Hamsatou ANABO
Le fondateur de wassa Taxi, la version ivoirienne de Uber, une société de mise en relation entre chauffeur et client, lancée il y a trois mois, Franck Yao, a estimé que « la concurrence » dans le secteur du transport « est compliquée », dans une interview accordée à ALERTE INFO.
D’où est venue l’idée de Wassa Taxi ?
Wassa taxi est venue parce que les grandes métropoles ont une application de mise en relation de chauffeur/clients, donc nous avons eu l’idée de créer Wassa taxi en Côte d’Ivoire. C’est une sorte d’alternative qui permet aux citoyens de tous les jours qui prennent un taxi de pouvoir en commander de façon digitale et numérique.
Nous n’avons pas nos propres véhicules parce que nous ne sommes pas des transporteurs, nous sommes une société de mise en relation.
Quelle est l’innovation de Wassa taxi par rapport à Africab qui est installée depuis plusieurs années à Abidjan ?
On apporte la technologie, la facilité de commande, la sécurité. Africab apportait aussi la sécurité, cet axe d’activités de commande mais c’était téléphonique, ils n’avaient pas une application qui était effective. Aujourd’hui, l’application nous permet de gagner justement du temps et je pense que dans le futur, on aura toujours besoin de gagner du temps. Africab était beaucoup plus chère, c’était la gamme des VTC, mais nous, nous sommes sur une gamme plutôt transport de tous les jours, pratique, dit taxi-compteur.
Avez fait une étude de marché avant le lancement ?
Nous avons eu une étude qui a duré plus d’an où nous avons rencontré 40.000 personnes, 16.000 chauffeurs et 24.000 usagers. Les résultats nous ont montré les besoins qu’il y avait, le premier qui nous a marqué c’était côté sécuritaire, confort, économique, et la fiabilité du service. Dans le sondage, après analyse, on s’est rendu compte que 70% des usagers n’avaient pas confiance aux chauffeurs de taxi. Une application de mise en relation permet de pouvoir identifier le chauffeur, comme le client.
Donc s’il y a un souci, on sait d’où il vient, ce qui nous a permis de mettre le bouton « SOS » que tous les autres copient.
Depuis le lancement, on n’a pas eu d’alerte SOS heureusement tout va bien, ni de retour d’agression. Après, ce qui est important à savoir on ne vise pas les agressions il faut comprendre que concernant l’actualité sur le terrain, le bouton SOS peut sauver car un chauffeur peut avoir un malaise, un accident, un client peut avoir un malaise, tout ca rentre dans ce cadre.
Wassa est une société de mise en relation, quel est le pourcentage que l’entreprise perçoit ?
Disons que depuis le lancement nous sommes dans une phase promotionnelle qui va durer jusqu’à fin février. L’idée c’est que nous versons entièrement la somme qu’un chauffeur de taxi gagne par course. Après cette phase promotionnelle, nous allons passer à 10% sur chaque course apportée, le chauffeur va nous reverser par orange money.
Le groupe russe Yango s’est installé en Côte d’Ivoire, comment se passe la concurrence ?
Alors ils ont conquis les Ivoiriens de façon très simple, c’est une société comme nous. Yango a conquis les Abidjanais non pas parce qu’ils sont meilleurs que nous, c’est parce qu’ils ont des véhicules disponibles et font du dumping, ils financent les courses tout simplement, les chauffeurs le disent clairement, ils préfèrent aller chez Yango que de venir chez Wassa parce que là-bas ils leurs donnent de l’argent. Ils subventionnent les chauffeurs et normalement les sociétés n’ont pas le droit de le faire, on ne peut pas fonctionner à perte mais ils le font.
On pensait atteindre 3.000 chauffeurs jusqu’à la fin de l’année, on n’est qu’à 10%, c’est la concurrence qui fait qu’on est à ce stade et c’est compliqué. Nous organisons des rencontres, des formations à utiliser l’application.
Quelles sont vos stratégies contre la concurrence ?
Nous n’avons pas véritablement de stratégie. Le seul travail que nous sommes en train de préparer, c’est une campagne publicitaire, nous axer sur le bienfait du fondement de notre implication dans le projet wassa, pourquoi est ce que nous avons lancé ici, partir de la base et faire comprendre aux Ivoiriens le pourquoi. Nous sommes très patriotiques, le projet nous l’avons pensé vraiment pour les Ivoiriens, on veut gagner de l’argent en faisant du social, rester corrects dans ce qu’on fait. Comme on l’avait dit au départ, nous prenons 10%, aujourd’hui nous sommes transparents, demain nous n’allons pas changer, personne ne finance un projet à perte pendant des années.
Qu’est ce que vous pensez des quelques sociétés du covoiturage installées à Abidjan ?
Tout forme de transport connecté est forcement une concurrence. Nous ne sommes pas sur le même segment mais c’est forcément une concurrence. Il y a digitrans, eux aussi font de la mise en relation, ils ne font pas que du covoiturage. Ce qu’on fait, c’est de mettre une campagne en place pour mobiliser nos chauffeurs, ceux qui nous sont restés fidèles, travailler à perfectionner notre application, dans six mois on sera performants et le jeu se jouera, la concurrence va s’agrandir, il n’y en a d’autres qui viendront.
Alerte info/Connectionivoirienne.net
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