Serge Alain KOFFI
Les députés ivoiriens issus du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, opposition) à l’Assemblée nationale ont dénoncé vendredi “une mascarade électorale’’ ayant abouti à l’élection de Amadou Soumahoro, candidat du pouvoir, à la présidence de l’Institution et annoncé une saisine du conseil constitutionnel.
“Dans l’attente de déterminer, les suites à donner à cette situation en relation avec les groupes parlementaires Vox populi et Rassemblement, le groupe parlementaire PDCI va saisir le conseil constitutionnel, qui selon l’article 126 de la constitution, est l’organe régulateur du fonctionnement des pouvoirs publics’’, a affirmé leur porte-parole Olivier Akoto, dans une déclaration lue face à des journalistes, au siège du PDCI à Cocody.
Amadou Soumahoro, député de Séguéla (Nord) et ancien président du groupe parlementaire du Rassemblement des républicains (RDR, parti présidentiel), a été élu jeudi nouveau président de l’Assemblée nationale, succédant ainsi à Guillaume Soro, poussé à la démission début février pour son refus d’adhérer au Rassemblement des Houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), le nouveau grand parti présidentiel.
Face à Amadou Soumahoro, Jérémie N’Gouan, du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, opposition) d’Henri Konan Bédié, était le candidat soutenu par Guillaume Soro, absent au moment du scrutin.
Au total, 178 députés étaient présents, sur les 252 que compte l’Assemblée – atteignant ainsi le quorum requis de 127 parlementaires. 158 ont pris part au vote, quand ceux du PDCI, du Rassemblement pour la Côte d’Ivoire (RACI) et de Vox Populi ont boycotté le vote pour protester comme le mode du scrutin, imposé, selon eux, par le président intérimaire de l’institution Mamadou Diawara, lui-même issu du RDR.
M. Soumahoro a été élu avec 153 bulletins pour, tandis que Jérémie N’Gouan en a obtenu trois (deux bulletins étaient nuls).
Les élus du PDCI dénoncent “une mascarade électorale’’, fruit de “pressions et menaces de tous genres exercées sur les députés’’.
Pour eux, “cette parodie d’élection témoigne de l’instauration insidieuse d’un autoritarisme rampant’’ en Côte d’Ivoire, a conclu M. Akoto.
Alerte info/Connectionivoirienne.net
J’espère que le PDCI nous informera lorsqu’il déposera son recours auprès du conseil constitutionnel. Sinon ce serait dommage de continuer de souffler sur les braises pour si peu.