Une délégation dépêchée par le gouvernement ivoirien s’est rendue le mercredi 18 juillet 2018, à Ampain (prononcer Ampinou, en N’zima, langue locale), le premier camp de réfugiés ivoiriens au Ghana, pour persuader les 3600 réfugiés ivoiriens y résidant, de rentrer au bercail.
La délégation était conduite par Mme Dieket Sanganoko Minata, la coordonnatrice adjointe du Service d’Aide et d’Assistance aux Réfugiés et Apatrides (SAARA), du Ministère des Affaires étrangères. Elle comprenait entre autres, le capitaine Kodjo de la gendarmerie nationale, représentant le ministre de la Défense, un représentant du ministère de l’Education nationale, un magistrat, représentant le ministère de la Justice, un préfet, représentant le ministère de l’Intérieur, et un représentant du département Emploi jeunes. Les émissaires du gouvernement avaient pour mission de convaincre les réfugiés de rentrer au pays car, selon eux , « la paix et la sécurité sont désormais garanties en Côte d’Ivoire’’.
Lors des échanges qui ont duré 7 heures d’horloge (9h à 16h), ( avec une interdiction de prises de vue ), la somme de 150 mille F Cfa a été proposée aux éventuels volontaires, en guise d’aide au retour de la part de l’État ivoirien. En réponse, des réfugiés ont dit : « La libération du président Laurent Gbagbo d’abord ». Le magistrat Koffi, membre de la délégation que nous avons joint sur la question , le 31 juillet 2018, a dit : «En tant que magistrat, j’ai été approché par Mme Dieket, la Directrice du Service d’Aide et d’Assistance aux Réfugiés et Apatrides, pour d’éventuels conseils aux réfugiés, au plan juridique. Donc mon rôle s’arrêtait là, je n’ai pas de commentaire à faire. Dans tous les cas, le point de notre mission est connu de tous… »
Ampain tiré du nom du village d’accueil est le plus grand camp des réfugiés ivoiriens sur le territoire ghanéen, et dans la sous région avec 3600 âmes, dont plus de 1000 enfants. 80% parmi eux sont nés dans ce camp de réfugiés et n’ont connu que la vie sous les bâches onusiennes. Il est situé à 70 km de la frontière ivoirienne, en passant par Elubo, la petite ville frontalière du Ghana.
Claude Dassé
Commentaires Facebook