La première liaison à grande vitesse du continent africain, qui mettra Tanger à 2 h 10 de Casablanca, doit être inaugurée jeudi par le roi du Maroc, Mohammed VI, en présence du président français, Emmanuel Macron.
C’était le dernier continent (avec l’Océanie) à ne pas connaître l’ivresse de la grande vitesse ferroviaire. Le roi du Maroc, Mohammed VI, doit inaugurer, jeudi 15 novembre, la première liaison à grande vitesse africaine entre Tanger et Casablanca, via Rabat, en présence d’Emmanuel Macron. Devaient être ainsi baptisées, au cours d’un voyage inaugural, les nouvelles gares TGV de Tanger-Ville et Rabat-Agdal, ainsi qu’une ligne à grande vitesse (LGV) Tanger-Kénitra, dite LGV Maroc.
L’investissement de 2,1 milliards d’euros, avec ses quatre nouvelles gares (Casablanca et Kénitra seront inaugurées plus tard) et ses 200 kilomètres de ligne nouvelle aux meilleurs standards mondiaux, mettra Tanger à 2 h 10 de Casablanca, contre 4 h 45 aujourd’hui. Le projet fait la fierté de l’Office national des chemins de fer (ONCF), la compagnie publique marocaine, et de son directeur général, Mohamed Rabie Khlie, évidemment présent lors de l’inauguration avec, à ses côtés, Guillaume Pepy, le président de la SNCF.
La France a financé 51 % du coût du projet
Car cette LGV Maroc est d’abord le fruit d’un partenariat stratégique franco-marocain, voulu, dès 2007, au plus haut niveau royal et présidentiel. La France a financé 51 % du coût du projet, soit 1,1 milliard d’euros. La SNCF apporte son expertise de la grande vitesse concernant la conception, la construction, l’exploitation et l’entretien de la LGV. Le tout, avec l’objectif d’un transfert du savoir-faire français (2 600 kilomètres de voies construites, trente-cinq ans d’exploitation) au profit des équipes marocaines.
D’autres entreprises françaises majeures du ferroviaire ont aussi participé largement à l’aventure : les Systra, Colas Rail, Thales, Engie Ineo et, évidemment, Alstom qui a fabriqué les douze rames qui s’élanceront à plus de 300 kilomètres/heure à travers les collines de l’ouest marocain. Précision : ce matériel roulant a été acheté sans appel d’offres par décision de Sa Majesté.
Trop cher, inadapté aux besoins de la population
Ce projet pharaonique à l’échelle africaine n’a pas reçu que des louanges. Des voix critiques, y compris au Maroc, se sont fait entendre : trop cher, inadapté aux besoins de la population. « Le coût de dix mètres de LGV peut servir à construire une petite école dans le monde rural », expliquait, mercredi 14 novembre, dans le quotidien marocain des affaires L’Economiste, Omar Balafrej, député FDG (gauche) et opposant au projet.
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Par Éric Béziat
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