Le 23 mars 2018, des journaliers de l’entreprise ivoirienne ‘’Nouvelle Parfumerie Ghandour’’ située dans la zone industrielle de Yopougon ont entamé une grève suite à une erreur de dosage (selon les responsables de l’entreprise) dans la fabrication d’un produit cosmétique ‘’Scorpion’’. Huit agents journaliers sont immédiatement renvoyés pour cette affaire sans une autre forme de procédure.
Dix autres journaliers se sont joints à ce mouvement de grève par solidarité. Ils seront aussi renvoyés et jetés en prison avant d’être libérés. Le principal meneur de ce mouvement Ligué Dizo Olivier et ses camarades étaient face à la presse ce jeudi 19 juillet 2018, au Baron de Yopougon pour dénoncer les tracasseries et abus dont ils sont l’objet depuis le début de cette saga qui les oppose à des puissances d’argent.
« Nous recevions des salaires de misère. A Ghandour le journalier peut arriver un matin et on lui dit qu’il n’y a pas de travail à faire après s’être déplacé à ses frais. De la sorte on se retrouve avec 40 à 50 mille FCFA par mois là où les dirigeants de l’entreprise disent qu’ils nous paient au-delà du smig à 90 mille FCFA », déplore le porte-parole des licenciés après avoir relaté le quotidien qui était le leur au sein de l’entreprise. « On nous traite comme des chiens. Le journalier n’a pas de droits, il doit se soumettre sinon il est renvoyé », dévoile-t-il.
Dans leur dénonciation, les ex-travailleurs soutiennent que cette entreprise fait de la protection des travailleurs le dernier des soucis. Aussi, font-ils savoir que des journaliers qui manipulent des produits chimiques toxiques sont chaque jour exposés sans que les dirigeants de l’entreprise aient le souci d’améliorer les conditions de travail.
Aujourd’hui, licenciés, sans droits et sans avocats, ces journaliers qui ont déjà pris attache avec des organisations des droits de l’homme dont la Commission nationale des droits de l’homme (Cndhci), invitent l’Etat de Côte d’Ivoire à jeter un regard sur la situation des travailleurs de Ghandour et en particulier sur leur situation personnelle. Si rien n’est fait, si Ghandour continue dans le mépris, ils n’excluent pas de porter plainte contre la société. Nous y reviendrons !
SD à Abidjan
sdebailly@yahoo.fr
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