Fpi (Gor) en Côte-d’Ivoire: Démobilisation des militants, absence de vision claire à l’approche de 2020, direction sclérosée…

Pourquoi Gbagbo doit véritablement reprendre les choses en main

Au Fpi de Gbagbo, c’est peu de dire que la machine est grippée en dépit des apparences de revitalité.

Depuis la mort de Sangaré Abou Drahamane, un ressort est cassé. Gbagbo, le président du parti loin du pays, la direction nationale minée par des querelles intestines fait du surplace. Du coup, l’espoir suscité par la libération de Gbagbo le 1er février 2019, la libération de Simone Gbagbo en aout 2018, la libération de plusieurs cadres amnistiés et le retour au pays des cadres exilés, autant de facteurs à constituer une nouvelle lueur de vitalité, sont loin des espoirs escomptés.

C’est Koné Boubakar, l’un des vice-présidents de la formation politique qui campait la situation lors de l’investiture du fédéral de Treichville en février dernier. Il a reconnu devant son auditoire que l’impression qui se dégage aujourd’hui est celle d’un parti sans tête. Et l’ancien directeur du protocole d’état d’analyser que lorsqu’on perd un homme de la trempe de Sangaré, il n’est pas facile de se relever d’un tel coup de massue. Se voulant tout de même rassurant, il avait promis au cours du même meeting que les choses iraient dans le bon sens. Au constat, rien ne semble vraiment bouger dans le bon sens. Seules quelques sorties sporadiques de certains cadres du parti qui s’en donnent les moyens et des investitures de fédéraux dont l’ardeur est proclamée le temps d’un meeting puis après rien.

Assoa Adou qui a été mis au-devant de la troupe semble ne pas faire l’unanimité. Son discours est certes bon, s’écartant de celui radical et passéiste de Koné Boubacar, mais ses actions de terrain restent bien timides. Pourtant, c’est à lui que Gbagbo a confié la mission de remobilisation et de réconciliation. Cette mission de sauvetage se déclinait en trois principaux axes. D’un, Gbagbo invitait le Fpi à se joindre à tous les acteurs de la vie politique et de la société civile sans exception pour travailler en faveur de la réconciliation en Côte d’Ivoire. De deux, il mettait le parti en mission auprès de tous les acteurs de la vie politique et de la société civile sans exception construire les bases de la vraie réconciliation entre les fils et les filles de la Côte d’Ivoire. Et de trois, Laurent Gbagbo demandait au FPI d’approcher les partis politiques de gauche pour renforcer et s’approprier davantage la problématique de la réconciliation nationale.

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Début mars 2019 Michel Gbagbo et Assoa Adou de passage à Ninove, la banlieue de Bruxelles où résident Laurent Gbagbo et Nady Bamba, avec leur fils

Quel bilan à mi-parcours peut-on dresser de ces recommandations ? Il est peu reluisant. Si Assoa Adou a rencontré quelques communautés religieuses, des imams et des pasteurs en particulier, le rassemblement de la gauche démocratique reste un dossier entier. Le mouvement qui devait commencer par une réconciliation en interne, est plutôt plombé par une absence de vision stratégique. C’est toujours la même rengaine de désunion entre les deux ailes du parti, incapables d’une tolérance mutuelle tant les égos l’emportent sur la raison. Pis, le Fpi Gor n’est pas intéressé par le grand rassemblement échafaudé par le président du Pdci-Rda, Henri Konan Bédié. Il veut faire chemin à part avec ses militants. Et Simone Gbagbo, 2e vice-présidente qui a encore son aura et la confiance des militants et qui en pareille circonstance devait jouer le rôle du bon berger n’est plus libre de ses actions. Elle s’est investie par la force des choses, dans une mission aux allures évangéliques pour exister, visitant hommes de Dieu après hommes de Dieu. Dans ces conditions, il n’est pas rare de constater que les meetings organisés dans quelques localités attirent peu de monde. La stratégie de l’attentisme a sans doute fini par lasser bien des militants.

A un an de l’échéance de 2020, le Fpi Gor est une machine obsolète, incapable de se réinventer. Le seul plan comme le clamait Armand Ouégnin au cours d’un meeting en février dernier, c’est Gbagbo. Il n’y a ni plan B, ni plan C. Toute la caricature du ‘’Gbagbo ou rien’’ (Gor). Laurent Gbagbo libre reste toujours loin de la Côte d’Ivoire. Son retour au pays est toujours conditionné à l’épuisement de la procédure judiciaire dont la phase d’appel n’a pas encore véritablement commencé. Il est donc incertain que toute cette procédure connaisse un dénouement heureux à court terme. Que faire si la bataille pour la reconquête du pouvoir devait se jouer sans Gbagbo ? On n’a pas encore réfléchi à la question. Tout est donc dans la main de l’ancien président qui en est si conscient qu’il prend beaucoup de temps à réfléchir dans sa nouvelle situation d’homme semi-libre. Avant la fin de ce mois de mars, il devrait à nouveau s’entretenir avec Assoa Adou son secrétaire général. Nul doute que la situation du pays et la stratégie pour un retour aux affaires seront à l’ordre du jour. Gbagbo devrait vite agir avant qu’il ne soit trop tard avec la posture d’isolement dans laquelle semblent s’inscrire ses camarades.

SD à Abidjan

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2 réflexions au sujet de “Fpi (Gor) en Côte-d’Ivoire: Démobilisation des militants, absence de vision claire à l’approche de 2020, direction sclérosée…”

  1. Cette image résumé pourquoi ouattara peut pas gagner en 2020.

    Cette souffrance visible sur le visage de ces hommes et femmes.

    Ces gens là ils ne voient que ponts et autres bien matériels acquis à des surcoûts exorbitants à crédit.

    La où l ivoirien ne voit que sa souffrance morale psychologique et quotidienne face à des dirigeants qui depuis 2011 font comme s ils avaient jamais existé.

  2. Monsieur @Raymond-Assouman alias mademoiselle @marianne cinétique moncon médor des week-ends

    Ça se voit…la souffrance des fainéants…ceux qui veulent manger sans travailler. Ils mangent pas ponts et goudron…et ignorent totalement que la nourriture passe sur pont et goudron avant d’ arriver dans leurs gueules.

    Restez-là à attendre Koudou…le temps qu’il finisse de téter les seins de Nady poussiéreuse (ça fait quand même 8 ans qu’il en a perdu l’habitude), vous risquez de mourir de faim et de rejoindre les autres grands camarades (Sangaré, Bechio, Dokoui, Waraba, Gossio, Abouo N’dori etcétéra) tombés le grand V entre les doigts.

    Bonne sieste !!!!

    Krrrr krrrr krrrr….

    CANCRE (en majuscule svp)

    té ande

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