Attendus pour s’autodéterminer définitivement avec, en guise de cadeau de Noël, la prise d’une ordonnance levant l’incompatibilité entre la fonction de ministre et celles de maire, président de conseil régional, François Amichia et des ministres issus du Pdci annoncent plutôt la création d’un nouveau mouvement dissident du Pdci.
Pourtant, le 26 janvier prochain, le chef de l’Etat qui ne veut plus perdre du temps met en place un nouveau parti pour rassembler, selon ses proches, les Ivoiriens de tout bord partageant les valeurs de l’houphouëtisme. François Amichia et ses compagnons, longtemps nourris à la sève du Pdci étalent leur nostalgie. Ils veulent être dans le Rhdp sans quitter le Pdci, sans oser la rupture. D’où cette nouvelle trouvaille comme si créer un mouvement dissident était un fait nouveau. En même temps qu’elle est une fuite en avant, leur attitude dénote de la divergence de vue entre eux et le groupe d’Adjoumani qui dirige le mouvement ‘’Sur les traces d’Houphouët-Boigny’’. Là où Adjoumani ne tergiverse plus, là où il n’hésite pas à attaquer le président du Pdci et son secrétaire exécutif Guikahué, là où il est pieds et mains liés versé dans le Rhdp et annonce même son départ du Pdci le 26 janvier, Amichia et les siens, eux, manquent d’audace. Ils ne veulent pas de la rupture entre ‘’leur parti, le Pdci’’ et le Rhdp nouvelle formule d’Alassane Ouattara.
Or, il y a bien longtemps, le président du Pdci, Henri Konan Bédié a tourné la page et ce discours visant à l’attendrir, glisse désormais à ses oreilles.
Que veulent vraiment Amichia et ses amis ? Avoir le beurre et l’argent du beurre ? Etre les seuls à avoir droit au chapitre et bénéficier des avantages de la République ? Être partout et nulle part à la fois ? Non, non, leur attitude est lâche. Pour l’histoire et pour ce qu’ils représentent pour la République d’aujourd’hui, ils devraient maintenant choisir leur voie à cette croisée des chemins et arrêter la ruse car ‘’à malin, malin et demi’’.
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
Le courage dont a fait montre Thierry Tanoh est à la fois exceptionnel, rare et prometteur dans un pays où ventre et cerveau sont intervertis. Amichia Français, tête de pont du nouveau mouvement, est dans une situation délicate : on ne bat pas campagne avec une telle énergie afin de contrôler une commune comme Treichville, Adjamé, Port-Bouët, Bouaké,… pour des prunes. Non, ces communes sont de vraies mannes et être à leur tête est même bien plus gratifiant (suivez mon regard) que d’être ministre.
Alors, d’où vient le problème d’Amichia, rescapé/réchappé du 19 septembre 2002 à Bouaké ? Simplement qu’il ne peut faire comme Thierry Tanoh : les mains forcément sales (comme tous les maires, du reste), le précédent Benjo lui pend au nez. Un pet de travers et c’est la chute pour lui, car je doute que Ouattara ne sache pas ce que font tous ces 1ers magistrats des villes et communes. Alors, il est dans la situation où l’idéal pour lui serait qu’on le vire du gouvernement. Comment y arriver ? En faisant exactement ce que stigmatise Kandia, c’est-à-dire être hésitant, en espérant que le RDRHDP se souvienne de cette bonne vielle maxime de feu Balla Keita : « un pied dedans, un pied dehors, c’est dehors ». Mis dehors, Amichia sera l’homme le plus heureux de toute l’Afrique de l’Ouest ! Parce que manifestement, il est fa-ti-gué de cette situation.
Au pdci depuis 1999, c est connu ils vont quand le navire tangue.
Mais la maison les reprend toujours quand l orage passe.