Déclaration de Force aux Peuples sur la grève dans le système éducatif
Cela fait plus d’un mois que nos établissements primaires, secondaires et supérieurs publics sont fermés pour cause de mouvements de grève enclenchée par les enseignants de ces différents corps d’enseignement.
Depuis quelques semaines ces mouvements de grève prennent une autre allure avec l’incarcération de deux enseignants de la Coordination Nationale des Enseignants-Chercheurs et Chercheurs de Côte-d’Ivoire (CNEC) parmi lesquels Johnson Kouassi son premier responsable, la bastonnade de plusieurs enseignants et la dégradation de biens matériels (cas de Bouaké).
L’allure que prennent les évènements inquiète et suscite de multiples interrogations.
La violence comme réponse à une grève par principe constitutionnellement reconnue, est-elle judicieuse ?
L’incarcération des enseignants, peut-elle être dissuadant dans un contexte où manifestement les grévistes semblent ‘‘avoir dos au mur’’ et se donnent les moyens d’être entendus par les pouvoirs publics ?
La grève se durcit et pendant ce temps, les établissements restent fermés décrédibilisant encore plus un système éducatif déjà bien en mal et au bas dans le classement des établissements d’enseignement en Afrique. Le niveau des apprenants continue de baisser et cela devrait pourtant être l’une des raisons pour le Gouvernement d’infléchir sa position.
Force aux Peuples demande au gouvernement de faire libérer les prisonniers, de mettre fin immédiatement à cette forme de répression en cours et de lancer des poursuites contre les auteurs des actes de vandalismes constatés notamment à Bouaké. Nous interpellons le Gouvernement à l’effet de reprendre les discussions avec le corps enseignant sur les préoccupations posées. Car en vérité, ce qui a été déjà fait par lui (déblocage des salaires…) est la réparation d’une injustice, mais ce qui est demandé par eux est une nécessité existentielle de droit inhérent à l’absence de toute politique de planification tenant compte des évolutions sociétales. Notre Pays doit réadapter Ses textes qui restent pour la plus part inadaptés aux temps actuels. La société est en souffrance parce que nous refusons de regarder en face ce nouveau monde qui nous impose des décisions courageuses.
Au demeurant le Président de l’Université de Cocody gagnerait à mettre bal à terre dans l’intérêt de tous. La gouvernance démocratique et participative des universités est une exigence de bonne gouvernance et toute pratique contraire ne peut qu’exposer nos universités à une année blanche. Cela en outre pose la problématique du mode de désignation des Présidents de nos Universités.
Force aux Peuples réitère son soutien aux enseignants violentés et à ceux incarcérés. Nous encourageons les grévistes dans ce combat qui n’est du reste pas facile et nous nous tenons disposé à œuvrer avec eux pour une transformation profonde de notre société dans l’intérêt des populations de ce Pays.
Pour Force aux Peuples
Le Secrétaire Général Adjoint en charge du secteur éducation formation
Kouié Blé Bertin
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