Côte-d’Ivoire: KKS salue Ouattara pour son « courage politique » et appelle au report des élections locales

Déclaration

Le Président de la république vient de faire droit à la demande persistante et insistante de la majorité des acteurs politiques et du peuple de Côte d’Ivoire en signant ce 06 août 2018, veille de l’indépendance de notre pays, une ordonnance portant amnistie en faveur des détenus de la crise post-électorale de 2011.Ainsi, avec effet immédiat, tous les prisonniers politiques et inculpés dans ce cadre, 800 au total, recouvreront leur liberté et/ou verront toutes condamnations et poursuites à leur encontre éteintes.

En outre et tout aussi important, le Président a instruit le gouvernement à l’effet du réexamen de la composition de la Commission Électorale Indépendante (CEI), accédant, là aussi, à l’exigence de l’opposition et à la recommandation de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples (CADHP), conformément à sa décision du 18 novembre 2016 enjoignant le gouvernement ivoirien à la mise en place d’une CEI qui réponde aux standards internationaux de démocratie, d’équité, de transparence et d’impartialité.

Quoique l’on puisse dire des circonstances ambiantes (circonstances ayant entourées la décision), cette double décision, par sa portée humanitaire et son caractère apaisant, mérite d’être saluée à sa juste valeur, tout comme le Président Ouattara lui-même, pour le courage politique dont il a fait ainsi montre.

Dans ma posture sacerdotale du neutre réconciliateur, je ne peux que me féliciter et me réjouir d’une telle évolution à travers des mesures qu’humblement, je n’ai eu de cesse de suggérer depuis décembre 2012 (y compris ce 06 août 2018 même sur ma page Facebook).

Aux frères et sœurs qui retrouvent la Vie par cette liberté retrouvée, tout en les félicitant et en leur souhaitant bon courage et bon retour en famille et dans la vie, je vœux les exhorter au pardon, à réconciliation et à la paix.

A présent, il appartient à chacun et à chacune, et notamment à la classe politique tout entière de s’engouffrer dans cette dynamique de décrispation en tirant les conséquences pertinentes de ces mesures pour un apaisement total du front politique et une préparation sereine des échéances à venir.
À ce propos, une des conséquences cohérentes et logiques de la décision de réexamen de la composition de la CEI me parait devoir être le report des municipales et des régionales pour des élections inclusives, consensuelles et crédibles. Cela correspondrait, à mon sens, à l’esprit de la décision d’autant que nul n’ignore que les municipales et les régionales participent de la préparation de la présidentielle.

J’en appelle vivement à examiner sérieusement cette option.

Fait à Abidjan, le 07 aout 2018

KONAN Kouadio Siméon
Président d’IPPCI

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