Etats généraux de la jeunesse en Côte-d’Ivoire: Beaucoup de recommandations généraliste, le gouvernement attendu dans les actes

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Beaucoup de recommandations généralistes à la clôture

Le rideau est tombé vendredi sur les états généraux de la jeunesse organisés par le ministère de la jeunesse et de l’emploi des jeunes. Après trois jours (du 9 au 11 janvier 2019) de réflexion, de débats et de partage d’expérience, plusieurs recommandations ont été faites par les participants sur différentes problématiques intéressant la jeunesse ivoirienne en quête d’un mieux-être.

On retiendra que ces principales recommandations d’ordre généraliste ont été synthétisées dans un rapport dont le contenu a été dévoilé par Soumahoro Ben Mamadi, l’un des participants aux assises. Pour l’essentiel, les acteurs, après avoir analysé la situation des jeunes, ont recommandé ce qui suit :

– Au titre de l’employabilité et de l’emploi des jeunes
• L’organisation d’un conseil présidentiel annuel sur l’emploi des jeunes
• Le renforcement et l’accroissement de la coopération entre le ministère de la promotion de la jeunesse et de l’emploi des jeunes et le ministère de la formation professionnelle
• La prise en compte des dimensions formation professionnelle, technique et emploi jeunes dans tous les investissements publics et privés
– Relativement à l’agence emploi jeunes
• La prise du décret d’application de l’ordonnance de création de l’agence emploi jeunes pour lui conférer notamment l’autonomie de gestion
• La simplification des programmes et des procédures de l’agence emploi jeunes

Pour l’application de ces nombreuses résolutions, les participants ont également recommandé ‘’la mise en place d’un comité de suivi des principales recommandations’’ qui devra être composé des structures ayant effectivement participé à cette activité. De même, ils ont sollicité ‘’la mise en place d’un conseil consultatif de la jeunesse présidé par le Premier ministre et doté d’un secrétariat permanent chargé du suivi évaluation des actions en faveur de la jeunesse’’.

Dans son allocution, le ministre Touré Mamadou a indiqué que l’un des défis n’était pas la simple organisation de cette activité de son département mais d’en sortir avec des résolutions pertinentes et concrètes. « Nous nous sommes engagé pour que les recommandations puissent être mises en œuvre. Je lance un appel au secteur privé et à chacun pour la mise en œuvre des recommandations. La voix des jeunes a été entendue, il nous revient de donner une réponse à travers ce qui a été dit », a-t-il plaidé en présence du représentant du premier ministre, le ministre Siandou Fofana du Tourisme.

Tout sauf l’essentiel

Si ce rendez-vous revêtait un caractère important en raison de l’intérêt du sujet, si des débats majeurs ont eu lieu, si l’artiste chanteur Asalfo et le maire Kalou Bonaventure ont su captiver l’attention des jeunes sur leur expérience dans leurs différents domaines d’activité, il convient de se demander si les recommandations aux contours flous sont celles que l’on était en droit d’attendre de ces états généraux de la jeunesse. A la vérité les problèmes qui minent la jeunesse ivoirienne sont si préoccupants qu’il faut les traiter avec courage que de s’étaler dans des généralités sans lendemain.

Que propose-t-on pour réduire les nombreuses contraintes imposées (dossiers pléthoriques, nombre de places très limité au regard des capacités d’absorption de l’Etat, frais d’inscription exorbitants…) aux différents concours de la fonction publique ? Ces concours attirent chaque année des milliers de jeunes et constituent une réponse à leur insertion. Il faut en parler et lever les obstacles tels que le marchandage avéré des places. De même, que fait-on pour améliorer le système d’enseignement qui produit désormais plus de déchets que de produits compétitifs ? Comment répondre à la question de l’orientation dans les filières d’enseignement en adéquation réelle avec la demande formulée ? Que faire pour ces jeunes déscolarisés qui peuplent les quartiers défavorisés et nos villages et qui trouvent désormais leur salut dans l’immigration clandestine sur les côtes libyennes ? On a beau inciter à l’auto-emploi mais tant que les conditions restent celles de ces derniers temps, c’est-à-dire le gouffre de la fiscalité, le manque de financements, le peu d’incitation des PME à employer, l’absence d’une formation adéquate, on pourra multiplier les séminaires, ateliers et autres assises, rien ne changera.

SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr

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