Au terme de sa 108e Assemblée plénière qui s’était tenue à Yamoussoukro (centre) du 16 au 21 janvier, la Conférence des évêques catholiques de Côte d’Ivoire (Cecci) avait annoncé l’augmentation du montant des offrandes messes.
En Côte d’Ivoire, le montant de l’offrande de messe qui était jusque-là fixé 2 000 francs CFA (3 €) passe à 3 000 francs CFA (4,5 €) ce 1er octobre 2018.
Une augmentation diversement appréciée par les catholiques mais qui, selon la Conférence des évêques catholiques de Côte d’Ivoire (Cecci), est nécessaire pour faciliter l’autonomisation de l’Église et secourir les prêtres dans les zones difficiles.
Les offrandes de messe seront, en effet, mises en commun et serviront, à terme, à alimenter la péréquation nationale.
Offrande de messe, péréquation
L’offrande de messe est le montant fixe qu’offrent à l’Église les fidèles catholiques qui veulent qu’on prie pour une intention particulière.
Mais demander une messe ne signifie pas l’acheter. « Il nous faut comprendre qu’on ne peut acheter une messe, précise Mgr Ignace Bessi Dogbo, évêque du diocèse de Katiola (nord), et président de la Conférence des évêques catholique de Côte d’Ivoire (Cecci). Jésus a donné sa vie par obéissance et cela n’a pas de prix ». Pour l’évêque ivoirien, demander des messes est une manière de soutenir les prêtres. « Il y a quelqu’un qui rend actuel le sacrifice de Jésus et c’est le prêtre, explique-t-il encore. Celui qui offre ce sacrifice du Christ doit pouvoir en vivre. C’est pourquoi l’Église demande une contribution à ceux qui ont des intentions particulières. Ce n’est pas obligatoire, on peut ne pas demander de messe si on n’a pas d’intention particulière ».
La péréquation est une idée fondamentale du Concile Vatican II. Une lettre pastorale sur l’argent et la mission de l’Église en Côte d’Ivoire s’en est inspirée. « Le Concile Vatican II a suggéré que dans chaque diocèse, il y a une caisse commune pour régler les questions relatives à la rémunération de prêtres, précise Mgr Ignace Bessi. Pour le moment, cette caisse sera alimentée par les offrandes de messe. Il s’agit de mettre ensemble nos moyens et de les redistribuer de manière équitable aux prêtres quelles que soient leurs zones de mission ».
Lettre pastorale sur l’argent la mission de l’Église
En 2013, la Conférence des évêques catholiques de Côte d’Ivoire a publié une lettre pastorale sur l’argent et la mission de l’Église. Dans cette lettre, l’épiscopat ivoirien attire l’attention des fidèles sur la nécessité de la « communion fraternelle dans la charité ». Il précise que la formation des séminaristes, la rémunération des clercs, leur prise en charge sanitaire et les besoins de la pastorale nécessitent des moyens financiers.
Dans ce texte, les évêques ivoiriens s’inspirent notamment du Code de droit canonique de (222 §) qui stipule que « les fidèles sont tenus par l’obligation de subvenir aux besoins de l’Église afin qu’elle dispose de ce qui est nécessaire au culte divin, aux œuvres d’apostolat et de charité et à l’honnête subsistance de ses ministres. »
Lucie Sarr
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