Serge Alain KOFFI
L’ancien ministre ivoirien Adama Bictogo, cadre du Rassemblement des républicains (RDR, parti présidentiel) a assuré mercredi qu’il n’y avait “aucun problème’’ au sein du Rassemblement des houphouetistes pour la démocratie et la paix (RHDP) où des déclarations de responsables semblent se contredire sur le sort des partis membres de la coalition après son congrès du 26 janvier.
“Il n’y a aucun problème entre Mabri et moi. Je ne répondrai pas à Mabri et nous sommes en phase. Il n’y a aucun problème au sein du RHDP. Nous sommes en phase pour aller créer le RHDP le 26 janvier’’, a déclaré M. Bictogo, lors d’une conférence de presse au palais des Sports de Treichville où devrait se tenir le prochain congrès du RHDP.
Ce congrès dont M. Bictogo, est le président du Comité d’organisation, devrait, tel que voulu par le chef de l’Etat Alassane Ouattara, acter la fusion des formations de la majorité présidentielle au sein d’un parti politique unique : le RHDP unifié.
Samedi lors d’une conférence de presse, le président de l’Union pour la démocratie et la paix en Côte d’Ivoire (UDPCI), Albert Mabri Toikeusse, avait assuré, à l’issue d’un bureau politique de sa formation, que la dissolution de ces partis n’était “pas à l’ordre du jour’’ du congrès.
Des jours plus tôt, face à la presse, les trois porte-paroles du RHDP, les ministres Kobenan Kouassi Adjoumani, Mamadou Touré et Clarisse Mahi avaient annoncé la dissolution des formations membres de la coalition dès la naissance de la nouvelle entité politique en création.
“Inéluctablement au bout de ce processus, nous aurons qu’un seul parti politique qui va s’appeler le RHDP et ce qui veut dire de facto que tous les partis politiques ne vont plus exister. Le RDR a fait le choix en toute responsabilité. C’est un choix guidé par l’intérêt supérieur de la nation et guidé par l’avenir de ce pays’’, avait déclaré le ministre Mamadou Touré, porte-parole du RDR.
Pour M. Bictogo, qui s’exprimait, à l’issue d’un séminaire en rapport avec l’organisation pratique des pré-congrès régionaux dont l’objectif est de préparer le prochain congrès, le parti unifié verra le jour et sera “la seule alternative, gage de paix et de stabilité pour la Côte d’Ivoire’’.
“le RHDP naitra le 26 janvier et au soir du 26 janvier, le président du RHDP donnera à 16H, les orientations du grand parti de Côte d’Ivoire pour le bonheur des Ivoiriens (…) En 2020, le RHDP gagnera les élections’’, a-t-il conclu.
Alerte info/Connectionivoirienne.net
Que de sons discordants au sein des unifiés sur la dissolution ou non des partis composants le RHDP. Et pourtant cette dissolution de fait relève de l’évidence au vu de la loi sur les partis politiques, en cela le RDR le sait pertinemment et également l’UDPCI, l’autre mammouth du RHDP. Sauf qu’aucun des deux ne veut en débattre maintenant par calculs politiciens. Le RDR qui tient coute que coute à avoir son « grand parti politique », pour se donner ainsi une nouvelle virginité et un semblant de légitimité populaire, et l’UDPCI qui espère garder son identité et son autonomie dans cette nouvelle entité politique. Ce qui est fort improbable au vu des premières déclarations des têtes pensantes du RDR, BICTOGO &Co.
Que MABRI ne se fassent guère d’illusion et ce n’est pas sa position de vice président du RHDP et des paroles flatteuses de OUATTARA à son encontre, qui changeront le devenir de l’UDPCI dans le RHDP UNIFIE: à savoir servir de marche pied au RDR
Ouattara Dramane trouvera une solution pour tromper Mabri comme d’habitude.
Ouattara sait toujours attirer « ses clients » dans ses pièges.
C’est possible que le RDR et le Drame man soient pris a leur propre piege. Mabri veut-il se venger?
Ce qui s’annonce à tous les traits d’une vengeance bien mûrie.
Je m’explique.
Mabri et Gnamian avaient ete chasse du gouvernement comme des malpropres. Même si on dit Mabri aime le poste de ministre, comme tout homme, il a été touché dans son amour propre. Cependant il a gardé son calme et maintenu le cordon qui les liait. Rappelez-vous qu’à un moment donné les réunions du directoire du RHDP se tenaient seulement entre BÉDIÉ ET WAT. Les petits partis étaient totalement ignorés.
Avec le divorce des deux ténors, Mabri se retrouve brusquement au coeur de la secte. L’UDPCI est donc le deuxième parti en terme d’importance de la probable plateforme RHDP. Son retrait va sonner la fin du RHDP-union. Leur dernier BP a véhicule un message flou – ils ne sont pas « chaud » pour l’union. Ils vont même plus loin en disant clairement qu’ils auront leur candidat en 2020 (Congres de Yakro). Et l’ancien député de Danané d’ajouter « jusqu’à ce qu’une autre décision soit prise » Mabri est candidat a 2020.
Le parti de Guei menace le RDR sur ses bases. Pour que Mabri mette fin a son ambition, il doit avoir forcément une contrepartie – un poste important dans la future configuration du pouvoir. Cette menace est reelle et credible. En cas de refus, le parti va simplement se retirer de l’union – donc la mort de RHDP. Or nous savons que WAT tient forcement a sa chose. UDPCI sait aussi qu’en se retirant, ils ne perdront rien car ils savent deja les consequences de tels actes (précédente démission du gouvernement).
En somme, Mabri joue bien le jeu et est bien placé pour dicter sa loi au RDR. Une manière de se venger de l’homme fort du RDR.
Que restera-t-il de l’attelage hétéroclite nommé RDRHDP si l’UDPCI en sort ? Concorde ? 1/2 PIT ? 1/2 UPCI ? 1/2 PIT ? 1/2 MFA ? Donc, seulement le RDR et une belle brochette de bras cassés. Du coup, l’ami Bictogo (après recul ou après remontage de bretelles, c’est selon), est bien obligé de ravaler son propre vomi. Il reste que nul ne peut dire si au soir de leur fameux 26 janvier, les partis auront fusionné ou seront autonomes (ce qui n’explique pas pourquoi RDR et PDCI se chamaillent depuis des mois). Bref, un business politique des plus flous, véritable « sfumato » comme le décrivaient les peintres de la Renaissance. Du pain béni pour tous les pêcheurs en eaux troubles. Keskonsmarre !!!!