Des vérités crues à la hauteur du drame qu’elles pensent être le leur depuis l’avènement de Ouattara au pouvoir.
Des femmes patriotes de Yopougon avaient besoin de se vider et elles ont parlé.
En mission auprès de ces dames connues pour leur proximité avec Laurent Gbagbo, le député de Ouragahio-Bayota semblait marcher sur des œufs dans son adresse à ses ‘’sœurs’’. Abel Djohoré était accompagné de deux autres parlementaires, Charles Gnahoré et Béma Fofana, le trio qui forme désormais la coalition des ex-Forces nouvelles.
‘’Nous resterons des femmes patriotes’’
C’est la première responsable de ces femmes, dame Koui Joachime qui a ouvert les débats. Elle a exposé sans peur et sans hypocrisie, l’amertume de ses consœurs depuis l’accession de Ouattara au pouvoir en 2011. Madame Koui Joachime a pour l’occasion, tenu à parler indirectement à la première dame Dominique Ouattara dans les termes suivants:
«Nous, les femmes de Yopougon sommes meurtries, nous sommes réduites à notre propre personne et rejetées. Et nous regardons les autres femmes entrer dans leur vision. Nous regardons les enfants des autres réussir à leurs concours. Sommes-nous des Ivoiriennes ? Si oui, alors traitez-nous en tant que des Ivoiriennes. L’union la plus puissante s’obtient dans la diversité et se préserve. Avec Gbagbo, on était patriotes. Avec Alassane Ouattara, on restera toujours femmes patriotes. Nous voyons Mme la première dame de loin, jamais de près. N’est-elle pas la mère de toutes les femmes ? Nous souhaitons la voir de très près pour lui exprimer nos sentiments. Car une mère connaît les problèmes de ses enfants. Nous espérons qu’à partir d’aujourd’hui, un regard différent va être porté sur les femmes de Yopougon».
Ayant ainsi ressenti la charge, Abel Djohoré avait à cœur de les apaiser. Si l’idée était de les mobiliser (elles étaient venues nombreuses) pour le congrès du Rhdp, il leur tiendra un autre discours car visiblement, il n’était pas en territoire conquis.
Il a tenu ces paroles pour les rassurer :
« Je suis heureux du discours que la présidente a fait. Parce qu’Alassane Ouattara ne peut pas cautionner l’exclusion car il en a souffert. Alassane Ouattara est le président de tous les Ivoiriens. La première dame Dominique Ouattara est première dame de tous les Ivoiriens, donc ses actions sociales doivent pouvoir servir à financer toutes les Ivoiriennes. Je suis venu vous écouter pour que ce qui n’a pas été fait soit réparé et ça sera fait. Être femme patriote ne veut pas dire qu’on est ennemie de la Côte d’Ivoire, être femme patriote ne veut pas dire qu’on n’aime pas la Côte d’Ivoire. Nous avons besoin de votre détermination, donc personne ne doit vous rejeter. Alassane et Dominique Ouattara ne doivent pas vous rejeter et ils ne vous ont pas rejetées. (…) Ne tombez plus dans la manipulation parce qu’il y a un temps pour toute chose. Le temps de pleurer est derrière nous et définitivement derrière nous ».
Après ces propos du député, son collègue Charles Gnahoré qui a voulu sermonné les dames pour leur choix de Gbagbo, a été chahuté, perdant ainsi le fil de son discours. Il n’ira pas plus loin et Abel Djohoré qui avait vraiment campé la situation était là pour le secourir. M. Djohoré a promis de les introduire auprès de la Première dame et du Premier ministre Amadou Gon qui étaient informés de cette rencontre, selon les orateurs eux-mêmes.
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
Commentaires Facebook