Côte-d’Ivoire Sahuyé (Sikensi): Des jeunes armés par un cadre des impôts, sèment des troubles

Par Connectionivoirienne

La cohésion sociale à Sahuyé est une fois de plus mise à mal. Sahuyé, un village Abidji situé à 81 Km d’Abidjan sur l’autoroute du nord, dans la Sous-préfecture de Gomon, département de Sikensi, a été une fois de plus, le théâtre de violences orchestrées par un cadre ressortissant de la localité, en la personne de N’Guessan N’Drin Mathias.

Pour rappel, il faut dire qu’au décès du chef Tanau Laugô Julien en 2015, la gestion du village est désormais confiée à Aby Jonas, 1er notable. Mais la génération au pouvoir va décrier sa gestion, non sans raisons. Il est reproché à Aby Jonas d’avoir signé un contrat avec une société chinoise (China Harbourg Engeneering Company), en vue de l’exploitation d’un site granitique proche du village sans que la population n’ait eu connaissance des clauses dudit contrat.

Après plusieurs mois de tractations, l’unanimité s’est faite sur des élections comme mode de désignation d’une nouvelle Chefferie pour Sahuyé. Un comité électoral présidé par le doyen d’âge du village Niangoran Alphonse a été mis en place et a travaillé à l’élaboration d’un listing électoral et un calendrier électoral. L’ensemble du processus électoral s’est fait sous la supervision du député de Sikensi, Faustin Abo Kouamé, à la demande de l’ensemble de la communauté villageoise.

Les élections ont eu lieu le dimanche 05 mars 2017 opposant trois candidats que sont :

– Djidji Tito,Gendarme à la retraite ;

– N’Guessan N’Drin Mathias, Inspecteur des Impôts en fonction ;

– Diby Gnahoua Joseph, Enseignant de Lettres à la retraite.

Au terme du scrutin, M. Diby Gnahoua Joseph est déclaré chef du village. Au lendemain de cette élection, une cérémonie officielle de proclamation des résultats a eu lieu sur la place publique du village en présence du député Faustin Abo Kouamé, du Commandant de Brigade de la gendarmerie de Sikensi, des chefs des villages de Sikensi, Katadji et du chef de terre de Sahuyé.

Non satisfait de la tournure des évènements, M. N’GUESSAN N’drin Mathias, candidat malheureux aux élections du 05 mars 2017, cadre des impôts de son état a choisi d’armer des jeunes du village pour semer la terreur, avec la complicité de Mme DIABY Aminata Dao, Préfet. Les jeunes qui ont été commis pour de si basses besognes sont : Gnamba Ossohou Roger, Sika N’da Melaine, Abo Amani Parfait, N’Dokoue Mel Cariol, Dibault Assiman Fréderic, tous membres de l’équipe de campagne du Sieur N’GUESSAN N’drin Mathias et pour provoquer la panique dans le village afin de pouvoir s’installer de force comme chef du village.

Le mercredi 8 aout 2018 aux environs de 17 heures, les jeunes cités plus haut, armés de fusils calibre 12 ont commencé à tirer dans le village. Ils ont fait fermer toutes les boutiques, chassé tous les commerçants et ont érigé des barricades. Vers 19 heures, le Commandant de brigade de la gendarmerie de Sikensi a été saisi ; mais c’est à minuit que la gendarmerie est arrivée. A la vue des gendarmes, le jeune Gnamba Ossohou Roger a rassuré ses camarades en ces termes : « Ne bougez pas, c’est N’Drin Mathias qui nous envoie du renfort ». Malheureusement pour eux, la gendarmerie les a encerclés et elle a procédé à des arrestations, conduisant certains de ces jeunes à la brigade de gendarmerie de Sikensi, les autres ayant fui.

Informée, Mme le Préfet DIABY Aminata Dao intime l’ordre au Commandant de Brigade de libérer les jeunes semeurs de troubles. Le Commandant de Brigade saisit Mme le Procureur de Tiassalé pour savoir la conduite à tenir, vu la menace que représentent ces jeunes dans le village. Mme le Procureur recommande au Commandant de Brigade de donner des convocations aux jeunes afin qu’ils se présentent le lundi 13 aout 2018 au tribunal de Tiassalé puis de les libérer, vu qu’ils sont attendus pour s’expliquer devant la procureure.

Le Commandant de Brigade a finalement libéré tout le monde. Avant leur libération, le sieur N’Drin Mathias était passé voir le Commandant de Brigade pour demander la libération des jeunes semeurs de troubles. Ce même N’GUESSAN N’drin Mathias a dit en présence de témoins oculaires, au cours d’une adresse sur la place publique : « Je perçois chaque trimestre 5 millions comme prime aux impôts. Présentement sur moi, je possède 3 millions »

A la date indiquée, Mme le Procureure a reçu les fauteurs de troubles au tribunal de Tiassalé. Après les avoir écoutés, elle a mandaté le représentant du chef de terre de dire au village que Sahuyé a élu un chef et que toute la population de Sahuyé devrait se mettre au travail pour le développement dudit village.

C’est ici le lieu d’attirer l’attention des autorités ministérielles, préfectorales, municipales et villageoises de la région sur les agissements dangereux et inopportuns de M. N’GUESSAN N’drin Mathias, cadre du village. Ce dernier, recherchant probablement les voies et moyens pour remettre en cause des élections achevées depuis plus d’une année, travaille à imposer la chienlit dans le village. Il sera par conséquent tenu responsable de tout acte de défiance ou de toute autre nature allant dans le sens de la perturbation de l’ordre public que poseront les jeunes de sa dangereuse écurie.

Kouadio Evariste, Correspondance particulière

Légende photo : Sidiki Diakité, ministre de l’Intérieur

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