Le PDCI-RDA de Bédié dans l’œil du cyclone en Côte-d’Ivoire

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Alassane Ouattara ne lâche pas prise. S’il a perdu des batailles, il continue la guerre et le PDCI-RDA reste dans son collimateur pour l’étouffer.

Les têtes de liste élues de deux communes d’Abidjan, Jacques Ehouo pour le Plateau et Sylvestre Emmou pour Port-Bouet, n’ont pas été installées. C’est le préfet d’Abidjan, Vincent Toh Bi Irié, qui assure la présidence de délégations spéciales de ces communes remportées par le PDCI-RDA.

Parallèlement, les pressions politiques et professionnelles du pouvoir Ouattara n’accouchent pas d’une souris. Et tous les masques tombent au PDCI-RDA. De gré ou de force.

À environ un mois du 1er Congrès ordinaire du Parti unifié RHDP dit « Congrès d’adhésion » pour « mettre en place une machine électorale », selon Adama Bictogo, le président du comité d’organisation, les derniers (!?) dissidents du plus vieux parti politique ivoirien se sont affranchis de toute discipline.

Conduits par Daniel Kablan Duncan, vice-président de la République et vice-président du PDCI-RDA, ils n’ont eu cure des éventuelles sanctions. Car, le parti a officiellement prononcé le divorce d’avec le Parti unifié RHDP et tente de resserrer les rangs autour du président Henri Konan Bédié.

Ainsi, tous ceux qui répondent aux chants des sirènes d’Alassane Ouattara, chef de l’État et président du Parti unifié RHDP, subissent la rigueur des textes du PDCI-RDA pour « indiscipline, violations des textes, mise en danger de l’unité du parti et transhumance politique ».

Le mouvement  » Sur les traces du président Houphouët-Boigny », qui a ouvert la rebellion politique, a été déclaré nul et de nul effet. Son fondateur, Kobenan Kouassi Adjoumani, ex-« Haut-parleur » de Bédié, a été exclu temporairement du parti et de toutes ses instances.

N’Guessan Koffi Jérôme a subi les même sort: il a été exclu du Bureau politique et de toutes les instances du PDCI-RDA.

Tous les ministres, membres du parti et du gouvernement actuel, ont été radiés du Secrétariat exécutif. Ce n’est pas tout. Dix-sept cadres du parti ont été déchus de leurs fonctions au parti.

Malgré cette épée de Damoclès, Duncan a contesté, le 23 décembre 2018, l’autorité de Bédié et tourné en dérision les décisions des instances du parti.

Pour bien marquer son désaccord qui confine au divorce, il a baptisé son mouvement « PDCI-Renaissance » et fait d’une pierre deux coups.

D’un, il laisse insinuer qu’il s’oppose au « PDCI-Décadence » de Bédié. De deux, il entend continuer à semer la confusion chez les militants et électeurs. À l’instar du Français Bruno Megret, ex-n°2 du Front national (FN, parti d’extrême droite).

Quand il a rompu avec Jean-Marie Le Pen, Megret a porté sur les fonts baptismaux, en décembre 1998, le parti nommé Front national- Mouvement national (FN-MN) pour concurrencer le FN. En juin 1999, la cacophonie prendra fin sur plainte et le FN-MN est devenu Mouvement national républicain (MNR).

En Côte d’Ivoire, PDCI-Renaissance n’est pas encore officiellement un parti politique; ses militants arborent les tenues du PDCI-RDA. Et, à la différence de « Sur les traces de Boigny », il n’est pas signataire de la déclaration de naissance du Parti unifié RHDP.

Mais il est du côté du pouvoir et cela ouvre la porte à tous les abus dans nos républiques bananières. Le chef de l’État reste, en effet, convaincu que sans le PDCI-RDA, la coalition au pouvoir est une coquille presque vide et le succès électoral à l’occasion de la présidentielle de 2020, loin d’être acquis.

Aussi, instrumentalise-t-il les institutions comme la CEI et ruse-t-il avec les textes de la République. C’est pour cette raison que malgré le désapparentement consommé, le RHDP a utilisé fraudulement et illégalement les sigle, logo et nom du PDCI-RDA pour les élections locales (municipales et régionales) du 13 octobre 2018. En flagrante violation de l’article 6 de la loi n°93-668 du 9 août 1993 relative aux partis et groupements politiques.

Cet article est ainsi libellé: « Les partis ou groupements politiques ne peuvent adopter l’appellation d’un autre ayant déjà obtenu le récépissé de déclaration. Ils ne peuvent, non plus, se servir, pour leur propagande, de titre, de symboles ou de sigles déjà utilisés par d’autres ».

F. M. B.

Commentaires Facebook

1 réflexion au sujet de « Le PDCI-RDA de Bédié dans l’œil du cyclone en Côte-d’Ivoire »

  1. @ Diby Jonathan

    « Mr Bedie est entrain de recolter ce qu’il a seme,comment faire la coalition avec un etranger ,que tu considerais depuis longtemps comme un scelerat imposteur pour chasser ton propre frere du pouvoir »

    Ah bon? Entre Bédié et celui que tu appelles son frère, lequel des 2 a été le premier chassé du pouvoir après avoir été embêté, insulté, traité de tous les noms d’oiseaux de 1994 jusqu’en 1999 par un certain Front Républicain?
    Qui a qualifié la chute de Bédié de « Coup d’Etat Salutaire qui fait avancer la Démocratie »?

    @ Marico Daud

    La panique monte au nez comme de la moutarde!

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