Par Connectionivoirienne
Moïse Lida Kouassi et Assoa Adou n’ont pas manqué d’exprimer leurs sentiments devant des militants rassemblés, le jour de leur libération le mercredi 8 aout dernier.
Le premier à prendre la parole fut Moïse Lida Kouassi, un homme qui, depuis 2002, traverse une sorte de désert non seulement au sein de sa famille politique mais également à l’égard du pouvoir Ouattara qui le considère comme un homme dangereux, donc craint.
Lida a été sali, haï, rétrogradé au sein du Fpi, considéré à tort ou à raison comme celui qui a failli faire péricliter le régime de la refondation suite au coup d’état de 2002, mué en rébellion. Pour beaucoup, il porte une lourde responsabilité dans la mort de Boga Doudou, son frère de Lakota et tout puissant ministre de l’Intérieur de Gbagbo dès son avènement au pouvoir. Pour ces raisons, il a souffert des médisances que, ni les conclusions de l’enquête interne au Fpi qui le lavaient de tout soupçon, ni son livre témoignage sur cette nuit douloureuse du 19 septembre 2002, n’ont pu dissiper. Exilé au Togo après les événements de 2011, il a été encore le mouton du sacrifice pour la bonne entente entre les régimes de Faure Gnassimgbé et d’Alassane Ouattara. Il fut cueilli dans la capitale togolaise, malmené, ligoté et jeté dans l’avion par Hamed Bakayoko pour Abidjan. Humilié à la Dst, il sera incarcéré avant d’être libéré une première fois puis réincarcéré à la faveur de la crise au Fpi en 2015. L’on se souvient encore de ses démêlées avec Abouo N’dori Raymond son camarade du Fpi en pleine réunion du comité central qui lui valut le dédain des pro-Affi.
« Qu’est-ce que la prison pour un homme politique ? Qu’est-ce que la prison pour un militant Fpi ? Nous qui avons expérimenté la prison depuis le début. La prison n’est plus une calamité pour nous. (…) La prison est un moment d’incubation, un moment de pourrissement mais aussi un moment de renaissance, de régénérescence, un moment de refondation ! On nous a promené partout, nous revoici. Si le grain ne meurt, il ne peut porter du fruit. Simone Gbagbo est allé en prison, au pourrissement et le monde entier en est témoin mais regardez-la bien, la voici rayonnante, prête pour le combat. (…) On peut quitter la prison pour aller au palais et vice versa. Nous sortons de prison avec un moral d’acier. Rien n’est brisé en nous. Le Fpi continuera d’être debout, d’être en marche jusqu’au palais », s’est-il exprimé devant une foule en liesse qui l’a fortement acclamé.
Lida Kouassi au regard de son histoire personnelle avec le Fpi avait de bonnes raisons de basculer du côté d’Affi qui incarne en quelque sorte la ligne des frustrés. Il ne l’a pas fait, il est resté pro-Sangaré pour ne pas dire pro-Gbagbo et sa marche continue.
Quant à Assoa Adou, sans vraiment s’attarder sur son sort personnel, il a évoqué un pan du carnet de prison de Koua Justin et de Dahi Nestor alors en danger de mort au camp pénal de Bouaké eu égard aux conditions drastiques de détention qui étaient les leurs. Faisant un clin d’œil à son mentor Laurent Gbagbo, il a déclaré : « En prison, on réfléchit et on prend des décisions. Aujourd’hui est un nouveau jour pour le Fpi. Nous allons commencer à marcher avec vous. Nous allons avoir une première victoire en octobre, puis en 2020…Ensemble nous arriverons »
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
Pourtant tu es très bien en forme á ta sortie de prison.
@sirka …
Si c’est ça que vous appelez en forme, c’est qu’il vous faut des lunettes !!
Le bilan se fait physiquement et psychologiquement.
La prison sous la forme admise par OUATTARA a des effets dévastateurs sur le corps et les personnes libérées ont toutes subi un vieillissement inexplicable qui correspondrait en moyenne à deux fois plus de temps passé dans les geôles. Les bilans médicaux effectués en sortie de prisons sont catastrophiques. Des carences diverses sont enregistrées à cause du régime alimentaire, des conditions d’emprisonnement et d’autres sévices (bien visible chez SEKA SEKA qui a eu le visage tuméfié pendant un long moment).
Non mon ami, il y’a certes le sourire sur les visages pour la pose photo et la presse, mais le fait est qu’ils ne sont pas « très bien en forme ».
Mais la consolation que j’ai en ce moment, c’est celle de savoir que compte tenu du rapport de force démocratique dans ce pays et compte tenu des crimes commis de part et d’autre, il est inévitable que certaines personnes qui se tapent la poitrine en ce jour se retrouvent un jour derrière les barreaux !!
On espère qu’elles en ressortiront « très bien en forme » ….
Tchrrrr …..
Dabakala