Avenir Médias SARL, société éditrice du journal Le Nouveau courrier, a été condamnée à verser à son ex-employé Tayoro Dago Paul plus de 6.500.000FCFA pour licenciement abusif. La condamnation a été prononcée par le tribunal du travail d’Abidjan en son audience du lundi 25 juin 2018. Cette somme est le cumul des arriérés des salaires de 6 mois, de l’indemnité compensatrice de préavis, de l’indemnité compensatrice de congés payés, de gratification au prorata, des dommages et intérêts pour licenciement abusif, des dommages et intérêts pour non déclaration à la CNPS, des dommages et intérêts pour non remise de relevé nominatif.
Avenir Média SARL a pour Directeur général Aliali N’Goran dit Alan Aliali qui est également le premier responsable d’Aymar Group, société éditrice du Quotidien d’Abidjan. Les deux journaux sont des instruments de lutte politiques de Stéphane Kipré, président de l’UNG en exil depuis 2011.
La décision du 25 juin 2018 est une confirmation du jugement du lundi 8 janvier 2018. La société Avenir Médias SARL, par le canal de son conseil Me Kouadjo François, avait formé opposition contre le jugement précité. L’affaire a été à nouveau rappelée à l’audience de tentative de conciliation le lundi 19 mars 2018. Elle a subi plusieurs renvois jusqu’au 14 mai 2018. A cette audience, le tribunal a constaté la défaillance de la société Avenir Médias SARL demandeur à l’opposition et a renvoyé la cause à l’audience publique du même jour. A cette autre audience, l’affaire a été retenue et mise en délibérée pour le 25 juin. C’est ce jour que le tribunal a réitéré la condamnation du 8 janvier 2018.
Tayoro Dago Paul n’est autre que Paul D.Tayoro, un ancien journaliste de Notre Voie. Il a exposé au soutien de sa requête qu’après la crise postélectorale, il avait regagné Bouaké où il a une maison. En janvier 2017, il est contacté par Alan Aliali. Ce dernier lui dit qu’il vient de racheter le Nouveau Courrier et souhaite que Tayoro vienne l’aider à le repositionner. Tayoro vient donc à Abidjan et est nommé Directeur de publication et rédacteur en chef du Nouveau Courrier. L’accord est sanctionné le 1er avril 2017 par un contrat à durée déterminée de 6 mois pour un salaire mensuel de 475 675FCFA. Mais après 6 mois de travail, le travailleur n’a perçu aucun salaire. Les nombreuses relances faites à son employeur restent vaines. Finalement, le 1er octobre 2017, ce dernier va lui signifier par courriel, son refus de renouveler son contrat de travail. Se sentant victime d’un licenciement abusif, Tayoro saisit le tribunal du travail. La décision de ce tribunal est exécutoire et un huissier est allé le signifier à Alan Aliali.
Alan Aliali n’est pas à ses premières démêlées avec ses employeurs. Lorsqu’il devait reprendre Le Nouveau Courrier, il s’est séparé de façon arbitraire de certains travailleurs dont Stéphane Bailly et Emmanuel Akani. Ce dernier l’a traduit au tribunal du travail qui l’a aussi condamné. Akani est en attente de la grosse pour l’exécution de la décision. Au Quotidien d’Abidjan, les licenciements sont aussi monnaie courante. Il existe plusieurs dont celui de Kuyo Yves. Il a saisi le tribunal du travail et l’affaire devra se poursuivre après les vacances judiciaires.
Au Quotidien d’Abidjan comme au Nouveau Courrier, c’est une véritable tragédie pour les travailleurs. Depuis un an, ils sont sans salaire. Pourtant au titre de la subvention de l’Etat, Avenir Médias(Le Nouveau courrier) et Aymar Group(Le Quotidien d’Abidjan) ont bénéficié chacune de la somme de 46 800.000FCFA. Soit environ 93 millions de FCFA mais rien n’a changé tant au niveau des conditions de travail que des conditions salariales des travailleurs des deux journaux. Faut-il le rappeler, Le Quotidien d’Abidjan a été créé par Stéphane Kipré en 2007. C’est en 2017 qu’il a racheté Le Nouveau Courrier. En exil depuis 2011, le gendre de Laurent Gbagbo est-il au courant de ce qui se passe dans ses journaux ? « Oui », répondent des confrères.
SD avec SK
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