Les victimes de la crise de 2011 en Côte-d’Ivoire sont-elles uniquement à Abobo, Anyama ou au nord ?

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Reportage KRO TV Pays-Bas sur le massacre de Carrefour à Duékoué

Victimes de la crise ivoirienne: Trop c’est trop

Depuis 2002, lorsqu’on parle des victimes de la crise en Côte d’Ivoire on donne l’impression qu’elles sont seulement à Abobo, Anyama ou au nord.

Et avec l’annonce de la libération de Gbagbo et de Blé Goudé, cela se confirme parce qu’il y a un petit groupe qui s’agite se présentant comme étant les victimes de la guerre post électorale et refusant la libération de Gbagbo et de Blé Goudé.

Soyons vrais et justes. Pour rappel, de 1999 jusqu’aujourd’hui il y a des millions d’ivoiriens de toutes ethnies qui ont subi les affres de la guerre. Les hommes et des femmes ont été tués dans la region de Duékoué, à Bouaké, à Anonkoua Kouté, à Sikensi, à Bassam, à Adzopé. Des fonctionnaires ont tout perdu, en abandonnant maison et tout à Bouaké. Des Ivoiriens ont des AVC aujourd’hui parce qu’ils ont tout perdu.

Ce n’est pas par peur qu’on ne parle pas. Mais il y a un moment dans la vie où on fait un pas vers ce qui est plus grand: la paix. Les victimes de la guerre en Côte d’Ivoire n’ont ni couleur, ni ethnie ce sont des hommes. Chaque ivoirien, de manière directe ou indirecte a été victime de cette barbarie occasionnée par des rebelles soutenus par des pays occidentaux.

Aujourd’hui nous n’allons pas permettre à certains ivoiriens de jouer aux victimes et de faire une propagande contre la paix. Et d’ailleurs, quand le président Ouattara a libéré les prisonniers au nom d’une amnistie, ou étaient ces victimes d’Abobo et d’Anyama?

Pourquoi se plaindre et gesticuler lorsqu’on veut libérer deux ivoiriens à la CPI?

Trop c’est trop. Au nom de la vérité et de la justice nous ne pouvons pas permettre à des plaisantins et illettrés de travestir l’histoire récente de la Côte d’Ivoire.

Le silence des autres n’est pas une faiblesse. C’est par éducation, et du fait de leur foi que les autres se taisent et luttent pour la paix. Sinon, tout le monde voit en Côte d’Ivoire des tueurs se pavaner, et narguer les victimes en allant même dans leurs propres villages. Il y a des cœurs qui saignent lorsqu’on voit à la télévisions des bourreaux d’hier devenir vos chefs à qui vous devez servir. Si chaque ivoirien devait passer pour parler de ce qu’il a subi et perdu dans cette crise, on ne pourra plus jamais vivre ensemble.

Le mouton est pacifique mais il peut aussi être offensif. Nous luttons pour la paix. Nous voulons la paix et la réconciliation pour laisser à nos enfants et petits enfants un héritage qui sera une Côte d’Ivoire dans laquelle il n’y a plus de rattrapage ethnique et d’ivoirité identitaire.

Par conséquent nous invitons les autorités étatiques à œuvrer pour que la masse silencieuse ne soit pas considérée comme des imbéciles. Les ivoiriens ont trop souffert.

Dieu a tant aimé la Côte d’Ivoire qu’il donne toujours aux ivoiriens par des petits gestes l’occasion de fraterniser et de vivre ensemble dans la paix. Et la libération de Laurent Gbagbo et de Blé Goudé est la dernière porte de la réconciliation que Dieu ouvre pour nous. Ne la fermons pas.

C’est pourquoi au nom de ma foi en Christ et de par ma mission de prêtre, prophète et roi, je serai parmi ceux qui, par la parole empêcheront les diablotins de fermer cette dernière issue de rassemblement et d’unité que Dieu nous offre. 

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Père Marius Hervé Djadji 
Docteur en théologie dogmatique

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