« Pour ceux qui ont souffert et qui m’en ont voulu, je vous demande pardon. Oui, ça a été un épisode difficile du pays, aujourd’hui devant sa dépouille, je suis là pour vous demander pardon. À tous ceux qui sont ici qui ont souffert aussi de ma gouvernance, de mes actions en tant que Premier ministre, je vous demande pardon ».
Le Président de l’Assemblée Nationale, SORO Guillaume s’est rendu ce lundi 26 novembre 2018 en fin d’après-midi au domicile familial du défunt Sangaré Aboudramane pour présenter ses condoléances à la famille éplorée.
Outre la famille biologique, Guillaume Soro a également présenté ses condoléances à la famille politique de l’illustre disparu. C’est par des franches embrassades qu’il a salué la Première Dame, Madame Simone Ehivet Gbagbo.
Guillaume Soro a par la suite pris la parole pour présenter sa compassion à l’endroit de la famille et donner publiquement un message de Pardon et de Réconciliation :
«Je me permettrai de dire quelques mots parce que je ne serai pas totalement satisfait de répartir comme ça sans dire quelques mot dans cette circonstance-là. Le Président Sangaré, je l’ai connu. Jeune étudiant à l’Université, élu secrétaire général de la Fesci, j’ai eu à le rencontrer. D’ailleurs plusieurs personnalités ici présentes savent bien, à commencer par Monsieur Ettien Amoikon, ce n’est pas trahir de secret que de dire que je l’ai connu, le Président Aboudrahamane Sangaré. Madame la première dame se souviendra quand à votre résidence avec le Président Laurent Gbagbo et des personnalités du FPI en comité restreint, je suis venu devant vous pour exposer. Vous vous souvenez, madame Odette Sauyet était là, et le Président Aboudrahamane Sangaré était là. Mais bien avant que je vienne à cette rencontre, je suis passé le voir. Il m’a donné des conseils, la manière surtout de prendre la parole et de poser ma requête.
C’est pour dire que ce qui m’avait frappé et qui m’a marqué en l’homme, c’est sa sérénité, je ne l’ai jamais vu perturbé, du moins rarement. Je n’en sais rien, je peux me tromper mais c’est l’impression que j’ai eue. Et nous avons développé cette relation, je venais le voir, et il allait, comme disait l’autre, droit au but. Je peux dire ici que pendant toute cette période de ma jeunesse estudiantine, il a été l’un des visages marquants pour moi, c’est pourquoi j’ai été personnellement touché quand j’ai appris la nouvelle le 03 novembre dernier.
Je profite de ce micro pour dire qu’à partir de 2010, 2011, je ne l’avais plus revu ; il serait malhonnête de ne pas évoquer cet épisode ici. Ça été quelque chose de très difficile, et je suis ici devant la famille, je sais que le défunt a eu des moments difficiles surtout après l’arrestation le 11 avril de Laurent Gbagbo. Donc je voudrais à l’occasion de son décès personnellement vous présenter mon pardon parce que je sais que vous avez soufferts dans votre chair.
Vous avez été tristes, j’ai vu la maman d’Aboudramane Sangaré à l’hôtel du Golf. Ce n’était pas des situations faciles. Aujourd’hui je suis devant vous, c’est inutile de jouer à l’hypocrite de venir saluer et de repartir comme si de rien était.
Pour ceux qui ont souffert et qui m’en ont voulu, je vous demande pardon. Oui, ça a été un épisode difficile du pays, aujourd’hui devant sa dépouille, je suis là pour vous demander pardon. À tous ceux qui sont ici qui ont soufferts aussi de ma gouvernance, de mes actions en tant que Premier ministre, je vous demande pardon. Je pense qu’à l’occasion de ces funérailles, il nous faut avoir la force et le courage de regarder l’avenir du pays et de faire la Réconciliation. Je vois ici mon tuteur qui est là, je viendrai te voir pour qu’on puisse parler ; je demande à Monsieur Ettien Amoikon, à Monsieur Koné Boubacar, mon professeur à l’Université, à la Première Dame qui m’a bien connu ; je vous offre à chacun et à chacune mon pardon, et que ceci apaise les cœurs pour que nous puissions aller de l’avant. Voici les quelques mots que je voulais dire en espérant porter l’apaisement aux uns et aux autres. Merci beaucoup ! »
Avant de se retirer, le Pan Guillaume Soro tenu à inscrire dans le Livre de condoléances un message de Pardon et de Réconciliation
Très belle leçon de courtoisie politique à l’Ivoirienne !
Par Luis Kona
Saint-Claver Oula : « Soro, passe aux actes concrets… »
La présence de Soro, à la tête d’une délégation composée de « ses compagnons de lutte » chez feu le Président Abou Drahamane Sangaré pour la présentation de ses condoléances, 72h après le Congrès du RACI (Rassemblement pour la Côte d’Ivoire) l’appelant à se présenter sous sa bannière en 2020, peut être considéré pour comme une occasion de jauger le degré du pardon dans les cœurs de ceux à qui son action, à la tête d’une rébellion armée, a causé du tort. Il a voulu parler et la parole lui a été donnée. Il a parlé a son rythme, avec la manière qui sied en pareille circonstance et il a été écouté religieusement. Guillaume Soro à demandé pardon et a « offert son pardon ». Dans la tradition, les funérailles sont l’occasion de solder des contentieux et les funérailles du Président Sangaré qui a enduré la persécution (prison, bastonnades, etc.) malgré sa bienveillance rapportée par Guillaume Soro lui-même à son endroit ne pouvait pas déroger à la « règle ». Sangaré est mort, vive Sangaré. Honneur à la mère de l’illustre disparu qu’il dit avoir vu à l’hôtel du Golf avec lui le 11 février 2011 (même s’il s’est trompé de date pour dire 11 novembre).
Cependant, Guillaume Soro gagnerait à aller plus loin dans la « présentation de son pardon » pour que l’ensemble des Ivoiriens ou du moins ceux et celles qui se retrouvent aujourd’hui victimes de son action dans un passé récent lui emboîtent le pas.
Il en le pouvoir et les capacités d’en faire une démonstration inédite. Son institution législative est distinct du législative et du judiciaire. N’est-ce pas ? Du haut de son perchoir, Guillaume Soro doit convaincre ses collègues Députés pour amnistier les prisonniers politiques (civils et militaires) qui croupissent encore dans les goulags du régime d’Abidjan auquel il appartient. Il doit faire prendre des dispositions légales pour faciliter le retour des exilés et leur garantir un environnement sécuritaire afin que quiconque ne s’empare d’un quelconque citoyen pour le jeter en prison au gré de ses humeurs à relents politiques (2020 est si proche). Voilà entre autres, après de beaux discours aux funérailles de Sangaré, des actes qui enchanteraient les Ivoiriens et plus particulièrement le défunt qui rassemble aujourd’hui à son domicile tout l’establishment politique et de la société civile.
Tant que l’actuel Président de l’Assemblée nationale surnommé Thieny Gbanani par ses sympathisants se tiendra loin de ces actes, l’on croirait qu’il s’inscrit dans une dynamique de stratégie politique, de ruse étant entendu que l’étau de ses « compagnons de conquête du pouvoir » actuellement au pouvoir est en passe de le broyer.
À bientôt !!
Deuil : Guillaume Soro chez les Sangaré, des accolades avec Simone Gbagbo
Guillaume Soro, président de l’Assemblée nationale ivoirienne, à la tête d’une délégation qu’il conduisait, a présenté ses condoléances à la famille biologique et politique de feu Aboudrahamane Sangaré, baron du Front populaire ivoirien décédé le samedi 03 novembre 2018.
On ne le dira jamais assez. Le décès de l’ex gardien du temple du Front populaire ivoirien, compagnon des premières heures de Laurent Gbagbo aura suscité la compassion de la classe politique ivoirienne, dans toutes ses composantes. L’ex chef de la rébellion armée en Côte d’Ivoire entre 2002 et 2011 s’est rendu personnellement au domicile de feu Aboudrahamane Sangaré, ce lundi 26 novembre 2018, pour y présenter ses condoléances à la famille biologique et politique du défunt. Guillaume Soro et l’ex première dame ivoirienne Simone Gbagbo, se sont à cette occasion fait une accolade, une grande première, 7 ans après la fin de la crise post-électorale qu’a connue la Côte d’Ivoire.
Ce n’est un secret pour personne que Guillaume Soro, alors premier ministre et patron de l’ex rébellion des Forces nouvelles, avait farouchement combattu le pouvoir de l’ex président ivoirien Laurent Gbagbo, jusqu’à sa chute le 11 avril 2011. Des barons du Front populaire ivoirien dont Aboudrahamane Sangaré, l’épouse de l’ex chef d’Etat, Simone Gbagbo, et Pascal Affi N’guessan et bien d’autres s’étaient plus tard retrouvés en prison. Rappelons que dès l’annonce du décès de l’ex gardien du temple du FPI, le deputé de Ferké avait rendu un hommage mérité au premier vice-président du Front populaire ivoirien qu’il avait qualifié de « combattant de la démocratie et des libertés individuelles ».
« J’ai appris avec une vive émotion le décès ce samedi 03 novembre 2018 à Abidjan, de M. Aboudramane SANGARE, ancien Ministre d’Etat, Ministre des Affaires étrangères, Président par intérim du Front Populaire Ivoirien, à l’âge de 72 ans. Je salue la mémoire d’un combattant passionné de la Démocratie et des Libertés individuelles, dont l’engagement au côté de M. Laurent GBAGBO pour l’instauration du pluralisme politique en Côte d’Ivoire, reste l’un des acquis irréductibles de notre pays. La Côte d’Ivoire perd un de ses plus valeureux fils. Je présente mes sincères condoléances à sa famille biologique ainsi qu’à la famille politique du Front populaire ivoirien’’ avait écrit Guillaume Soro sur twitter. Le president de l’Assemblée nationale était accompagné, lors de cette visite de compassion, de quelques-uns de ses fidèles lieutenants, que sont les ministres Alain Lobognon et Affoussiata Bamba Lamine.
Jean Kelly Kouassi
Il y a un temps pour faire la guerre et un temps pour faire la PAIX…..
Mais dans tout cela…nous ne voyons pas l’épouse, l’ex-Miss de la RCI , Madame Sangaré
@srika blah
Le mot « pardon » n’existe pas en langage bhété refondu. Ils aiment que le pardon vienne des autres. On humilie miss Delon pour avoir abandonné son foyer mais on utilise le pardon de Soro le « rebelle sanguinaire » pour se gratter les oreilles comme une plume de poulet !!!
Krrrr krrrr krrrr…
té ande
Des paroles fortes, de l’humilité que j’espère sincère. Auquel cas, c’est la confirmation que c’est de ce bois-là que sont fait les Hommes d’Etat, les vrais. Soro est donc resté un authentique Sénoufo. Que ceux qui aspirent à présider à nos destinées en prennent de la graine : l’humilité précède la Gloire.