Notre pays, la Côte-d’Ivoire mérite mieux qu’une pseudo-réconciliation ( Jean-Claude Djéréké)

Ces jours-ci, des gens ayant attaqué la mère patrie et endeuillé plusieurs familles ivoiriennes entre le 19 septembre 2002 et le 11 avril 2011, parce qu’on les aurait considérés et traités comme des Ivoiriens de seconde zone, en appellent au pardon, invitent à dépasser le ressentiment et la colère, exhortent à ne plus penser aux atrocités physiques et morales qu’ils ont commises ici et là dans le pays. Mais leur message a-t-il quelque chance d’être entendu quand ils affichent, dans le même temps, arrogance et suffisance à l’endroit des militants et sympathisants de Laurent Gbagbo?

La réconciliation, qui n’est pas une mauvaise chose en soi, est-elle possible aujourd’hui dans notre pays, quand les coupables narguent les victimes, sont gros, gras et dodus, prospèrent et se la coulent douce, sont promus et célébrés, répètent à l’envi avoir rétabli les gens du Nord dans leurs droits et se glorifient d’avoir sauvé le pays de l’injustice et de la tyrannie? Au nom de cette réconciliation, les Ivoiriens doivent-ils tourner aussi rapidement la page des crimes contre l’humanité perpétrés par Dramane Ouattara et sa clique? Non! La justice, qui jusqu’ici ne s’est intéressée qu’à un camp, doit aller sur les traces de l’autre camp afin que soient jugés et condamnés le cas échéant ceux qui, dans ce camp-là, se sont rendus coupables de graves violations des droits humains.

Procéder autrement reviendrait non seulement à encourager l’impunité mais à tuer une seconde fois nos compatriotes prématurément disparus. Le pardon dont le sieur Kigbafori Soro nous rebat les oreilles depuis quelque temps est “une sinistre plaisanterie” si rien n’est fait pour dédommager toutes les victimes; c’est une comédie et une escroquerie aussi longtemps que ceux qui prêchent le pardon ne posent pas d’actes concrets. Pour qu’advienne une réconciliation vraie et durable en Éburnie, Soro sait ce que son patron Ouattara et lui-même doivent faire: ou bien remettre à la justice les criminels de leur camp, ou bien libérer les 300 prisonniers politiques, travailler au retour sécurisé des exilés, indemniser ceux qui ont perdu quelque chose et/ou quelqu’un, cesser de faire croire que Laurent Gbagbo, pour avoir défendu la République attaquée, est aussi coupable que les voyous qui ont tué, violé et braqué des banques, faire profil bas au lieu de se lancer dans des justifications sans tête ni queue, etc.

À lui et aux autres nouveaux apôtres du pardon, je voudrais rappeler que nul ne peut être contraint au pardon et qu’il appartient aux victimes et seulement aux victimes de pardonner à leurs bourreaux; que les viols, tueries, morts en exil ou en prison, comptes bloqués, l’embargo sur les médicaments ou la fermeture des banques font partie de ce que Vladimir Jankélévitch (1903-1985) appelle “l’impardonnable” et que pardonner l’impardonnable, c’est devenir “inhumain” et faire preuve d’idiotie, ajoute le philosophe français d’origine russe (cf. “L’imprescriptible”, Paris, Éditions le Pavillon, 1971). Rien ne nous oblige à devenir inhumains et idiots. Et l’Histoire nous enseigne que rien n’est plus précaire qu’une réconciliation de façade. La Côte d’Ivoire mérite mieux qu’une pseudo-réconciliation.

Jean-Claude DJEREKE

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2 réflexions au sujet de “Notre pays, la Côte-d’Ivoire mérite mieux qu’une pseudo-réconciliation ( Jean-Claude Djéréké)”

  1. Mon Padré ou mon papi @Djereke qui écoute ton sermon au sein de ta secte.
    Tu n’as pas entendu ou lu Mr Kone Boubacar d’une possible alliance avec Son Excellence Pan SORO ici.Et que la nouvelle version des faiseurs de Roi prôné par votre communicant @ducon sur ce site perdu est Guillaume Ou Rien ( GOR).

    Tchrrrr pkapkato affairé qui t’a branché: ko mérite mieux……Va là-bas!!!
    Est-ce que c’est réconciliation on mange, c’est tout sauf OUATTARA un point,un trait.
    À chacun sa lorgnette !!!

  2. « Est-ce que c’est réconciliation on mange, c’est tout sauf OUATTARA un point,un trait. »

    La frustration du patient est ici à son paroxysme …

    Et pourtant, OUATTARA, en tant que patron de sa faction, était la seule personne habilitée à emboucher la trompette du pardon et de la réconciliation, ce qui aurait de fait mis SORO hors jeu, car étant responsable de la rébellion, c’était à lui de porter devant la CPI le fardeau des nombreux morts et innocents impactés par les troupes rebelles assassines et meurtrières venus des savanes arborées du nord ivoirien et d’un peu plus loin.

    Cet argument réconciliateur, SORO se l’est accaparé et veut en devenir le dépositaire, à coté de menu fretin comme MEAMBLY dont personne ne connaît l’agenda.

    Est-il crédible ou pas, c’est un tout autre débat, toujours est-il que SORO aura eu le mérite de faire le pas, quand OUATTARA, flanqué de ses MI24 déployés récemment sur ABOBO pour exterminer des microbes, ne peut plus saisir cette perche qui aurait pu amoindrir les représailles contre son système en cas de perte de pouvoir, au pire, mais aussi convertir de nombreux ivoiriens en quête de paix à sa politique, au mieux.

    Le seul point sur lequel le patient aura eu raison, et c’est d’ailleurs ce qui m’autorise à définir une hiérarchisation en terme d’intelligence entre les différents patients poussiéreux, des plus bêtes au moins intelligents, chacun selon son mérite, ce seul point donc, c’est la tendance qui se dessine et qui veut que SORO Guillaume soit préféré de loin à la tête de ce pays à OUATTARA.

    En cas de boycott de la part de l’opposition, le jeu pourrait donc se faire entre BEDIE et son PDCI, et SORO, avec pour objectif clair, entre deux maux, il faut savoir choisir le moindre.

    Le GOR version SORO n’est donc pas le souci de OUATTARA et de ses patients ténébreux, mais plutôt le TSO (Tout sauf OUATTARA) qui se dessine de plus en plus, et que la réconciliation bien menée depuis 2011, aurait pu éviter à OUATTARA.

    La bêtise est donc le refus de réconcilier les ivoiriens, celle de vouloir consolider son pouvoir en excluant ses propres héritiers, celle de rouler ses complices dans la farine et non le fait que l’on choisisse de donner à SORO les moyens de se dresser contre son patron en 2020…

    S’il le fait, personne n’essayera de l’en dissuader.

    SORO a les armes, il lui manque les moyens démocratiques pour mettre OUATTARA au placard.

    On lui donnera les moyens d’affronter OUATTARA et on se calfeutrera dans nos sièges, avec notre bissap et popcornnnnn, pour admirer le spectacle produit entre poussiéreux et sanguinaires !!

    Les patients poussiéreux n’apprécieront pas, je présume !!

    C’est aussi pourquoi celui-ci aura grillé toute une rangée de fusible en ce jour…

    Yako !!

    La fin, proche, s’annonce d’abord par la perte de contrôle !!

    SORO est hors de contrôle de OUATTARA.

    Assisterons nous à une deuxième fin à la IB (TAGRO ne compte pas) !!!

    Dabakala.

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