Côte-d’Ivoire: Soro face à la Diaspora de Montréal « Mon souhait est qu’on libère tous les prisonniers… » (larges extraits)

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Deuxième partie des échanges avec la diaspora ivoirienne

Au cours de la deuxième partie de la rencontre le vendredi 13 juillet 2018 entre le Président de l’Assemblée nationale (PAN) Guillaume Soro et la communauté ivoirienne de Montréal, qui a enregistré cinq interventions, plusieurs questions ont été soulevées. Entre autres questions, les déguerpissements, la Réconciliation, la révision de l’article 48 du Code de la Nationalité, la limitation d’âge de véhicules importés ou exportés en Côte d’Ivoire et la libération de l’ex-président Laurent Gbagbo, actuellement en détention à la Haye au Pays-Bas.

C’est dans la convivialité et avec la bonne humeur qui ne le quitte jamais, que le Président Guillaume Soro a répondu avec précision et quelquefois avec beaucoup d’humour aux préoccupations de ses concitoyens vivant au Canada. Ci – dessous la liste des questions :

Monsieur Akoun Nazaire : Monsieur Soro Guillaume, Président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, bonsoir ! Bienvenue parmi nous. Je salue aussi les autres membres de la table de séance, je salue le doyen Aké. Ma question va s’articuler sur deux points ; le premier point, l’actualité pendante en Côte d’Ivoire ; puis le deuxième point ce sera sur la réconciliation qui bien que d’actualité n’a pas débuté aujourd’hui. La question concernant l’actualité, aujourd’hui ce sont les inondations avec pour corollaire les déguerpissements. Les déguerpissements n’ont pas commencé avec Cocody-Danga, ni avec la cité abattoir et une autre cité à Treichville appelée cité du Port. Les déguerpissements ont commencé avec la famille Bundy. Une famille qui est à Marcory et qui a été dépossédée de son bien, le seul bien que le père leur a laissé, leur maison qui aujourd’hui appartient à un certain Fawaz qui serait consul du Liban mais le monsieur lui-même, il est Syrien. Ensuite, il y a les autres, il y a Danga, des gens qui ont leurs maisons, qui au lendemain ont été déguerpis. Abattoir c’est encore pire parce que les gens étaient dans leur maison et puis on a cassé ; il y a eu des blessés parmi ces gens. Alors la question concernant ces déguerpissements est la suivante : Qu’est-ce que l’Assemblée nationale, le Président de l’Assemblée nationale, le député fait pour que ces personnes déguerpies-là soient un tant soit peu calmées et puissent penser que l’Etat est à leur côté ? Le deuxième point qui concerne la Réconciliation, Monsieur Soro Guillaume, je vais vous dire pourquoi les gens sont un peu mitigés. Moi je suis akan, et lors des fêtes de génération au cours desquelles on apprend à diriger nos villages, la Réconciliation ce n’est pas sur le bout des lèvres mais c’est dans les yeux. Donc les gens quand ils vous regardent en train de prôner la Réconciliation, vous avez commencé en 2004 avec Blé Goudé –Tout à l’heure quand vous étiez en train de parler, j’ai dit que c’est vrai- Mais les gens vous regardent dans vos yeux, les yeux ce n’est pas seulement les yeux, ce sont les faits. Quels sont les actes que vous posez, et puis les gens vont dire c’est vrai ce qu’il dit là ; parce que n’oublions pas qu’en Côte d’Ivoire, il y a des prisonniers d’opinion. Moi je vous suis, même si je vous insulte tous les jours (rires du PAN). Mais je n’ai entendu nulle part que vous avez rendu visite un tant soit peu à Madame Simone Ehivet Gbagbo. Elle, je dis son nom mais il y a des prisonniers à la Maca. Alors moi je voudrais savoir, quels sont les actes que vous posez pour dire aux gens qui vous regardent dans les yeux, qu’effectivement vous voulez vous inscrire dans la Réconciliation ? Je vous remercie.

Monsieur Cissé Ismaël : Bonjour Monsieur le Président de l’Assemblée nationale, moi en fait, j’ai une question qui va peut-être sortir de la ligne de tout ce qui a été dit jusqu’à présent. Je voudrais vous ramener à l’article 48 de notre code de nationalité. J’ai été surpris, parce que comme tout le monde, je regarde sur Facebook (…). Monsieur le Président, 50% des gens qui ont remporté le prix Nobel aux Etats-Unis sont d’origine étrangère. Le Canada où nous habitons est un pays qui sélectionne les intelligences de tous les pays pour venir bâtir ici ce qu’on appelle le grand Canada. Personnellement, j’ai eu la chance d’avoir un doctorat financé par le Canada. Alors, c’est dans ce contexte que quand on lit notre article 48 du Code de la nationalité, on voit écrit : ‘’ l’Ivoirien qui de plein gré acquiert une nationalité étrangère perd automatiquement la nationalité ivoirienne’’. Alors que quand on prend tous les contrats que le Président signe, on regarde et on voit ‘’transfert de technologie‘’. Le transfert de la technologie, c’est un leurre, car si je vous transmets ma technologie, je ne suis plus rien. La technologie qu’on peut transmettre à quelqu’un c’est son intelligence. Et si… vous êtes député, vous êtes député de chez vous, vous avez la latitude d’initier des changements au niveau des lois et la Constitution vous en donne le droit, si nous ne regardons pas ces choses aujourd’hui, ce qui va arriver, nous aboutirons à un phénomène à la Trump où on va bloquer des enfants à la frontière et les séparer de leurs parents parce que la Constitution le dit. Je voudrais attirer votre attention parce que je vois que personne ne pose la question, attirer votre attention pour que vous relisiez l’article 48 du Code de la Nationalité, qui même est en conflit avec notre article 35 qui dit que pour être candidat, il faut être explicitement ivoirien. Mais si on n’a pas le droit d’avoir une nationalité, qu’on nous demande après d’être exclusif, il y a une sorte de dichotomie que vous savez mieux que moi (…) Je peux vous dire que quand les Ivoiriens d’ici vont en Côte d’Ivoire et qu’ils ont leur passeport canadien de plus de 10 ans, ils se disent si je vais avec mon passeport ivoirien, peut-être que je vais avoir des problèmes. Je voulais attirer votre attention là-dessus.

Monsieur Mathias Assandé : Monsieur le Président, je vous salue à la suite des autres. Ça fait quatre fois que vous venez au Canada, ça fait la 3ème fois que j’interviens devant vous donc en principe ce visage doit être un peu connu de vous. Vous savez tout à l’heure… je sais que vous êtes politique, que vous parlez purement politique. Mais j’ai dû attirer l’attention des uns et des autres depuis longtemps. En 2010, j’étais ici et je défendais Ouattara, tous ceux qui sont ici m’ont traité de RDR alors qu’ils savent bien que je n’ai jamais participé à une seule réunion du RDR. Pourquoi ? Parce que la vie de notre nation était en jeu et pour moi, j’avais la conviction que seule la démocratie pouvait nous sauver. Parce qu’on peut suivre un leader politique pour certaines raisons mais moi je n’étais pas derrière Gbagbo parce que peu importe les circonstances, pour moi dix ans au pouvoir, c’est suffisant. Peu importe les circonstances, on pourra dire qu’on l’a empêché de travailler. Pour moi dix ans c’est suffisant. Aujourd’hui, on cautionne quelque chose qui arrive, que tout le monde voit venir. J’étais en Côte d’Ivoire quand il y a eu les consultations référendaires pour changer notre constitution et comme notre frère vient de le dire, on ne révise pas la constitution en des points importants, notamment le code de la nationalité, les dysfonctionnements institutionnels mais on change des points pour que des gens soient à nouveau candidat, candidat et candidat. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, je vous dis faisons attention. Ce n’est pas une question, c’est une remarque. Merci.

Monsieur Patrice N’Guessan : Je voudrais souhaiter bonne arrivée à Monsieur le Président de l’Assemblée nationale ; je dis un bonsoir spécial au grand-frère Angora, notre chef de village. Ma question est liée à l’actualité, elle concerne plus le domaine économique. Je veux parler des exportations de véhicules et importations pour ceux qui sont en Côte d’Ivoire. Ma première question est la suivante : ‘’Est-ce que l’Assemblée nationale a été impliquée dans la prise de décision qui limite les exportations et importations de véhicules à 5 ans ?‘’ Parce que je sais que l’Assemblée nationale est l’émanation du Peuple où chaque député représente un village, une cité ou une ville, ainsi de suite. La question est de savoir est-ce que l’Assemblée nationale a été consultée.

La deuxième question, est-ce qu’économiquement, l’on a mesuré la portée de cette décision ? Comme on le dit, quand il pleut à Paris, Abidjan est mouillé ; également quand il pleut à Abidjan, c’est toute la sous-région qui est mouillée parce que ce business nourrit beaucoup de familles. Merci !

Monsieur François Ebrin : A attendre parler les gens, on a l’impression que vous êtes la cause de tout ce qui se passe en Côte d’Ivoire. Et pourtant nous avons un Président en Côte d’Ivoire, vous n’êtes que le Président de l’Assemblée nationale, merci pour tout ce que vous faites. La première question, est-ce qu’aujourd’hui avec tout ce qui se passe en Côte d’Ivoire, tout ce que vous visez, vous regrettez d’avoir donné le pouvoir à Alassane Ouattara ?

Ma deuxième question est la suivante, demain vous serez Président et on le sait, vous êtes le seul à connaitre Gbagbo, Ouattara et Bédié. Quand vous serez Président, est-ce que vous allez tout faire pour libérer Gbagbo ?

De larges extraits des réponses du Président de l’Assemblée nationale, SEM. Guillaume Kigbafori Soro :

La Première question est celle de Nazaire qui a dénoncé les déguerpissements et évoqué le cas particulier de la famille Bundy. Que fait l’Assemblée nationale face aux déguerpissements etc ? La question m’a été, comme vous le savez, régulièrement posée. J’ai moi-même reçu des déguerpis de Danga. Ils sont d’abord venus chez moi à la maison mais je leur ai dit, allons à l’Assemblée et ils ont été reçus. Je peux vous dire que nous avons désigné un pouls de députés pour aller au fond de la question. Aller au fond qui a consisté dans un premier temps à entendre leur collectif à l’Assemblée et dans un second temps chercher à entendre la partie gouvernementale. Et c’est dans cette démarche que nous sommes pour mieux comprendre ce phénomène donc l’Assemblée nationale ne reste pas insensible. Mais les procédures de l’Assemblée nationale sont les procédures de l’Assemblée nationale. C’est-à-dire que l’une des procédures établie consiste à convoquer, à provoquer ce qu’on appelle le débat à l’Assemblée nationale. Je vous invite à suivre les débats de l’Assemblée nationale sur le fait évoqué par Monsieur Akoun.

La deuxième question est liée à la Réconciliation (…) Parce que si tu étais en prison, Guillaume Soro serait ton héros en parlant de Pardon et de Réconciliation ; parce que quand on est en prison, on veut sortir. Moi je peux vous le dire parce que j’ai été en prison. Donc si on est bien inspiré, allons au Pardon; la que la nation se retrouve autour du Pardon et de la Réconciliation et qu’on accepte dans la repentance – parce qu’on dit ‘’Ah non, nous, on n’a rien fait. Qui n’a rien fait, on a tous fait quelque chose. Enfin… pour qu’il y ait la guerre dans un pays, il faut au moins qu’on soit deux. Sinon si tu prends ton fusil et tu vas tout seul dans la brousse, on dit que tu chasses, on ne dit pas que tu fais la guerre (rires). Mais, quand tu prends ton fusil, tu tires là-bas, l’autre aussi tire, c’est cela la guerre. Alors si moi j’ai dit que j’assumais, le deuxième n’a qu’à se déclarer. Et puis on va faire pardon et Réconciliation. Donc le pardon et la Réconciliation là est profond. Il a un sens. Evidemment quand chacun est assis dans son salon, il a bien embrassé ses enfants, son épouse ; il est rassasié et repu, il dit : « nous on ne veut pas Pardon, on ne veut pas Réconciliation ».

Si on te prend, on te met en prison, tu vas voir Réconciliation et puis parler ? C’est ça la vérité. Vraiment, c’est mon souhait, je ne force personne à être d’accord avec moi, mon souhait est qu’on libère tous les prisonniers. Maintenant, si on doit m’insulter à cause de ça, qu’on m’insulte. Parce que je me dis, pardonnons-nous nous tous et puis on passe à autre chose. Donc voilà Monsieur Akoun ce que je peux dire. Moi aussi, il y a mon « Soul » qui est en prison là-bas, donc il me représente là-bas (rires). Donc toi Akoun, tu ne peux pas te plaindre de moi.

Monsieur Cissé Ismaël, j’ai vraiment été séduit par votre discours. Donc, j’aimerais vous voir pour qu’on en discute. Il y a des éléments pertinents dans votre requête (Révision de l’article 48 du Code de la Nationalité). Vous avez bien fait de dire qu’effectivement, il y a deux façons de voter la loi en Côte d’Ivoire. Il y a le projet de loi et il y a la proposition de lois. Le projet de loi est à l’initiative du gouvernement, la proposition de loi est à l’initiative de l’Assemblée nationale. Vous avez raison. C’est peut-être un aspect que je n’avais pas perçu.

Mathias Assandé, lui il est régulier à mes rencontres. Je ne sais pas si c’est un Soroïstes, mais il est régulier… Donc c’est un ‘’GOR’’ parce que c’est ‘’Guillaume ou Rien‘’ (rires). Assandé, j’ai entendu ce que tu as dit mais dans la Constitution, c’est bien écrit que c’est deux mandats hein, ou bien ? Bon, moi vraiment, en tout cas, quand je parle avec le Président Ouattara, je pense qu’il sait… il a dit qu’il fera un discours le 06 août qui va rassembler toute la Côte d’Ivoire. C’est bien ça non ? Moi je lui fais confiance sur ça. Avant de venir ici, j’ai vu le Président et comme il ne m’a pas autorisé à dire ici ce qu’on s’est dit, donc c’est difficile mais je pense que le 06 – là, il peut avoir de bonnes nouvelles. Voilà ce que je peux dire.

Sur la question de limitation d’âge de véhicules importés. Souvent, il y a des questions qui sont difficiles à répondre. Parce que si je dis l’Assemblée n’a pas été consultée, les gens peuvent m’insulter là-bas encore. Je vais répondre à la question, en tout cas le Secrétaire général de l’Assemblée a écrit que l’Assemblée n’a pas été consultée et qu’il s’agit du domaine de l’Exécutif. Qu’il s’agit d’un décret. Ce n’est pas moi qui ai dit, c’est lui qui a écrit (rires). Moi j’ai seulement lu ce qu’il a écrit. Je ne sais pas si ça répond, moi je ne cherche plus problème. (Rires)

Alors, regrettez-vous d’avoir donné le pouvoir à Ouattara ? Non, ce n‘est pas moi qui ai donné le pouvoir à Ouattara. C’est le peuple qui l’a élu en 2010. (Réponse dans l’assemblée : ‘’mais c’est vous le faiseur de roi !’’). C’est le peuple ivoirien qui l’a élu. Bon, ça je sais qu’il y a beaucoup de ‘’GOR’’ ici. Je suis venu au Canada, les ‘’GOR’’-là ont fait des pancartes pour aller manifester devant mon hôtel. Il y a un même qui est rentré dans la salle et qui a menacé de me frapper (l’Assemblée désigné le concerné) (rires). Ah là je retiens son visage maintenant. Ils ont menacé de me frapper. Je pense que sur cette question, moi je n’ai pas l’âme d’un traite. Il y a certains du FPI qui disent que moi j’ai trahi Gbagbo. Je vais vous dire. Le jour où Gbagbo m’a nommé Premier ministre, Gbagbo est là ; Alain Lobognon est là, Méité Sindou est là. Je lui ai dit : « Monsieur le Président, je suis désormais votre premier ministre, je vous serai loyal en tant que Premier ministre. » D’ailleurs c’est ma loyauté-là qui a fait que RDR, PDCI ont dit que j’ai été vendu à Gbagbo. Je lui ai dit : « je vous serai loyal en ma qualité de Premier ministre. Je vous demande de ne pas me demander d’aller poignarder Ouattara ou Bédié pour vous, autant eux aussi, ils ne peuvent pas me demander d’aller vous poignarder»…

Propos retranscrits par Louis Konan

Guillaume Soro : « Je demande au Président de la République de ne pas rompre le dialogue avec le Président Bédié »

Montréal (Québec) / Guillaume Soro : « Je demande au Président de la République de ne pas rompre le dialogue avec le Président Bédié »
Comme annoncé, le Président de l’Assemblée nationale (PAN) de Côte d’Ivoire, SEM. Guillaume Kigbafori Soro, a échangé dans la soirée de ce vendredi 13 juillet 2018 à Montréal, avec la communauté ivoirienne vivant au Québec. Cette rencontre s’est déroulée au domicile de M Aké, opérateur économique.

Déroulée en deux phases, la première partie des questions et préoccupations de la diaspora ivoirienne a porté sur la Réconciliation et sur le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP). Comparativement au dernier passage en 2016 du PAN Guillaume Soro à Québec au Canada, cette fois-ci, c’est dans un air convivial et fraternel que les échanges se sont déroulés entre lui et ses compatriotes ivoiriens, qui, au regard des questions posées, bien que loin de leur terre natale la Côte d’Ivoire, ont une oreille attentive quant à l’actualité sociopolitique de leur pays. Et Guillaume Soro qui n’a pas la langue de bois en pareilles situations et avec le brin d’humour qu’on lui connait, a servi ses interlocuteurs sur un plateau d’or :

Sa riche intervention lors de la première partie des échanges : « Madame Asso qui se réclame être ‘’GOR’’ (ndlr : Gbagbo ou Rien), je ne sais pas ce que cela veut dire mais j’imagine que ça veut dire ‘’Guillaume ou Rien ‘’ (rires) ; donc je la remercie, elle est venue me soutenir. C’est gentil, elle est une ‘’GOR’’ et j’en prends bonne note. Alors elle me dit : ‘’ M.Unoro pourquoi vous êtes seul à parler de Réconciliation ? Pourquoi les autres ne vous suivent pas ? ‘’ En parlant des autres, j’imagine qu’elle veut parler de Ouattara et Bédié mais moi, j’ajoute à ces deux personnalités, Cissé Aboudramane Sangaré et Affi N’guessan qui ne me suivent pas non plus. J’aurais le sentiment que je prêche dans le désert. Mais moi, ce n’est pas l’année dernière que j’ai commencé à parler de Réconciliation ; j’ai commencé à parler de Réconciliation depuis 2004. J’ai commencé depuis à parler de Réconciliation mais les gens ne m’écoutent pas, ou bien ils attendent. Mais comme les esprits ne sont pas encore bien préparés, ils ne réalisent pas. J’ai commencé à parler de Réconciliation en Côte d’Ivoire, j’ai été le Premier ministre qui a organisé la Flamme de la paix en Côte d’Ivoire à Bouaké et baptisé la ville de Bouaké, la capitale de la Paix ; c’était en 2007, la première fois depuis le début de la crise, que le Président Laurent Gbagbo venait à Bouaké, en présence de six autres Chefs d’Etat. J’ai fait mon discours et j’ai dit ceci, je m’en souviens comme si c’était hier.

J’ai dit : « oui, la guerre n’est pas une fatalité, et il y a un temps pour chaque chose, oui il y a un temps pour se fâcher, un temps pour se quereller mais il y a aussi un temps pour se réconcilier, il y a aussi un temps pour faire la Paix ». Et j’ai dit ce jour-là que le temps pour faire la Réconciliation et la Paix est arrivé. Le Président Gbagbo était là ; ensuite nous sommes allés mettre le feu aux armes. Donc, c’est une conviction que j’ai, alors il ne faut pas croire que ma posture – et je l’ai dit en début de propos – est opportuniste.

Non ! C’est une conviction propre. Parce que certains croient que ‘’ah oui, comme Guillaume veut être candidat en 2020 donc il parle de Réconciliation pour blaguer les uns et les autres’’. Moi j’ai commencé en 2004, je ne savais même pas qu’un jour, je serai Premier ministre ; je ne savais pas qu’un jour, je serai Président de l’Assemblée nationale. Pourtant, j’avais commencé à parler de Réconciliation parce que j’étais convaincu que c’est la seule porte de sortie pour la Côte d’Ivoire. Et c’est pourquoi, depuis 2004, j’ai cherché chaque fois à discuter pour éviter la guerre à mon pays. Quand il a été possible d’aller à Paris, à Lomé, à Pretoria, à Accra pour aller discuter, j’ai été toujours présent au forum de la discussion de sorte qu’en Côte d’Ivoire, je suis le doyen des accords et des négociations. Pour vous dire que ce n’est pas une posture opportuniste. C’est d’ailleurs pour cela que j’ai discuté avec Laurent Gbagbo, le dialogue direct. Quand le Président Laurent Gbagbo a proposé le dialogue direct, dans mon camp 80% n’était pas d’accord pour que j’aille discuter avec Gbagbo. J’ai réuni les chefs militaires et les civils, je leur ai dit : « moi, ou je suis votre leader, ou je ne le suis pas, le Président Gbagbo a proposé le dialogue direct, je ne peux pas refuser de discuter, donc moi j’ai décidé d’aller discuter avec le Président Gbagbo à Ouagadougou. Si vous êtes d’accord avec moi, vous me suivez ; si vous n’êtes pas d’accord, je vous rends tout de suite ma démission en tant que Secrétaire général des Forces nouvelles.» Les chefs militaires sont à Abidjan, certains les connaissent ; vous pourrez les appeler pour leur demander… ils étaient tous là, vous pouvez les appeler pour leur demander. Parce que je suis convaincu que c’est le dialogue qui peut régler ce problème, je vous rends ma démission et je pars.

J’ai interrogé chacun d’entre eux, ils ont levé la main pour dire : ‘’oui, nous sommes d’accord pour aller discuter avec Gbagbo, va discuter !‘’ Et je suis parti, j’ai discuté à Ouagadougou pendant des mois. Mais quand je discutais avec Gbagbo, qu’on a signé l’accord, que j’aiété nommé après Premier ministre, qu’est-ce qu’onn’a pas dit à Abidjan, le RDR même le PDCI ? On a dit que j’aiété vendu à Gbagbo, que j’aiété acheté par Gbagbo ; ou bien vous n’avez pas attendu ça ? (réponse dans la foule : si, c’est vrai, on a bien entendu). Tout le monde a dit que j’aiété acheté par Gbagbo.

Un jour, je suis allé voir Gbagbo au Palais et le Président me dit : ‘’Guillaume, viens on va aller se promener sur la lagune !’’. Il m’a pris dans sa voiture, j’étais copilote, et lui, le pilote. On est allé au quai et ensuite on est monté ensemble à bord d’un bateau. Il y avait le ministre Sy Savané je crois, il y avait Konaté Sidiki. Mais quand on est descendu de ce bateau-là, les gens voulaient me tuer, ‘’Pourquoi je suis allé me promener avec Gbgabo ?’’

Je dis : ‘’mais c’est le Président de la République, je suis Premier ministre. Il me dit de monter dans sa voiture, je dis non que je ne monte pas ; il dit de monter dans bateau, je dis, non je ne monte pas, pourquoi ? ‘’ C’est au nom du dialogue et de la Réconciliation que moi, je partais à Bouaké pour installer les magistrats quand on a tiré sur mon avion trois roquettes, quatre morts sur le champ. Parce qu’on disait que j’avais trahi, que Gbagbo m’avait donné de l’argent, que Gbagbo m’avait acheté. Je touche du bois, si ce jour-là, j’étais mort, le 29 juin 2007 ; oui, ça allait réjouir certains mais en même temps ce que ça allait produire, les mêmes gens qui ont dit que j’étais acheté allaient dire : ‘’ah oui, Guillaume, on lui a dit d’aller combattre Gbagbo, il s’est laissé acheter par Gbagbo et puis Gbagbo l’a tué ; c’est bien fait pour lui, c’est le sort des traitres’’. Et mes enfants aujourd’hui seraient en train d’errer à travers la planète pour chercher leur pitance quotidienne, c’est Dieu qui a voulu que je ne meure pas dans cet attentat. Donc pour dire que la question de la Réconciliation-là, ce n’est pas aujourd’hui que ça a commencé chez moi. Et j’en ai payé le prix fort, on m’a traité de tous les noms, on a tenté de me tuer au nom de la Réconciliation. C’est pourquoi tout à l’heure au début, je vous ai dit : « pour mener le combat du Pardon et de la Réconciliation, ce ne serait pas facile, ça va être difficile » ; bon, injures-là, ce n’est rien à côté de la mort !

C’est pourquoi je continue, c’est pourquoi notre ami Asso peut dire ‘’ ohhhh, je n’y crois pas vraiment !’’ . Ce n’est pas grave, moi je continue. Tout le monde peut ne pas adhérer, me suivre mais je continue et je vais continuer de parler de Pardon et de Réconciliation. Ceux qui sont d’accord pour pardonner, on ira ensemble. Je suis allé récemment dans des villages Godié derrière Fresco, j’ai trouvé des bourgades sans électricité, sans eau, j’ai connu et j’ai vu des villages où il y a eu 100 morts. Bon évidemment, quand on n’est pas dans ces villages-là, on ne sait pas ce que c’est que la Réconciliation. Dès que je suis arrivé, ils m’ont dit ‘’ vraiment Guillaume, on t’attendait pour faire la Réconciliation ‘’ ; parce que si on ne fait pas la Réconciliation, on ira de vengeance en vengeance, ça ne fera plus 100 morts, ça fera 200 morts, 300 morts, 400 morts… Si les Rwandais qui ont connu un million de morts en deux mois ont pu se réconcilier, qu’allons-nous dire nous Ivoiriens, il ne s’agit nullement de comparer les morts , un mort étant toujours un de trop ; mais il faut que vous acceptiez qu’on aille à la Réconciliation et moi je continuerai de le dire et de le chanter. Alors Monsieur Charles, qui lui a parlé de RHDP. Bien, écoutez ! Sur la question du RHDP, je veux bien me faire comprendre, j’ai déjà eu une position le 03 avril 2018 à l’ouverture de la Session. Moi en ce qui me concerne, l’histoire du parti unifié, RHDP et tout ça, personne ne peut être contre l’union mais en même temps, il faut prendre le temps de discuter. J’ai dit le dialogue, le dialogue et le dialogue. Et il ne faut laisser personne sur le bord du chemin.

Et vous me donnez l’occasion de m’adresser à mes aînés, au Président Alassane Ouattara qui me connait ; il connait ma loyauté vis-à-vis de sa personne ; il sait que je le soutiendrai et c’est l’occasion pour moi – parce que vous voyez souvent des pays rentrent en crise à cause de détails, moi l’appel que je lance, je demande au Président de la République de ne pas rompre le dialogue avec le Président Bédié. Ces jours-ci, j’entends certaines personnes dire que c’est Guillaume Soro qui manipule Bédié (rires). Vraiment quand tu souffres, tu souffres vraiment ; moi, je vais manipuler le Président Bédié ; quelqu’un qui est devenu ministre en 1965, moi-même je ne savais pas si j’allais naître un jour (rires), et puis je vais venir le manipuler. ‘’C’est à cause de Guillaume Soro que le PDCI ou Bédié prend telle ou telle posture », il faut arrêter ces débats sordides et ces intrigues ; ou est le nom de Guillaume Soro dans cette affaire-là ? Moi, si je ne peux pas rapprocher le Président Ouattara et le Président Bédié, si je ne peux pas dans ma conviction du Pardon et de la Réconciliation amener ces deux grands hommes d’Etat à se mettre ensemble, ce n’est pas moi qui vais les diviser. Et ces proches, ces pêcheurs en eaux troubles, ils vont raconter au Président Ouattara : ‘’Ah Président, c’est Guillaume Soro qui est derrière Bédié’’, et qui vont raconter au Président Bédié : ‘’de toute façon, le Président Ouattara dit que Guillaume Soro a trop de dossiers en justice, on va le mettre en prison’’, qu’ils arrêtent ! Et c’est de cette manière que les entourages emmènent les problèmes. Aujourd’hui, nous devons œuvrer pour que les deux Présidents se retrouvent. Ils ne se rendent même pas compte que c’est notre division qui va faire plaisir à mon ami ‘’GOR’’ qui est assis ici (rires). S’ils se divisent, nous nous retrouverons au statu quo ante ; en 1999, qu’avions-nous ? Nous avions Bédié Président et Alassane Ouattara dans l’opposition, qu’est-ce qui s’est passé ?, les deux ont perdu le pouvoir. Alors si aujourd’hui, situation inverse, Alassane Ouattara Président et Bédié se divisent et il va dans l’opposition, qu’adviendra-t-il ? Ne faites pas prendre autant de risques au pays ! Alors, ceux qui comptent sur moi pour aller combattre Bédié, ils se trompent parce que moi je ne suis plus dans palabre ; si tu comptes sur moi pour aller combattre ADO, je ne suis pas dedans. Moi, maintenant-là, j’ai muri hein (rires), vous voyez cheveux blancs sur ma tête, dans ma barbe, si on n’a pas dit que c’est pour bouc, maintenant-là, je suis devenu sage (rires). Donc moi je ne suis plus dans palabre de Côte d’Ivoire, il faut que cela soit clair dans les esprits, et je le dis publiquement (rires).

Et il y a des gens qui sont là ‘’oui, c’est Guillaume Soro qui manipule Bédié‘’. Moi je vais manipuler Bédié, attendez, c’est trop d’honneur pour moi, je refuse d’accepter (rires). Donc arrêtons ces histoires-là ! Pour résumer, moi mon problème, c’est la Réconciliation, c’est le Pardon. Donc l’histoire du RHDP dont vous parlez ; ma position, elle est connue et elle est publique. Je vous ramène à mon discours du 03 avril 2018. Je dis que le parti unifié doit se construire dans l’inclusion et par le dialogue avec le temps. Celui qui m’a posé la question-là, voilà ce que je viens de dire, si arrivé là-bas, on m’insulte ou bien on me frappe, c’est toi (rires et applaudissements). Moi, j’étais venu ici juste pour saluer le doyen Aké (Ndlr : l’Ambassadeur de Côte d’Ivoire au Québec), vous me posez des questions comme ça. Donc vraiment, si j’ai dit quelque chose que ce n’est pas bon, vraiment pardonnez-moi, il ne faudrait pas que cela soulève des passions. Monsieur Gneto s’interroge si je suis candidat aux prochaines élections présidentielles. Ah, est-ce que je suis candidat ? Bon, en tout cas on va réfléchir (rires et applaudissements). On va réfléchir, on va réfléchir, comme la nuit porte conseils, on va aller dormir et on va réfléchir. Parce que les gens veulent me faire parler alors que j’ai quand même un avion à prendre pour arriver à Abidjan là-bas. Quand on va me gifler à l’aéroport, est-ce que vous serez là ? (Rires). Donc vraiment on va réfléchir. »

Propos retranscrits par Louis Konan

Source: Guillaumesoro.ci

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13 réflexions au sujet de “Côte-d’Ivoire: Soro face à la Diaspora de Montréal « Mon souhait est qu’on libère tous les prisonniers… » (larges extraits)”

  1. Et pendant que SORO fanfaronne et joue au politicien, de nombreux ivoiriens innocents ont perdu la vie à cause de lui.

    Il nous parle de guerre, qui consisterait à tirer devant soit et à recevoir en réponse des balles dirigées vers soi. Oui, c’est cela la guerre (et encore, car celui qui est devant peut ne pas vouloir se battre, même s’il a été attaqué nuitamment dans la lâcheté), mais quand on descend dans un village, on incendie les huttes, on tue les hommes, on égorge les vieux, on éventre les femmes enceintes pour voir les fétus et on jette les enfants dans des puits, cela ressemble plus à une forme de chasse !!

    Quand on enferme des soldats dans des conteneurs afin de les exterminer, cela ressemble plus à une constitution de provision de viande faisandée pour chasseur qu’à la guerre.

    Quand on trie des milliers de personnes sur la base de leur carte d’identité et leur ethnie puis on les regroupe, aligne et exécute à l’essence et à l’allumette dans la ville de DUEKOUE, après les affrontements, c’est ici encore une forme de chasse, on plutôt, une forme de traitement de gibier après la chasse, c’est selon…

    Non SORO, le fardeau que tu portes est lourd et ce n’est pas la réconciliation qui te motive, mais plutôt la peur de subir des représailles pour des actions posées et qu’aucun ivoirien ne peut oublier.

    Vous riez, vous souriez, mais les ivoiriens pleurent et n’oublient pas !!

    Dabakala.

  2. incroyable !
    voilà le discours du vrai Soro Guillaume !
    sans prompteur ni protocole !
    yeux dans yeux comme on le dit ici !
    ce que je retiens est que Soro a un représentant en prison.et que GOR veut dire : Guillaume ou rien !
    incroyable Bogota tu as dégonflé 99% des GOR pro sanga-la-rose du Canada.
    chapeau !
    beloo !

  3. « incroyable !
    voilà le discours du vrai Soro Guillaume !
    sans prompteur ni protocole !
    yeux dans yeux comme on le dit ici ! »

    En effet ; le patient est plus qu’estomaqué, car SORO tient ici des propos que jamais OUATTARA ne saurait tenir, encore moins les nombreuses personnes qu’il a entrainées avec lui, dans son sillage de haine, de perversion et de compromission.

    SORO ose prononcer les mots qui fâchent, la paix et la réconciliation, et cela sans aucun calcul, car la soumission de l’adversaire, l’exigence qui veut que le « perdant » demande pardon à genoux et enfin l’allégeance qui conditionne le pardon en retour, ne font pas partie de l’exigence de SORO.

    Il reconnaît implicitement qu’il pourrait y avoir un changement de position et donc de situation, ce qui signifie qu’il sera trop tard demain, pour parler de réconciliation, quand les rôles seront inversés.

    SORO se sait ivoirien, et contrairement à OUATTARA qui possède des maisons ailleurs (sinon des passeports étrangers), SORO sait que son avenir ne pourra se faire que dans son pays, et si possible, en liberté et non dans un cachot à Korhogo ou dans une villa fleurie dans un camp de gendarmerie à Cocody.

    Les mots de SORO choquent donc tous ceux qui se croient immortels, ou qui pensent pouvoir faire usage de leur arme et de leur violence pour se donner raison et le pouvoir si nécessaire.

    Un véritable choc que le patient @beloo peine ici à encaisser.

    Et vu qu’il affiche un profil de personnage plutôt simplet et niais, il n’arrive pas à contrôler ses émotions, à les garder pour soi et s’exclame à haute voix, en affichant sa stupéfaction.

    « ce que je retiens est que Soro a un représentant en prison.et que GOR veut dire : Guillaume ou rien !
    incroyable Bogota tu as dégonflé 99% des GOR pro sanga-la-rose du Canada. »

    Un trait commun entre poussiéreux, ironiser et fanfaronner quand on est en difficulté. Et pourtant, la boutade de SORO envers les GOR est un clin d’œil, un aveu et un reconnaissance exprimée envers un homme politique dont il admire l’aura et dont il aimerait récupérer l’électorat, en vain.

    En effet, un homme politique abouti est celui-là qui réussi l’exploit d’amener ses suiveurs à d’identifier à lui à travers un seul mot fort qui est largement plus explicite qu’un nom de parti, de région, de pays etc. (le phénomène : « Je suis Charlie » en somme).

    GOR : GBAGBO ou rien, simple efficace, nom finalement accepté par les …GOR, mai donné part leurs adversaires en signe de fustigation : en effet, selon les pro OUATTARA, les pro GBAGBO dénommés GOR n’imagineraient pas l’avenir de leur pays sans la présence et l’empreinte de GBAGBO LAURENT.

    Voir SORO traduire GOR en Guillaume ou rien n’est que de la pure fanfaronnade certes, mais une frustration certaine, car il sait bien qu’il n’arrive pas à créer un mouvement GOR autour de SORO, qui se reposerait sur un soutient populaire massif et non sur un groupement militarisé parqué à BOUAKE, criminel est assassin, jamais inquiété par la justice nationale et internationale (et non, l’homme de SORO en prison, SOUL2SOUL est inquiété pour déstabilisation de l’état. C’est ce qui arrive quand un civil met à disposition de troupes quelques tonnes d’armes pour résister à l’autorité d’état. C’est grave !!! Mais vu que l’on est ici entre rebelles, les ivoiriens n’en ont que faire).

    « chapeau ! »

    Oui, c’est obligatoire, car quelque soit la position de SORO, il affiche un certain courage que OUATTARA n’a pas, et que la plupart des pro OUATTARA aimerait qu’il manifeste. SORO parle franchement et dit ce qu’il pense, sans peur et en indexant ouvertement OUATTARA.

    C’est cela le courage (ou l’insouciance, c’est selon).

    Espérons que cela ne le compromettra pas !!

    Dabakala !!

  4. hum je crois que malgré vos nombreuses compétences il faille faire un tour chez le psy !

    « Moi je peux vous le dire parce que j’ai été en prison. Donc si on est bien inspiré, allons au Pardon; la que la nation se retrouve autour du Pardon et de la Réconciliation et qu’on accepte dans la repentance – parce qu’on dit ‘’Ah non, nous, on n’a rien fait. Qui n’a rien fait, on a tous fait quelque chose. Enfin… pour qu’il y ait la guerre dans un pays, il faut au moins qu’on soit deux. Sinon si tu prends ton fusil et tu vas tout seul dans la brousse, on dit que tu chasses, on ne dit pas que tu fais la guerre (rires). Mais, quand tu prends ton fusil, tu tires là-bas, l’autre aussi tire, c’est cela la guerre. Alors si moi j’ai dit que j’assumais, le deuxième n’a qu’à se déclarer. Et puis on va faire pardon et Réconciliation. Donc le pardon et la Réconciliation là est profond. Il a un sens. Evidemment quand chacun est assis dans son salon, il a bien embrassé ses enfants, son épouse ; il est rassasié et repu, il dit : “nous on ne veut pas Pardon, on ne veut pas Réconciliation”.

    Si on te prend, on te met en prison, tu vas voir Réconciliation et puis parler ? C’est ça la vérité. Vraiment, c’est mon souhait, je ne force personne à être d’accord avec moi, mon souhait est qu’on libère tous les prisonniers. Maintenant, si on doit m’insulter à cause de ça, qu’on m’insulte. Parce que je me dis, pardonnons-nous nous tous et puis on passe à autre chose. Donc voilà Monsieur Akoun ce que je peux dire. Moi aussi, il y a mon « Soul » qui est en prison là-bas, donc il me représente là-bas (rires). Donc toi Akoun, tu ne peux pas te plaindre de moi. »

    ces propos là, il faut être cancre pour ne pas comprendre leur sens.
    continuez d’accumuler de la rancœur vivez allègrement vôtre haine.nous on avance.
    bon sommeil !
    beloo !

  5. @ petit ducon @ dabakulus

    le courage de MOSSI DAO c est de demeurer au golf hotel avec un telephone BLACKBERRY et sachant qu il ya des orgues de staline ( armes non conventionelles ) braqué sur lui et BOUTER
    le KOUGLIZIA de son terrier.

    que vous adoubez SORO ou pas nous on s en bat les cou!!!!!!!!!!!

  6. Krrrr krrrr krrrr…

    @belo

    Mettre (inj toutou) … mettez le mot CANCRE en majuscule s’il vous plaît !!!

    Un littéraire voyant, prof de physique depuis 1999, expert en maintenance des pneumatiques aéronautiques et psychologue devrait normalement pouvoir joindre les deux bouts … n’est-ce pas ??? Comment expliquer qu’il faille escroquer les camarades microbes refondus pour juste faire une virée toutou et pour une séance de nettoyage de l’Arschloch puant à Accra?

    Ça existe ça…les psychologues CANCRES ??? Oubien c’est pas ça on appelle psychopathes là ???

    Krrrr krrrr krrrr…

    té ande

  7. « ces propos là, il faut être cancre pour ne pas comprendre leur sens. »

    Le patient ici se parle à lui-même. Les propos de SORO sont si purs, si précis et clairs, qu’ils semblent avoir pénétré de part en part le petite poussiéreux qui tremble de peur et de panique devant la vérité à lui présentée.

    « continuez d’accumuler de la rancœur vivez allègrement vôtre haine.nous on avance.
    bon sommeil ! »

    Oui, le concept que l’on reconnaît uniquement chez les autres et jamais chez soi. Pourtant à la haine correspond un contraire, l’amour et la rancœur est à l’opposé de cette joie de partager et de participer. Parler donc de l’autre et fustiger la haine et la rancœur qu’il pourrait développer n’a de sens que si soi-même on est le parfait exemple de l’amour fait homme et de la compassion que l’on pourrait développer envers son prochain.

    Quand on lit pourtant le patient @Belo, nulle part dans ses écrits ne transpirent cette amour et cette compassion qui pourraient l’autoriser à faire la leçon à l’autre.

    Au contraire, on voit bien que le petit poussiéreux est devenu de plus en plus acariâtre face à la situation actuelle que vivent son parti et son mentor. Et SORO, dans son rôle de réconciliateur ne fait qu’enfoncer le clou, car il est évident qu’étant plus sympathique aux yeux de ses adversaires, il se pourrait qu’il ne subisse pas leur foudre si jamais les choses changent. C’est d’ailleurs le but !!

    Alors oui, @belo dit : « on avance ». Oui ; il avance, mais vers où, vers quoi. SORO sait très précisément ce qu’il encourt et il ne veut pas s’y soumettre. Par contre le petit poussiéreux ne sait absolument rien de son avenir qui ne peut qu’être sombre…

    OUATTARA sait pouvoir fuir vers l’Europe, il s’est même fait construire un héliport dans sa villa d’Assinie après avoir expulsé les propriétaires du coin.

    Mais les autres, ils font comment ??

    On avance ???

    « le courage de MOSSI DAO c est de demeurer au golf hotel avec un telephone BLACKBERRY et sachant qu il ya des orgues de staline ( armes non conventionelles ) braqué sur lui et BOUTER
    le KOUGLIZIA de son terrier. »

    Une autre notion qui gène les pro OUATTARA et qu’ils extériorisent très mal. C’est la notion de courage !! Il est vrai que OUATTARA a gagné la guerre, mais implicitement, la notion de courage a été attribuée à GBAGBO LAURENT (c’est garçon, on dit !!), même dans le camps des pro OUATTARA. Car ils savent très bien que OUATTARA à la place de GBAGBO n’aurait jamais résisté aux attaques occidentales, il ne serait jamais resté dans le pays et il aurait sacrifié ses hommes sans jamais se mettre en danger. Il n’aurait jamais ordonné à ses hommes de se retirer et de le laisser se faire prendre seul, car c’est lui que l’on voulait.

    Maintenant, c’est SORO qui affiche ce courage, celui de dresser la tête devant OUTTARA et de dire haut et fort ce qu’il pense, mais aussi ce qui doit être dit !!

    « que vous adoubez SORO ou pas nous on s en bat les cou!!!!!!!!!!! »

    Adouber SORO ? Oui, quand le bateau prend l’eau, il arrive que l’on fustige les gens qui semblent pouvoir s’en sortir et SORO fait partie de ces gens, vu qu’il dit des choses et militent pour des valeurs que ses adversaires sauront apprécier à leur juste valeur.

    S’en battre les couilles, vous dites ? Je ne crois pas que OUATTARA en ce moment se bat les couilles des propos de SORO, encore moins du comportement du PDCI sur qui il comptait pour rempiler à la tête de l’état !!

    Alors si une collusion politique se fait à terme entre les pro GBAGBO, le PDCI BEDIE et la faction pro SORO, comment pourrait-on s’en battre les couilles ???

    Non, la réconciliation et le pardon sont la solution à tous les maux de ce pays et mettre ces valeurs au centre, crée de fait une nouvelle collusion politique que seule la fraude peut combattre !!

    De toute évidence, les propos tenus par @Didiga et par @Belo témoignent d’une certaine frustration, mais aussi d’une panique mal contenue, teinté de haine et de rancœur que l’on aimera attribuer aux contradicteurs qui, on le rappelle, « dormiraient » …

    Allez chercher à comprendre quelque chose à ce comportement !!

    Dabakala

  8. « Un littéraire voyant, prof de physique depuis 1999, expert en maintenance des pneumatiques aéronautiques et psychologue devrait normalement pouvoir joindre les deux bouts … n’est-ce pas ??? Comment expliquer qu’il faille escroquer les camarades microbes refondus pour juste faire une virée toutou et pour une séance de nettoyage de l’Arschloch puant à Accra? »

    De la fustigation pure et dure en réponse à mes analyses. C’est de bonne guerre.

    Mais là où l’attaque s’effrite, c’est qu’elle se repose uniquement sur des perceptions totalement fausses et construite entièrement par son auteur.

    Cette approche a pourtant la prétention de mettre son auteur à l’aise, elle semble le réconforter et lui donner l’illusion de rétorquer.

    Mais qu’a t-il de concret entre les mains ?? Que de la subjectivité.

    Littéraire ? Non, je ne le suis pas. Prof de physique ? Je ne le suis pas. Expert en maintenance ? Non plus. Psychologue ? Loin de là. Claude KOUDOU ? Non. C’est le patient qui s’imagine que je le serais, après une approche dont lui seul connaît la logique.

    Mais comme dit plus haut, la valeur d’un individu ne se reconnaît pas seulement par rapport aux attaques qu’il subit, mais aussi par rapport à la défense qu’il développe. Mais quand les arguments pris pour se défendre se reposent sur du faux ou de l’affabulation, il est évident que cette défense n’aura aucune espèce de valeur. Pourtant, dans son camp, on aura ingurgité ces balivernes et donc on donnera de la valeur au fanfaron de service.

    Le but sera donc de se faire applaudir par les siens et non répondre ou rétorquer valablement devant l’adversaire qui ne se reconnaît nullement dans la description faite de lui.

    « Ça existe ça…les psychologues CANCRES ??? Oubien c’est pas ça on appelle psychopathes là ??? »

    Fanfaronnade oblige, le patient se sent obligé de clore sur une note ironique et humoristique. Il fait donc le lien entre psychologue et psychopathe.

    Et pour ceux qui savent la différence entre les deux, il est évident que l’on se retrouve en train d’esquisser une large sourire, non pas a cause de la pertinence de la trouvaille du petit poussiéreux, mais plutôt a cause de l’étalage de son ignorance.

    Mais on ne saurait exiger du patient de connaître la différence entre ces mots. S’il la connaissait, il est évident qu’il ne serait pas sur ce site parce qu’il y aurait forcément mieux à faire ailleurs, à moins qu’il ne s’y retrouve dans le but de mener des études ou de la recherche comme votre serviteur !!

    Intéressant !!

    Dabakala.

  9. Ouattara aurait une base arrière où fuir et pas Soro.
    ça c’est quelle nouvelle « cancritude »encore ?
    pardon frère @lakota2 le vrai!
    j’ai oublié de mettre en majuscule !
    c’est quelle nouvelle CANCRITUDE ça encore ?
    qui veut fuir et pourquoi ?
    hum! pop! retourne au labo pour imaginer autre chose car il n’y a pas de frayalistes du côté des non GOR!
    beloo !

  10. « Ouattara aurait une base arrière où fuir et pas Soro.
    ça c’est quelle nouvelle “cancritude”encore ? »

    Et comme toujours, il faudra expliquer au patient la finesse de réflexion qui fait qu’il comprend les choses différemment de votre serviteur.

    Et non, OUATTARA possède une base à partir de laquelle il peut fuir vers l’étranger, quand SORO aurait tout au plus une base arrière ou se retrancher. La nuance est de taille, car fuir vers l’étranger pour SORO n’est pas une solution viable à terme, surtout si le pouvoir est perdu, avec tout le sang qu’il a entre les mains et la CPI qui à un devoir de neturalité.

    Mais bon, le patient comprendra le contexte en fonction de son niveau d’intelligent usuel.

    « hum! pop! retourne au labo pour imaginer autre chose car il n’y a pas de frayalistes du côté des non GOR! »

    En effet, comment pourrait-il y avoir de frayalistes chez les non GOR, si en face ils ne sont pas pilonnés par des hélicos de l’armée française ?? Ce complexe de supériorité stupide est toujours aussi marqué chez le patient qui aura traduit une perception guerrière autour de retrait devant des menaces diverses disproportionnées en arguments rhétoriques sans teneur ou valeur, susceptible de produire au maximum juste de l’autosatisfaction et de la vaine arrogance.

    Non mon ami, nous connaissons la valeur respective de nos hommes, mais surtout ce qui était présenté en face. Je ne vous rappellerai pas que les moyens militaires français ne sont pas les moyens militaires rebelles. Si demain des français décident de nettoyer au Karcher des rebelles qui menaceraient leurs intérêts, je ne crois pas que leur « courage » leur permettrait de résister !!

    Mais bon, vous vivez d’illusion et vous continuer de ne pas comprendre que les états ont des intérêts et non des amis.

    Demain, si jamais vous subissez, ne pleurez pas. Il n’y a pas de frayaliste dans vos rangs !!

    Dabakala

  11. Walaï mogo la n est pas seul dans sa tête
    Un bon schizophrène.
    On dit mossi DAO a mougou MARAKA coup doux .
    Tu viens parler avec des si
    Avec si on mettrait MAMA en bouteille

  12. « On dit mossi DAO a mougou MARAKA coup doux .
    Tu viens parler avec des si
    Avec si on mettrait MAMA en bouteille »

    Le patient est inquiet comme toujours et panique face à ce qui arrive à son clan. Pour se consoler, il préfère parler des déboires du camp adverse ou des exploits des temps anciens. DAO aurait mougou MARAKA ?? Oui, en effet, car la guerre, il l’a gagnée et GBAGBO LAURENT lui-même l’a reconnu.

    Mais qu’a fait OUATTARA de sa victoire ??

    Ce qui conditionne la fin de régime, c’est la façon dont on gère ce régime. Pendant que GBAGBO subissait la forfaiture rebelle, tout en essayent de recoller le pays, OUATTARA au contraire a tout fait pour diviser les ivoiriens. Il a jeté la réconciliation aux orties et a cru pouvoir vivre indéfiniment à la tête de ce pays. Déjà, les effets économiques sous OUATTARA sont oubliés en guise d’argument de motivation électorale pour faire place à l’urgence d’une collusion RHDP mal née.

    Le soutien et le plébiscite populaire de GBAGBO a grandi de façon exponentielle entre 2000 et 2010 (toujours grandissants d’ailleurs même étant en prison) quand OUATTARA a perdu en soutien dans sa propre faction (malien et Burkinabè). Et entre 2010 et 2018, son poids électoral a littéralement fondu, avec de nombreux militants dubitatifs et inquiets.

    Alors oui, on panique et on refuse dans son fort intérieur que l’adversaire ose se moquer de sa condition, ou même en parler. Alors on veut faire mal, on veut blesser l’adversaire en le touchant là où cela devrait faire le plus mal : la condition de GBAGBO LAURENT.

    Mais non, la douleur du voisin ne joue aucun rôle quand la sienne se profile ou se manifeste !!

    A chacun son destin et ses déboires.

    Alors a t-on besoin de si pour prédire le destin funeste qui atteint cette faction face à la prochain étape, la fin de régime ??

    Non.

    A t-on besoin de si pour savoir quel homme politique encore vivant dans ce pays et ailleurs aurait le plus d’aura et de poids ??

    Non.

    La douleur envahit ce patient qui ne sait comment redorer le blason de sa faction. Le seul mot d’ordre est de fustiger les pro GBAGBO et pourtant, la chute du RDR ne sera dûe qu’à deux seules raisons : l’arrogance et l’ivresse du pouvoir.

    GBAGBO n’a rien à voir dans tout ça !!!

    Dabakala

  13. @ ducon

    Quand on lit dans une boule de cristal on peut toujours faire des plans sur la comète.

    Ton hepilectique reviendras du bas des pays comme l ayatollah khomeny pour venir sauver l eburnie .

    Nous on vous regarde avec vos plebiscites a la con.
    Reveillez vous

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