Les prêtres exorcistes de plusieurs diocèses de Côte d’Ivoire ont créé une association pour se former et partager leurs expériences. Ils comptent également aider les communautés nouvelles à rester dans la doctrine de l’Église.
Mardi 5 février, des dizaines de prêtres exorcistes ou qui exercent dans la pastorale de la délivrance et la guérison venues de plusieurs diocèses de Côte d’Ivoire, se sont réunis à la paroisse Sainte Famille de la Riviera (Abidjan) en vue de la création d’une association.
De cette rencontre est née l’Union des prêtres exorcistes de Côte d’Ivoire (Upeci), une association en constitution qui sera gérée par un comité ad hoc. Le secrétariat est assuré par le père Prosper Ogou, exorciste adjoint du diocèse de Yopougon, dans l’ouest d’Abidjan.
« L’objectif de cette union est de nous connaître et créer un cadre pour le partage de nos expériences afin de mieux aider l’Église, a expliqué le Père Éric Norbert Abékan, exorciste du diocèse d’Abidjan, initiateur de cette rencontre. Nous envisageons de nous retrouver deux fois par an pour une formation doctrinale, et des rencontres avec des médecins, psychologues et psychiatres qui peuvent nous aider à réussir notre mission. »
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Prêtres exorcistes
De nombreux échanges ont occupé cette rencontre qui a commencé par la messe. Le père Peter Amah Cobinah du diocèse de Grand-Bassam (Sud-est) a invité, dans son homélie, ses confrères à faire naître la foi dans le cœur et la vie des personnes qui les sollicitent afin d’y créer un miracle. Il a également exhorté ses confrères à se tourner vers « Marie, la mère des exorcistes ».
« Les premiers exorcistes, ce sont les évêques, a précisé le père Abékan. Nous, les prêtres, nous sommes leurs collaborateurs et ce sont eux qui nous délèguent cette tâche. » En Côte d’Ivoire, seulement 7 prêtres ont été nommés exorciste par leur évêque, conformément aux dispositions du canon 1 172 du code de droit canon de 1983.
Mais de nombreux prêtres organisent des messes pour les malades ou participent aux campagnes d’évangélisation des communautés nouvelles issues du Renouveau charismatique, au cours desquels ils pratiquent des délivrances. « Ce fut enrichissant pour moi de côtoyer des pionniers et bénéficier de leurs expériences, a témoigné l’un d’entre eux, le père Joël N’guessan, du diocèse de Bouaké. Il y a des situations que se présentent à nous et qui dépassent ce que nous avons appris au séminaire. C’est bien de côtoyer des anciens pour une formation adéquate pour ne pas tomber dans les dérives. »
Aider les communautés nouvelles
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Le ministère de délivrance et de guérison est aussi pratiqué par des laïcs au sein des communautés nouvelles. L’autre objectif de cette union est d’apporter la formation à ces groupes qui sont « une chance pour l’Église » mais au sein desquelles « il y a malheureusement beaucoup de dérives assez graves ». « Nous leur tendons la main et leur ouvrons nos portes pour les aider dans leur formation, a affirmé le père Abékan. Nous voulons les guider dans leur mission et nous espérons qu’ils soient humbles pour accepter cette main tendue. »
Guy Aimé Eblotié (à Abidjan)
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