Opinion (Pamphlet)
Au temps où il n’était encore qu’un simple pécheur hanté par les exhalaisons de ses carnages de Duékoué, de Nahibly, de Guitrozon, d’Anokoi, et de bien d’autres endroits, au temps où il n’était plus en odeur de sainteté chez ses marionnettistes qui l’avaient armé pour ses desseins séditieux en Côte d’Ivoire, au temps où ses complices d’antan au sein du RHDP, exaspérés par ses mensonges, ses double-dires, et sa fumisterie légendaires l’avaient déserté comme l’on fuit la peste, au temps où il s’appelait Dramane Ouattara, et non pas encore Aladji Dramane Wattra, et où il ressentit comme, un éclair dans un cœur carbonisé, la nécessité de faire ses ablutions, de trotter ses sept tours de Kaaba, afin qu’Allah le purifie des souillures et des vapeurs de mort qui le tourmentaient, Dramane Ouattara avait cru nécessaire de faire acte de bonne foi avant de se rendre à la Mecque, ce lieu d’où, dit-on, les âmes impures ne reviennent jamais.
Humble, abandonné, esseulé dans le bunker de ses ressentiments, il s’était enfin résolu à reconnaître, bon gré mal gré, que ses geôles fourmillaient de prisonniers d’opinion, que sa CEI était un repère de corrompus, une CEI avec à sa tête, l’une des moralités les plus déficientes que l’Afrique ait jamais produites. Pour gagner le royaume d’Allah, l’éventuel repenti entrouvrit ses goulags et promit de nettoyer la CEI de ses pourritures. C’était avant qu’il ne se fit Aladji ; car, s’il a réussi à tromper tout le monde, pourquoi Dramane ne se mettrait-il pas aussi en tête de tromper Allah ?
Aussi, à peine revenu de son « pèlerinage », assuré de son immunité gagnée en ce lieu auguste, débarrassé de sa vieille désignation et auréolé d’un titre saint, Aladji Dramane Wattra n’attendit pas bien longtemps pour dédire ce qu’avait dit Alassane Dramane Ouattara : « il n’y aura pas de réforme de la CEI ». Dramane, nous le savons tous, aime à parler des deux côtés de sa bouche, comme diraient nos compatriotes Américains : « he speaks on both sides of his mouth ». Désormais, Dramane peut s’offrir, non pas seulement le luxe de deux bouches, mais aussi celui de deux personae, pour dire, quand cela sert bien sa cause, « ce n’est pas Aladji Dramane Wattra qui vous l’avait promis ; c’est plutôt Alassane Dramane Ouattara », ou vice versa. Mais ce fourbe qui s’est mis en tête de tromper Allah sait-il au moins qu’Allah n’est pas obligé … d’accepter sa tartufferie de la Mecque?
Martial Frindéthié
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