Edwige FIENDE
Soupçonné par la rumeur d’avoir rejoint le Rassemblement des Houphouetistes pour la démocratie et la paix (RHDP), l’ancien secrétaire général du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), Alphonse Djédjé Mady, a clamé sa fidélité à sa formation politique, tiraillée depuis quelques mois par des dissensions entre la direction et des cadres qui mènent une fronde contre le président Henri Konan Bédié, dans une interview dimanche à Alerte info.
D’où est partie la rumeur selon laquelle vous seriez candidat du RHDP dans la région du haut-Sassandra ?
Je ne saurais situer d’origine de la rumeur ce que je sais c’est qu’elle a couru sur les réseaux sociaux. Dans la presse écrite par endroits, on a lu cette information et il semblerait qu’alors que notre conseil sortant était RHDP, mais ancienne formule, on aurait dit que dans le Haut Sassandra, le RDR n’a pas présenté de candidat au conseil régional parce que Djédjé Mady serait le candidat retenu par le RHDP unifié.
Le tout est de se réclamer d’un parti avant d’être dans un groupement ou dans une unification et comme vous savez que le PDCI ne sait pas senti concerner par la voix du président Bédié lui-même. A moins que je quitte le PDCI RDA, ce que je n’ai pas encore décidé de faire, mais difficile d’être parrainé par le RHDP unifié puisque le PDCI n’en fait pas parti. J’espère qu’un moment viendra ou tous ses frères s’entendront et où l’union reviendra parmi les enfants qui se réclament tous d’Houphouët.
Selon des medias ivoiriens, une liste RHDP sur laquelle votre nom figurait aurait été présentée…..
Je ne suis pas au courant de ce document.
Vous avez précisé lors de votre conférence de presse que vous n’avez ni participé à l’AG constitutive du RHDP unifié, ni à la rédaction des textes, pourquoi toute cette précision ? Est-ce que vous craignez qu’on vous attribue une casquette ?
Ce n’est pas une question de précision inutile. Quand un mouvement se crée, pour que vous en soyez membre, il faut que vous ayez participé au moins à une phase, qu’elle soit préparatoire ou la dernière étape qui prend la décision. On savait qu’un comité de haut niveau a été mis en place, ce comité qui travaillait sur les textes d’un parti avenir. Je ne suis pas membre de ce comité. Si j’étais membre de ce comité, que j’avais participé à la rédaction des documents et à la dernière minute, je vais dire que je ne suis pas concerné par le parti unifié, on se demanderait à quoi servaient les papiers que je préparais.
Je n’ai pas été associé, je ne suis pas au courant de ce qui s’y est dit. Quand il y a eu l’AG constitutive, des personnes ont été invitées où des partis membres sont partis. Je n’étais ni dans un parti membre, qui était labà ni invité en tant que personne individuelle pour y assister donc je n’ai pas non plus participé à la constitution. Mon Dieu, comment pourrais-je être membre du parti RHDP unifié ? Même si je devais dire c’est la meilleure chose qui puisse arriver à la Côte d’Ivoire mais je n’en suis pas membre, ce n’est que la réalité.
Quel commentaire faites-vous alors du retrait du PDCI du RHDP ?
Pas de commentaire
Vous avez dit que Bédié a souhaité que vous ouvriez votre liste à toutes les forces politiques, est-ce que vous faites allusion au FPI ?
A tous les partis qui veulent collaborer sur une liste du PDCI que ça soit le FPI, RDR, l’UDPCI tous ceux que la participation sur cette liste ne gène pas, qui veulent travailler avec nous. Nous devons rassembler large, rechercher l’union de toutes les filles et de tous les fils du Haut Sassandra pour qu’ensemble nous essayons de voir ce que nous pouvons proposer de meilleur à nos parents. C’est tout le monde, il n’y a pas d’exclusive, toutes les bonnes volontés. Même ceux qui n’ont pas de parti.
Etes-vous d’avis avec ceux qui soutiennent que le rapprochement entre le PDCI et le FPI nuit à l’idéal d’Houphouët ?
Ceux-là doivent avoir les raisons pour lesquelles ils le disent. Mais quand Houphouët-Boigny a obtenu l’indépendance de ce pays, c’est lui qui était à l’origine de notre devise, le premier mot de cette devise, c’est union. L’Union de toutes les filles et tous les fils de ce pays.
On ne peut pas dire qu’Houphouët n’a pas souhaité l’union. Le mot rassemblement qu’on trouve dans le PDCI RDRA ou Rassemblement des républicains. Rassembler, c’est mettre beaucoup de personnes ensemble, on ne peut pas dire non plus qu’Houphouët-Boigny n’a pas voulu le rassemblement des enfants de ce pays. Ce qui est sûr, on peut être unis, rassembler même si on appartient à des familles politiques différentes. Si nous sommes vraiment des humains, il y a un minimum sur lequel nous sommes capables de nous entendre.
Que pensez-vous des cadres du PDCI qui soutiennent Le RHDP unifié ?
Je n’ai pas de commentaire à faire sur le parti unifié ni sur ses adhérents. Je respecte tout le monde, chacun a fait conformément à sa conception de la liberté et de ce qui peut apporter quelque chose à la république, je ne suis pas qualifié pour juger les autres.
Est-ce que les remous actuels au PDCI étaient prévisibles ?
Qu’est-ce qui est prévisible qui soit parole d’évangile dans l’avenir de quelqu’un. Le PDCI est constitué de personnes humaines qui peuvent s’entendre parfaitement à un moment donné, qui peuvent avoir des discordants de points de vue qui peuvent se retrouver demain ; tout ce que Dieu permet est bon. C’est ce que je peux dire.
Vous avez décidé de prendre contact avec Mme Léopoldine Coffie, cadre du PDCI qui est aussi candidate à ces élections locales dans le Haut Sassandra, est-ce que cela été fait ?
Ca été fait, mais je crois qu’elle a l’intention d’être candidate indépendante selon les échos que j’ai eus de la médiation qui a été envoyée vers elle avant que le parti ne choisisse et après que le parti ait fait son choix. Je respecte sa liberté.
Y a-t-il des possibilités de l’associer à votre équipe ?
Le rapprochement est suite à un dialogue qui s’établit. Quand vous établissez le dialogue et que la personne vous fait répondre que je constitue ma liste indépendante, que voulez vous que je fasse. Je ne peux pas l’obliger à intégrer la liste PDCI, je pense que d’ici là, elle comprendra. Comme elle est militante du PDCI, elle comprendra qu’il y a des disciplines du parti qui quelquefois s’imposent à nous quelle que soit la légitimité de ce que nous voulons faire. Si on se dit membre d’un parti, il y a une partie de notre liberté qu’on aliène.
Avez-vous un appel à lancer dans votre région ?
Je ne peux que souhaiter que quelque soit le nombre de listes qui vont être sur le terrain, l’union et la paix demeurent. De toutes les façons, chaque liste n’a qu’une seule ambition, servir au mieux la région du Haut-Sassandra. Et pour servir au mieux une région, une collectivité, il faut qu’il y ait la paix, le rassemblement. Il faut qu’il y ait l’effort de chacun et chacune des membres de la communauté.
Il ne faudrait pas qu’un processus de consultation de la base pour savoir qui va être en charge de faire rentrer le soir le mouton devienne un sujet de discorde et de division de la cellule de base que constituent nos différentes sociétés. Donc c’est un appel à la paix, à la fraternité, à l’union, à la tolérance, et que la campagne se passe selon ces termes et que le plus fort que les populations vont désigner l’emporte et que les autres restent disposer à travailler, à collaborer.
La loi est connue, toutes les assemblées générales des conseils régionaux ou des municipalités sont ouvertes à tout le monde. Ce n’est que quand il faut voter que seuls les membres votent. Lors des réunions le débat est ouvert et chacun peut faire ses suggestions, propositions. Ce n’est pas parce qu’on n’est pas membre élu d’un conseil qu’en participant à une réunion, en posant des propositions judicieuses qu’on ne vous écoutera pas. L’apport de tout le monde est attendu.
Vous parliez de paix, quel commentaire faites de l’ordonnance de l’amnistie du président Alassane Ouattara ?
C’est une initiative à saluer, on doit remercier le président pour le geste qu’il a posé, il sait qu’il reste encore quelque chose à faire, il faut que toute la Côte d’Ivoire soit réconciliée.
S’il existe encore des Ivoiriens qui sont pour des délits d’opinions, sont encore détenus quelque part, à l’extérieur, faisons en sorte que nous nous pardonnons les tords réciproques que nous nous sommes aits, pour qu’ensemble, nous allons de l’avant. Nous ne sommes pas compris, il y a eu des problèmes, on est arrivé à une situation déplorable, il faut que nous nous réconcilions. Des guerres mondiales sont finies ceux qui étaient des ennemis jurés sont aujourd’hui des partenaires inséparables. Nous ne sommes que frères et sœurs et ça, c’est à vie. Nous avons un bien commun, c’est la Côte d’Ivoire. Faisons en sorte que dans l’effort par le dialogue, la tolérance nous nous remettions ensemble dans l’harmonie pour que nous allions tous vers un meilleur développement de notre pays.
Quel est ce dernier pas qu’il doit franchir pour que la réconciliation soit effective ?
La réconciliation ce n’est pas comme un morceau de banane que vous acheter au marché, c’est un concept général qui nécessite un effort permanent parce que ce que quand même vous dites à quelqu’un, on est réconcilié, mais le lendemain vous faites des choses qui ne sont des choses qui ne sont pas compatibles à une vie ensemble vous allez encore être divisés. La réconciliation est le fruit permanent d’un effort permanent donc je crois qu’il n’y a pas d’acte dernier, il y a un effort permanent à faire pour que là où deux frères, deux sœurs ne s’entendent pas, ils puissent se parler, faire l’effort de trouver un point d’entente et aller de l’avant.
Alerte info/Connectionivoirienne.net
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