Par Anna Sylvestre-Treiner
Alors que la Cour pénale internationale (CPI) doit se prononcer sur la demande de non-lieu introduite par les équipes de défense de l’ancien président et de son ancien ministre, les avocats de l’État ivoirien souhaitent que les audiences puissent se poursuivre.
Pendant plus de deux semaines, les avocats de Laurent Gbagbo et de Charles Blé Goudé ont démonté l’argumentaire du Procureur de la Cour pénale internationale (CPI). Trois ans après le début du procès, ils estiment que le dossier de l’accusation est vide, et demandent qu’un non-lieu soit prononcé.
Alors qu’on attend désormais le délibéré des juges, Jean-Paul Benoît et Jean-Pierre Mignard, les avocats de l’État de Côte d’Ivoire, en appellent à leur « responsabilité ».
Jeune Afrique : Les avocats de Laurent Gbagbo et Charles Blé Goudé estiment que le dossier est vide. Après avoir entendu leurs plaidoiries, êtes-vous inquiet ?
Jean-Pierre Mignard : Nous sommes surtout étonnés. Pourquoi, en cours de procès, les avocats de la défense demandent-ils un non-lieu ? Pourquoi ne pas aller jusqu’au bout, si le dossier de Laurent Gbagbo est si bon ? Si c’est le cas-là, qu’ils aillent à un triomphe. Auraient-ils peur qu’à leur tour les témoins de la défense soient malmenés et mis en difficulté ?
Des moments difficiles attendent peut-être Monsieur Gbagbo et ses défenseurs. Et puis on oublie une chose : les victimes. Il y a une association de victimes, qui est partie civile. Si le procès s’arrête, les victimes n’auront pas le droit de poser des questions aux témoins de la défense. Voilà ce que signifie cette demande de non-lieu en cours de procès.
Plusieurs témoins du procureur ont été peu convaincants, et parfois le dossier semblait mal ficelé. Avez-vous des regrets quant à la façon dont cette affaire a été instruite ?
Jean-Pierre Mignard : En France, combien de fois croit-on qu’on va vers une décision, alors qu’au final on a une décision contraire ? Il faut se garder de l’émotion des effets d’audience. Après 40 ans de métier, je peux…
La totalité de l’article réservé aux abonnés de Jeune-Afrique
Ce procès est vraiment hors norme.
La décision des juges dépend t elle de ceux qui sont intervenus dans le prétoire ou prend t elle en compte d autres acteurs?
Ce que je déplore c est que un désaccord entre les juges n est pas au bénéfice des accusés qui sont considérés à priori comme…coupables.