À l’occasion des élections municipales et régionales en Côte d’Ivoire, les églises et les mosquées reçoivent les candidats qui souhaitent que l’on prie pour eux.
En Côte d’Ivoire, la campagne pour les élections régionales et municipales est ouverte depuis le 29 septembre.
Dès les premiers jours de meetings, certains candidats ont fait appel à des leaders religieux (prêtres, pasteurs et imams) pour confier leurs rencontres politiques à Dieu. D’autres candidats à ces élections locales se rendent dans les églises et les mosquées pour participer aux prières. Chrétiens, musulmans, animistes, ils enchaînent les visites dans les lieux de culte des circonscriptions électorales dans lesquelles ils sont candidats. « Nous y allons d’abord pour demander des prières pour le bon déroulement de la campagne et des votes, assure un candidat. Nous en profitons pour échanger également avec les leaders religieux sur leurs attentes et nous sommes heureux qu’ils nous accueillent ».
Samedi 22 septembre, la paroisse Saint Jacques des 2 plateaux, dans la commune de Cocody (Abidjan) a reçu les fidèles catholiques engagés dans les élections municipales. Au cours de cette rencontre, le père Augustin Obrou, le curé de la paroisse les invités à être des dignes représentants du Christ, au cours de cette campagne électorale et de leur mandat s’ils sont élus. Dimanche 30 octobre, à toutes les messes, la communauté paroissiale de Saint Jacques a également prié pour tous les candidats à l’élection municipale.
Comme cette paroisse catholique, des mosquées ont reçu la visite de nombreux candidats en cette période de campagne électorale à Abidjan et dans l’intérieur du pays.
Pas de consignes de vote
Très sollicités en période électorale, les leaders religieux catholiques et musulmans ivoiriens veulent rester fidèles aux principes de leurs religions. Prier pour des élections sans heurts et pour tous les candidats est une pratique commune aux deux grandes religions du pays, qui revendiquent des millions de fidèles. « Nous prions pour tous les candidats à la mairie parce qu’ils sont des membres de la communauté, a expliqué le père Augustin Obrou, le curé de la paroisse Saint Jacques des 2 plateaux. Nous leur demandons d’être des dignes représentants du Christ en appliquant s’ils sont élus les valeurs de justice et d’équité. L’Église ne donne pas de consignes de vote. »
De son côté, l’imam Cissé Djiguiba, estime que c’est le rôle des guides religieux d’accueillir et de prononcer des prières de bénédiction pour les hommes politiques qui le désirent, quelle que soit leur sensibilité politique ou religieuse. « Ce sont eux qui viennent vers nous, et l’islam nous demande de les accueillir et de faire des prières pour que Dieu puisse habiter leurs cœurs et leurs consciences et leur inspirer des œuvres de paix et de cohésion sociale, explique-t-il. Mais avant ces prières, nous leur donnons des conseils sur l’importance de maintenir un climat apaisé pendant et après les élections, car la Côte d’Ivoire doit continuer d’exister. Il n’est pas question pour nous de quelque manière que ce soit, de donner à nos fidèles des consignes pour voter tel ou tel candidat. »
Samedi 6 octobre, à la demande du Conseil supérieur des imams (Cosim), les musulmans ivoiriens prieront aussi pour le bon déroulement de ces élections et pour la paix en Côte d’Ivoire.
Guy Aimé Eblotié (à Abidjan).
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