Le cardinal australien est le plus haut responsable de l’Eglise catholique condamné dans une affaire d’abus sexuels sur mineurs.
George Pell, numéro trois du Vatican, a été reconnu coupable de crimes sexuels sur mineurs en Australie. Il devient ainsi le plus haut responsable de l’Eglise catholique condamné dans une affaire de pédophilie.
Mgr Pell, 77 ans, avait été reconnu coupable, le 11 décembre 2018, de l’agression sexuelle dans les années 1990 de deux enfants de chœur, alors âgés de 12 et 13 ans, dans la sacristie de la cathédrale de Melbourne. L’une des deux victimes est décédée en 2014.
Mais le tribunal interdisait jusqu’à présent aux médias de faire état de cette affaire : la justice avait pris une « ordonnance de suppression », sous peine de poursuites. Cette obligation de silence avait été imposée dans le but de protéger le jury d’un second procès lors duquel le cardinal Pell devait initialement être jugé pour d’autres faits présumés.
L’accusation a décidé de renoncer à cette seconde série de poursuites, ce qui a eu pour conséquence de lever le black-out médiatique, le 26 février, et révéler le verdict de culpabilité. La peine à laquelle le cardinal sera condamné n’a pas été fixée, mais il encourt jusqu’à cinquante ans de réclusion. Une nouvelle audience est prévue mercredi.
Les avocats de Mgr Pell ont, d’ores et déjà, annoncé l’intention de leur client de faire appel. « Tout le monde est égal devant la loi et nous respectons le système judiciaire australien », a commenté, pour sa part, l’archevêque de Brisbane, Mark Coleridge, au nom de la Conférence des évêques australiens.
Le cardinal, qui avait pris congé de ses fonctions au Vatican pour se défendre, reste cependant, sur le papier, à la tête du secrétariat pour l’économie du Saint-Siège, où il a été nommé par le pape François en 2014 avec la mission de réformer les finances de l’Eglise catholique.
Accusé d’avoir couvert des abus sexuels
Le cardinal Pell est connu pour défendre les valeurs traditionnelles du catholicisme. Tenant de la ligne dure sur des sujets comme l’euthanasie ou le mariage gay, il rejette aussi la science du climat ainsi que les critiques contre la politique répressive menée par l’Australie envers les demandeurs d’asile.
Sa réputation avait été ternie ces dernières années avec des accusations selon lesquelles il aurait couvert des abus sexuels commis par des prêtres dans l’Etat de Victoria, quand il y exerçait son ministère.
Une enquête nationale portant sur les réponses institutionnelles apportées en Australie aux abus sexuels commis sur des enfants entre 1950 et 2010 a conclu que 7 % des prêtres avaient été accusés d’actes pédophiles. Ces accusations n’avaient donné lieu à aucune enquête.
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