corridor Sud de la ville de Bouaké, Losséni Fofana va se faire connaître après l’opération “Allah Dianan” de libération de l’Ouest alors aux mains d’une bande de mercenaires libériens. Arrivés dans les pas de Félix Doh, ils n’avaient aucun respect pour les ivoiriens et voulaient refaire le remake des pillages de Monrovia. Le désormais Sous-chef d’Etat-major Colonel CHERIF OUSMANE en charge de l’armée de terre, fait une descente sur Man avec ses “guépards” en tricot jaune.
La traque est fructueuse et Sam Bockari alias mosquito laisse sa peau au terme de cette opération “dignité”. Le chef de la compagnie “guépard” choisit Losséni Fofana pour veiller sur Man et sa zone avec pour second, Diabaté Daouda. Quand survint la guéguerre interne Soro-IB, il se tient loin. Les années passent et celui qui à 37 ans va déjouer en 2011, la stratégie des hommes de Laurent Gbagbo à l’Ouest, confirme sa pleine maîtrise de la sécurisation de l’Ouest. Après 2011, aucune tentative de déstabilisation à partir de l’Ouest n’a prospéré. C’est cet officier aguerri qui rejoint son ancienne base, Bouaké. Il est remplacé par un de ses ex-compagnons auprès de Kolo Cobra, Soro Dramane alias “Sergent-docteur”. Les années ont aussi passé et la formation a permis à l’ex-sergent des FANCI de devenir Colonel. Loss prend ainsi la place de son aîné et mentor, le Colonel Hervé Touré alias le Ché qui a bénéficié de la confiance du Président Alassane Ouattara pour prendre le commandement du 3è bataillon d’infanterie d’où était parti la première mutinerie des FRCI, le 18 novembre 2014. Avec écoute et tact, il a su rassurer la troupe même si les événements de janvier, février et Mai 2017 ont laissé entrevoir quelques faiblesses en son temps dans la chaîne de commandement. Le natif de Mankono arrive à Bouaké dans un contexte accru de lutte contre le terrorisme, les trafics de tout genre, la criminalité transfrontalière. Mais, il trouvera aussi une troupe disciplinée, en formation pour le CM I et un nouveau dispositif sécuritaire. Dans la capitale de la région de Gbèkè, Losséni Fofana retrouvera outre, Ouattara Zoumana, commandant de la Région militaire, un ancien, figure emblématique de l’ex-rébellion, le Préfet Tuo Fozié. C’est aussi dire qu’Alassane Ouattara a décidé de faire de Bouaké une de ses bases sécuritaires avec ces trois hommes. Bouaké, en effet, est la deuxième plus grande ville du pays. Ville sensible, le pouvoir voudrait traduire son importance dans le dispositif sécuritaire du pays. Pour ce faire, il faut des hommes de confiance dont Losséni Fofana est bel et bien l’un des maillons essentiels. Le “cobra” l’avait tout de même annoncé en octobre 2011, dans son bureau de la gendarmerie de Man, “la guerre est derrière nous, l’heure est au relèvement de la mère patrie”. A 45 ans, Losséni Fofana, le “cobra” des FACI va contribuer à la reconstruction de la base militaire de Bouaké et renforcer son expérience.
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