De Korhogo à Abidjan, les rivalités de pouvoir interne aux partis focalisent toute l’attention. Ce n’est cependant, tout au plus, que les derniers soubresauts d’une vieille dialectique de parti unique sans valeur ajoutée. Dans la vraie vie, des millions de jeunes ne pensent qu’à mettre en musique un départ risqué à l’exile. Le COJEP propose de regarder de plus près les postes de l’excédent primaire de notre économie pour orienter efficacement la création d’emplois.
Personne, dans les partis au pouvoir ne nie les difficultés des citoyens. Malgré tout, l’idée d’une distribution équitable des richesses de la nation fait cruellement défaut. Loin des motivations réelles d’un recensement biaisé et d’un nouveau gouvernement, rappelant une certaine « technologie électorale », le COJEP propose une programmation de création d’emplois à partir de quelques réalités économiques de la Cote d’Ivoire.
Notons que la structure de l’excédent primaire (richesse du pays hors intérêts de sa dette) dégage une distribution riche en informations utiles. En effet, au-delà de son habillage purement technocratique, vu qu’il représente la capacité du pays à payer sa dette, l’excédent primaire de notre économie présente, à certains postes, une trajectoire compatible avec la création d’emplois pour les jeunes et les femmes. C’est notamment le cas des importations de produits alimentaires qui s’élèvent à environ 800 milliards de nos francs chaque année.
En 2017, selon l’office national pour le développement de la riziculture (ONDR), la Cote d’Ivoire a importé pour 536 milliards de France CFA de riz. Soit une augmentation de 60% par rapport à ses besoins d’importation en 2010. Une mécanique conjoncturelle inacceptable qu’un peu de volonté politique permettra de renverser aisément a partir d’une réforme structurelle simple.
Pour y arriver, notre proposition se résume en une création d’emplois par financements agressifs de projets visant à réduire l’importation des produits de première nécessité notamment le riz, le poisson, l’oignon et la viande. L’initiative calculée, devrait, à partir de la structure de nos importations créer des emplois dans l’agro-alimentaire. L’appui attendu de l’État aux projets des jeunes et des femmes devrait se décliner en un point inédit : user d’une partie du budget de souveraineté pour garantir, auprès des banques, 300 milliards de prêts à taux d’intérêts très réduits. Le mécanisme est simple et connu d’une BCEAO de plus en plus commerciale (nous y reviendrons). À situation exceptionnelle, attitude exceptionnelle.
Danon Gohou
Économie – COJEP
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