Un des grands mystères de notre histoire politique
INTERVIEW
Ces derniers temps, la scène politique ivoirienne est en pleine ébullition et recomposition, surtout marqué par le retrait spectaculaire du PDCI du Pdt Bedié de l’alliance RHDP avec en prime cette date des élections régionales et municipales de 13 Octobre 2018 ou l’on assistera à un affrontement entre les deux grand alliés Houphouëtistes d’hier, PDCI et RDR / RHDP unifié, l’opposition, Le FPI, le MFA, le PIT, etc… n’y prenant pas part à cause du boycott de la CEI. Que pensez-vous de cela ?
Merci de venir vers moi, surtout en cette semaine de tous les dangers, car il est à craindre que tout ne soit pas calme ce samedi, en raison de la hargne fanatique de certaines équipes, qui n’accepteront pas aisément reconnaitre une défaite. Mais cela est dû au fait qu’en beaucoup d’endroits, certains comptent plus sur la corruption, la fraude, l’intimidation et la violence pour l’emporter, que sur l’adhésion des électeurs à leur programme ou à leur personne. Et c’est bien regrettable !
Mais vous ne dites rien de la rupture PDCI/RDR ou Konan Bedié / Alassane Ouattara, qui constitue un tournant capital dans l’histoire récente de la Côte d’Ivoire, et dont les effets pourraient dépasser tout ce qu’on peut prévoir aujourd’hui ?
Cette rupture, permettez qu’Anaky Kobena, Président du MFA, et l’un des signataires de l’accord constitutif du RHDP le 18 Mai 2005 à Paris, s’en amuse cordialement aujourd’hui, et même en boive du petit lait ! Nous avons une particularité dans notre nature, à nous autres Ivoiriens, c’est de ne considérer dans le jeu politique, que les actions ou actes parlant de l’immédiateté et du court terme, sans nous préoccuper d’anticiper ou de faire des projections. Est-ce que vous vous souvenez que la une de Fraternité Matin des 30 Avril et 1er Mai 2013 était consacrée à Anaky Kobena qui embouchait déjà la trompette pour annoncer à tous que « le RHDP est bel et bien mort »
Le Président Bedié et le PDCI arrivent à la même conclusion cinq années plus tard, en 2018, après avoir ‘’ conçu’’ et ‘’ commis’’ le monstre de l’Appel de Daoukro en 2014. Ils avaient oublié que dans tout jeu politique, quelle que soit votre maestria du jeu d’échecs, le plus fort reste, toujours celui qui est au pouvoir et assis au palais Présidentiel. Et qui est le grand dispatcheur en nominations et en fortunes !
Soyez explicite…
On ne connait jamais assez l’être humain, surtout si comme Ouattara, il accède au pouvoir d’état propulsé par de puissants canaux de l’international. L’appel de Daoukro, en septembre 2014, restera longtemps un des grands mystères de notre histoire politique, puisqu’il a été lancé en 2014, après quatre années de pouvoir Ouattara, à un moment où son système de gouvernance était étalé au grand jour devant tous. En effet, en 2014, l’on avait tous compris que toute l’expertise de Ouattara en économie résidait dans les emprunts auprès du maximum d’instances financières mondiales, étatiques ou privées, sans véritable impératif pour ces fonds de participer à créer de la richesse pour la nation et du travail pour ses populations. En 2014, l’on ne pouvait nier ou cacher la misère et la paupérisation de nos populations. Et déjà, en 2014, il apparaissait que le souci de ‘‘rattrapage’’, fondé ou pas, avait déjà commencé à gangrener le tissu social Ivoirien, en faisant renaître des lignes de division qu’on n’aurait plus voulu imaginer. Et, toujours fin 2014, il était clair que l’impératif de réconciliation nationale n’effleurait même pas l’esprit du Président Ouattara, qui était habité d’un esprit de haine et de vengeance envers tous ceux qui n’étaient pas de son bord. Nous avions d’ailleurs, quelques jours après cet Appel de Daoukro, rencontré le Président Bédié pour regretter qu’un bilan du premier mandat de Ouattara n’ait même pas été établi, au niveau des 4 partis signataires du RHDP, (à savoir le PDCI, le RDR, l’UDPCI et le MFA), avant qu’un deuxième mandat ne soit accordé à celui qui était au pouvoir. Nous n’avions pas manqué de lui dire que cette façon de procéder était totalement antidémocratique, et pourrait même se révéler un jour dangereuse pour le PDCI et lui-même le Président Bédié, car l’Appel de Daoukro a fait de Ouattara un tsar sinon un pharaon. Et l’individu s’est révélé tel qu’en lui-même par la suite.
Selon vous, quelle doit être désormais la lutte politique du MFA, des partis de l’opposition et de tous les organes de la société civile qui adhèrent à leur combat ?
Le MFA, comme tous les partis politiques de l’opposition, de même que les organismes de la société civile, n’ont, aujourd’hui, qu’une seule conduite politique à suivre, par rapport à leur engagement de défense de la démocratie et de l’intérêt de la Côte d’Ivoire et de ses populations.
Toute la Côte d’Ivoire, aujourd’hui, ne continue de vivre et de respirer qu’en l’attente de la fin du pouvoir d’Alassane Ouattara, et tous ceux qui souhaitent cela doivent conjuguer leurs actions et efforts, en faisant fi de tout ce qui a pu les opposer ou diviser hier. Si le PDCI et Bédié rejoignent aujourd’hui le camp des vrais enfants de la Côte d’Ivoire, le MFA invite tous les Ivoiriens à leur faire bon accueil et à les intégrer à toutes les étapes et phases de la lutte nationale pour la fin du pouvoir Ouattara. D’ailleurs, ceux qui combattent encore pour Ouattara ne sont pas à rejeter. Ils nous rejoindront lorsqu’ils verront les limites de leur petit intérêt personnel. Ils savent déjà tous que Ouattara les méprise souverainement.
En d’autres termes, vous lancez également un appel à un grand rassemblement des Ivoiriens suite à EDS, au FPI et à Konan Bedié dans sa déclaration du 8 Aout dernier ?
Ne perdons pas de temps en investigation de recherche en paternité. C’est d’abord le peuple Ivoirien dans son ensemble qui ne veut plus d’Alassane Ouattara et de son pouvoir. Les Ivoiriens du Nord et les Musulmans sont aujourd’hui tous en croisade contre ce faux messie qui les a longtemps abusés pour faire main basse sur la Côte d’Ivoire. La classe politique n’est que pas le relais de cette révolte. Nous avons tous un devoir de reconstitution de l’entité ivoirienne en grande partie aujourd’hui en miettes, dynamitée de l’intérieur par Alassane Ouattara et son ambition hégémonique de s’approprier la Côte d’Ivoire. Si Bedié, Guikahué et de grands responsables du PDCI se sont ressaisis et ont sauté du navire Ouattara au dernier moment, toute la Côte d’Ivoire doit s’en réjouir. Il faut se dire qu’autant Bedié a collaboré de longues années a servir le pouvoir de Ouattara, autant il en est des cadres PDCI aujourd’hui métamorphosés en RDHP unifiés. Tous auront désormais un devoir d’introspection et ils ne pourront pas éviter le regard froid et inexorable que la Côte d’Ivoire ne manquera pas de poser sur eux s’ils ne se reprennent pas. Rechercher les honneurs et l’aisance matérielle est humain, universel et légitime, mais il y’a toujours une ligne rouge que la solidarité patriotique ne permet pas de franchir. Mettre son énergie, son intelligence et son expertise au service de celui qui pille votre pays sans retenue, ne peut se justifier, quelle que soit la part de butin qui vous revient.
Vous n’apporterez du reste que de maigres miettes à vos parents ou à votre région, tandis que le prédateur montera en puissance et vous tiendra toujours plus dur sous sa coupe. Et ce que je dis est d’ailleurs valable pour les hauts cadres RDR qui se considèrent Ivoiriens. Que tous les Ivoiriens reviennent à la Côte d’Ivoire !
Nous avons tous un devoir de reconstitution de l’entité ou identité ivoirienne en grande partie aujourd’hui en miettes, dynamité de l’intérieur par Alassane Ouattara et sn ambition hégémonique de s’approprier la Côte d’Ivoire.
Si Bedié, Guikahué et de grands responsables du PDCI se sont ressaisis et ont sauté du navire Ouattara au dernier moment, toute la Côte d’Ivoire doit s’en réjouir.
Il faut se dire qu’autant Bedié a collaboré de longues années a servir le pouvoir de Ouattara, autant il en est des cadres PDCI aujourd’hui métamorphosés en RDHP unifié. Tous auront désormais un devoir d’introspection et ils ne pourront pas éviter le regard froid et inexorable que la partir ne manquera pas de poser sur eux s’ils ne se reprennent pas.
Rechercher les honneurs et l’aisance matérielle est universel et légitime, mais il y’a toujours une ligne rouge que la société ne permet pas de franchir.
Mettre son énergie, son intelligence et son expertise au service de celui qui pille votre pays sans retenue, ne peut se justifier, quelle que soit la part de butin qui vous revient. Vous n’apporterez qu’un peu de ces miettes à vos parents ou à votre région, tandis que le prédateur montera en puissance et vous tiendra toujours plus dur sous sa coupe. Et ce que je dis est d’ailleurs valable pour les hauts cadres RDR qui se considère Ivoiriens.
J’ai effectivement revisité la revue de presse du 30 avril 2013 et je confirme que ce monsieur avait, déjà à cette époque, prophétisé la mort du RHDP à la Une de Frat-mat.
Une prophetie d’un prophète oublié du partage du pouvoir.
Les alliances politiques ou coalitions se font et se défont au gré des intérêts politiques du moment.
À chacun sa lorgnette !!!