Le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani réagit aux dernières décisions unilatérales du Président du Pdci-Rda.
Monsieur le Président Exécutif du Mouvement « SUR LES TRACES D’HOUPHOUET-BOIGNY », au sortir de sa rencontre avec le Président de la République mercredi dernier, le PDCI-RDA vient de produire un communiqué à travers lequel il dénonce l’Accord Politique RHDP. Quel est votre commentaire ?
Je suis surpris de cette décision, de cette orientation politique et je trouve profondément désespérant pour mon parti qui a décidé de se mettre dans une telle posture au moment où la Côte d’Ivoire signe un nouveau départ, au moment où l’on parle d’apaisement et de réconciliation des cœurs à la suite du grand discours prononcé par le Président de la République, SEM Alassane Ouattara, à l’occasion de la commémoration du 58è anniversaire de l’indépendance de notre pays.
Dans cette adresse à la nation, le Président Alassane Ouattara a fait preuve d’une grande sagesse. Il s’est laissé inspirer par les enseignements du père-fondateur pour prendre toutes les mesures, user de tous les moyens dont il dispose en tant que Chef de l’Etat, afin d’apaiser, de réconcilier et surtout de permettre à notre pays de prendre un nouveau départ. Dans la même veine, comme tous les ivoiriens, nous avons beaucoup espéré de cette ultime rencontre entre les Présidents Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié pour offrir une nouvelle vie, une nouvelle chance au RHDP. Et résultat ? Catastrophe !
Le fait de dénoncer le RHDP peut-il entraîner pour le PDCI-RDA beaucoup de conséquences ?
Absolument ! Et il va falloir à présent, pour chacun, se déterminer avec courage, lucidité et responsabilité. De fait, cette décision unilatérale de dénoncer l’Accord Politique du RHDP sans consultation aucune du Bureau Politique qui, chacun le sait, avait endossé ledit accord, consacre de facto deux PDCI-RDA. Un PDCI-RDA résolument engagé dans l’œuvre de reconstruction de la grande famille Houphouétiste avec tous les alliés naturels et traditionnels et un autre PDCI-RDA adoubé par le Président Henri Konan Bédié qui veut désormais constituer une nouvelle plateforme hétéroclite composée de toutes les forces politiques et micros partis qui ont la haine du régime actuel en partage et qui rêvent de prendre leur revanche sur celui-ci. Oubliant que ce pouvoir est RHDP et que le PDCI-RDA ainsi que ses cadres et ses élus sont associés au plus haut niveau à sa gestion et à la prise de toutes les décisions. Je trouve cela regrettable et triste, parce qu’en tant qu’Houphouétiste, je considère que nous ne pouvons pas nous laisser facilement entraîner, embastiller par nos petites divergences qu’on aurait pu résoudre par le dialogue et la concertation. Peut-on croire, au moment où le pays se réconcilie avec lui-même, que le RHDP se déchire comme si nous n’avons tiré aucune leçon de notre passé commun ? Pour notre part, nous restons attachés à notre conviction et entendons poursuivre le combat pour la consolidation du RDHP, seul gage de stabilité sur le long terme pour notre pays.
N’êtes-vous pas là en train de donner raison à tous ceux qui vous reprochaient d’avoir créé votre mouvement pour casser le PDCI-RDA ?
Mais en quoi ce que nous faisons peut-il être assimilé à une entreprise de démolition du PDCI-RDA ? Quand, au cours d’un Bureau Politique, le président du parti reconnaît, lui-même, que le PDCI-RDA est aujourd’hui divisé entre pro et anti RHDP et que sans chercher à œuvrer à la cohésion au sein de ce parti, il prend fait et cause pour un camp, quel choix laisse-t-il à l’autre camp ? On nous avait dit que les bases du RHDP n’adhèrent pas au parti unifié RHDP. Nous sommes allés donc consulter cette base à Brobo, au cœur du pays Baoulé, à Divo, dans le Lôh Djiboua, sur nos propres bases dans le Zanzan et plus récemment dans le carré électoral du Secrétaire Exécutif du PDCI-RDA, l’un des plus farouches opposants du RHDP. Partout c’était la liesse populaire et la ferveur. Je dois dire honnêtement que la mobilisation a surpassé nos attentes. Et depuis lors, les invitations et les ralliements ne cessent de pleuvoir. Nous sommes débordés par les sollicitations.
Donc, voici la vérité. Nous avons organisé tous ces rassemblements pour montrer au Président Henri Konan Bédié, notre chef, qu’il a été trompé, induit en erreur. Mais si malgré tout, il décide de ne pas se raviser mais plutôt de couper le cordon ombilical avec le RHDP, purement et simplement, alors nous considérons que c’est l’arbitre qui ne siffle pas juste. Au Bureau Politique, il a reconnu deux tendances au sein du PDCI-RDA. En bon militant, nous allons sur le terrain pour lui faire comprendre que la base adhère au projet de parti unifié et contre toute attente, il décide de rompre définitivement les amarres, nous abandonnant sur le bord du chemin. Mais nous sommes des militants convaincus du PDCI-RDA et nous allons continuer le combat à l’intérieur du parti pour rallier le maximum de militants à notre cause. C’est désormais notre feuille de route.
Avez-vous le sentiment qu’on vous pousse vers la porte de sortie ?
Non ! Personne ne peut nous pousser vers la porte de sortie, nous ne nous sentons pas dans cette posture. Nous sommes et nous demeurons dans la maison du PDCI-RDA. Nous n’irons nulle part. Notre place est au PDCI-RDA et aujourd’hui plus que jamais nous allons œuvrer pour le RHDP. Nous allons œuvrer pour l’avènement de ce parti unifié RHDP qui va pérenniser le nom du Président Félix Houphouët-Boigny, notre référent politique absolu, à travers sa dénomination. Donc soyez rassurés, nous ne sommes même pas vers la porte de sortie du PDCI-RDA, pour qu’on nous y pousse.
Le Président Henri Konan Bédié n’a-t-il pas le droit d’orienter le parti comme bon lui semble ?
Pour certaines décisions, il est obligé de consulter les instances du parti avant de s’engager. Par exemple, quand il a signé l’Accord Politique sur la création du RHDP, il était obligé de venir consulter le Bureau Politique. Cette instance de décision a endossé l’Accord et lui a donné mandat pour négocier les autres étapes du processus d’adhésion. Le principe du parallélisme des formes aurait voulu que le président vienne à nouveau devant le Bureau Politique du PDCI-RDA, pour rendre compte des difficultés éventuelles et solliciter son avis, avant de dénoncer notre adhésion au RHDP. Mais toutes ces étapes n’ont pas été respectées. Cette démarche cavalière est constitutive d’une violation de nos textes et procédures. Dès lors, le signataire de ce communiqué est en porte-à-faux avec les règles de fonctionnement du parti. À l’heure actuelle, au regard de la situation et pour préserver l’unité de notre parti, un congrès extraordinaire serait le bienvenu. Parce que cette situation indispose beaucoup de militants au PDCI-RDA. Certains n’ont pas encore parlé, d’autres ont peur de s’exprimer et de dire ce qu’ils pensent. Mais, il faut reconnaître qu’un profond malaise secoue le PDCI-RDA et cela est très dommageable pour la cohésion au sein du parti.
Il se susurre que toute cette agitation serait due à une candidature du Président Henri Konan Bédié, en 2020, au titre du PDCI-RDA
Non, soyons sérieux ! En 2010, le Président Henri Konan Bédié, alors candidat du PDCI-RDA, avait déclaré que c’était son dernier combat. Le Président Henri Konan Bédié est un homme de parole. Dix ans après, il ne peut trahir sa parole qui est d’or. Non, le Président Henri Konan Bédié n’est pas un homme qui ruse avec sa langue. C’est un homme d’honneur qui a horreur du double langage. Il y a effectivement beaucoup de rumeurs qui circulent à ce sujet, c’est vrai. Personnellement, la seule personne qui a eu à me souffler cette affaire, c’est le président d’un mouvement du PDCI-RDA que je ne veux pas citer, qui m’a confié avoir été instruit par le Président Henri Konan Bédié, lui-même, de faire courir ce bruit de candidature. Il s’est même moqué de moi en disant que, quand le Président Henri Konan Bédié me reçoit, il me parle d’élevage alors que quand c’est lui, ils parlent tous deux, des vraies questions politiques.
Pour la Côte d’Ivoire, en 2020, le Président Alassane Ouattara que des mauvaises langues suspectaient avec force de se préparer pour un troisième mandat, a rassuré tout le monde, et mieux, a invité le Président Henri Konan Bédié à la concertation pour choisir une équipe de la nouvelle génération afin de faire triompher le RHDP. C’est la meilleure offre politique, c’est un pari sur l’avenir, sur la jeunesse. Et cela est à saluer. Sinon le Président Henri Konan Bédié candidat, ce n’est pas possible, ce n’est pas concevable. Je continue de croire que c’est une rumeur.
Le nom de votre mouvement a été cité dans le communiqué du PDCI-RDA, qu’en dites-vous ?
Je croyais que notre mouvement était un non-événement, enfin c’est ce que j’ai entendu. Maintenant si dans le cadre des grandes décisions du PDCI-RDA, on cite le mouvement, alors, la perception que l’on avait de nous a peut-être évolué. C’est une reconnaissance de fait. Mais je n’ai pas de commentaire particulier à faire. Sauf que ce qui était considéré comme un épiphénomène est devenu événementiel. Du coup, cela nous rassure que nous avons vu juste.
Avec la décision que le PDCI-RDA vient de prendre, sur quel pied allez-vous danser dans le cadre des futures élections locales ?
Nous allons compétir sous la bannière RHDP et cela est d’autant plus nécessaire qu’aujourd’hui, avec la nouvelle donne qui se dégage, notamment avec l’opposition qui va se recomposer, compétir en RHDP constitue la seule alternative pour sauver la Côte d’Ivoire.
Vos collègues ministres issus du PDCI-RDA sont-ils sur la même longueur d’onde que vous ?
La nomination d’un ministre est toujours un acte individuel même si tous, nous nous réclamons du PDCI-RDA. Mais je dois préciser que dans le cadre de la formation du gouvernement actuel, il a été clairement indiqué que les membres sont issus du RHDP et de la société civile. Et si un ministre ne se sent pas dans la famille RHDP, il n’aurait pas accepté sa nomination.
D’aucuns craignent des jours sombres pour le régime. La situation qui prévaut est jugée semblable à celle de 1999 où régnait une tension et où le Président Alassane Ouattara se trouvait dans l’opposition contre le Président Henri Konan Bédié, au pouvoir. Aujourd’hui, les rôles sont juste inversés et on craint le pire pour le Président Alassane Ouattara parce que le Président Henri Konan Bédié se serait rangé du côté de l’opposition
Non ! Il n’y a pas de crainte à avoir parce que les situations peuvent se ressembler mais ne sont pas semblables. Pour la simple et bonne raison qu’au regard du climat politique qui semblait tendu, le Président Alassane Ouattara a eu la sagesse de poser un acte d’apaisement majeur pour décrisper la situation politique. Les prisonniers de la crise post-électorale ont été libérés, 800 au total. Leurs avoirs ont été dégelés et leur revendication au niveau de la CEI, prise en compte. Donc les conditions d’un apaisement général ont été posées et les élections vont se dérouler de façon inclusive et transparente.
Par conséquent, je ne vois pas de danger pour notre pays quand un président prend des décisions pour apaiser et rassembler tous les ivoiriens autour de leur pays.
Monsieur le Président, pour terminer, quel sera le sort réservé aux délégués PDCI qui ont été relevés de leurs fonctions ?
Voyez-vous, de nouvelles sanctions ont été prises encore à l’encontre de certains cadres et responsables du parti, des délégués, parce que tout simplement, ils seraient proches d’Adjoumani. J’ai toujours dénoncé ces représailles, parce que ces sanctions qui ont pour effet de faire peur portent gravement atteinte à la cohésion au sein du PDCI-RDA. Sans se rendre compte, la direction du PDCI-RDA est en train de saper notre cohésion interne et après, il se trouvera des gens pour chercher les coupables ailleurs alors que les véritables fossoyeurs du parti sont au sein de la direction.
Il est vrai qu’en raison de leur proximité ou de leur lien supposé avec le Ministre Adjoumani, ces délégués départementaux de notre région ont été relevés de leurs fonctions par la direction du PDCI-RDA. Je voudrais vraiment les rassurer, les apaiser et leur demander d’être sereins. Parce que les délégués dont il s’agit sont par ailleurs, les coordonnateurs du RHDP dans leurs régions respectives.
Sur instruction du Président du RHDP, SEM Alassane Ouattara, j’ai le plaisir d’informer tous ces délégués et responsables du PDCI-RDA à la base, qui ont été sanctionnés, qu’ils deviennent d’office les nouveaux délégués du RHDP dans leurs localités.
De même, leurs secrétaires de sections deviennent aussi les secrétaires de sections du RHDP de leurs bases respectives. Avec eux, nous allons travailler sur le terrain, nous allons nous organiser pour porter haut le flambeau du RHDP. Et croyez-moi, nous allons glaner des victoires.
Je voudrais aussi profiter de l’occasion, pour lancer un appel à la mobilisation, à tous les militants du PDCI-RDA, leur demander de nous rejoindre sans peur, parce que nous allons ensemble nous mettre sur les traces d’Houphouët-Boigny, pour ne pas nous perdre et pour ne pas perdre la Côte d’Ivoire.
C’est dans cette grande famille que nous pourrons œuvrer en toute fraternité avec les autres, à la consolidation et la pérennisation de l’œuvre du Président Félix Houphouët-Boigny.
C.K, avec Sercom
L’IA
Toi(Adjoumani) tu ne violes pas ou tu n’as jamais violé…et pourtant ..
Tout le monde voit que tu VIOLES en pleine journée
Bédié et Ouattara ont en commun ce trait de caractère : ne jamais se formaliser des lois et procédures, « la loi étant eux », comme le clamerait un bon monarque des temps anciens. S’il est inutile de revenir sur les cas de libertés pris avec la loi par Ouattara, homme Politique En Conflit Avec La Loi perpétuellement depuis 1993, on peut en revanche rappeler les derniers faits d’armes de son alter ego, Bédié.
1. Bédié annonce que 2010 est son dernier combat. Après avoir vendu sa seconde place au premier tour comme un plat de lentilles (dixit Laurent Gbagbo), l’homme se retrouve en train de se renier en jouant les anguilles jusqu’au congrès qu’il verrouille de main de maître afin de faire sauter les lois qu’il a lui-même inspiré dont la limite d’âge. Au finish, et au terme d’un vote des plus opaques, il se maintient à la tête du parti, envers et contre tous, à la grande satisfaction de Ouattara.
2°) Le congrès décide de présenter un « militant actif » à la présidentielle de 2015, petite concession permise par Bédié après son hold up à la présidence du PDCI. Il n’empêche, de façon solitaire, l’homme lance l’arnaque de Daoukro, pardon, l’appel de Daoukro pour un soutien à Ouattara. Au grand désarroi de ceux qui piaffaient d’impatience dans l’ombre. Le PDCI vendange ainsi sa plus grande chance de retour au pouvoir, retour dont jamais depuis 2000 il n’a été aussi proche.
3°) Fâché avec Ouattara et soucieux d’occuper la scène après l’amnistie-surprise de ce dernier, Bédié annonce dans un communiqué lapidaire dont le fondement ne peut être qu’une réaction épidermique, son retrait du RHDP en dépit de sa signature annoncée de façon tonitruante quelques semaines plus tôt, en l’absence d’un BP ou d’une AG. Un acte solitaire mû par la colère, même si tous savaient la machine grippée. Un acte d’autocrate et de despote, digne du RDR, parti où l’on connaît l’alpha, le beta et l’omega. Qui s’assemble se ressemble en même temps que les mêmes pôles se repoussent. Bédié et Ouattara, c’est kif-kif !
@Coigny, Dramane, dans l’opposition, avait dit qu’il ferait un seul mandat. Il en a fait deux. Et maintenat il est en train de chercher à faire un 3e et peut-être à rester président à vie si on ne l’arrête pas. Bédié a certes dit en 2010 que c’était son dernier combat, mais les donnes ont changé. Il n’a pas encore dit qu’il se présentera, mais s’il se présente, on le comprendrait.
>Qui s’assemble se ressemble en même temps que les mêmes pôles se repoussent. Bédié et Ouattara, c’est kif-kif !
Merci @Zott d’avoir confirmé ce que j’écrivais plus haut.
En Occident quand un ministre mécontent veut quitter le gouvernement, il dit qu’il se retire pour s’occuper de sa femme et des enfants. Puis 6 à 12 mois plus tard, on le voit qui revient en politique quand l’obstacle est écarté…
Quand bedie décide dans un discours de lancer l appel de daoukro il n a consulté aucun bureau politique.
Ce adjoumani criait trop fort bedie pour être sincère.
La réalité est la.