Le « remaniement » en Côte-d’Ivoire indique que Ouattara est un assoiffé de pouvoir et mauvais économiste

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PRAO YAO SERAPHIN

« La ruse, c’est tromper s’il est possible ; la force, c’est combattre si nécessaire »
(Victor Hugo).

Hier mardi 10 juillet 2018, les Ivoiriens ont pris connaissance de la liste des membres du nouveau gouvernement dirigé par le premier ministre Gon Coulibaly. Le nouveau gouvernement est composé de trente six (36) ministres et cinq (5) secrétaires d’Etat et deux (2) ministres au titre de la présidence de la république. Ce n’est pas la première fois qu’on forme un gouvernement en Côte d’Ivoire, c’est un exercice qui date des années Houphouët. Mais cette fois, la composition du gouvernement GON II intrigue et instruit les Ivoiriens sur la réelle volonté du président Ouattara. Dans ces quelques lignes, nous voulons montrer deux choses. La première est que le président Ouattara veut par tous les moyens un troisième mandat. La seconde est qu’il n’est pas du tout un bon économiste.

Concernant le premier point, les faits montrent que le président Ouattara est un assoiffé de pouvoir. Il n’a pas du tout l’intention de partir en 2020. Pour le prouver, il rappelle des anciens ministres RDR dont il s’était séparé pour insuffisance de rendement. Au titre de la présidence de la république, M. Gilbert Koné KAFANA est le nouveau ministre auprès du Président de la République chargé des Relations avec les institutions de la République. Comme pour rappeler tous ses lieutenants, il rappelle également M. Abdourahmane CISSE qui devient ministre Conseiller Spécial auprès du Président de la République. Ce stratagème a pour seul but de contenter les pions surs du RDR pour la prochaine élection présidentielle. Au-delà des caciques du RDR, il rappelle quelques anciens ministres dont il a la certitude d’avoir leur soutien pour son fameux nouveau parti. En réalité, il a la triste ambition de devenir le candidat de ce nouveau parti. Pour ce faire, M. Mabri Toikeusse est le nouveau ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique. C’est également le cas de M. Aouélé Eugène Aka, ministre de la Santé et de l’Hygiène Publique et de M. Paulin Danho, ministre des Sports. En outre pour espérer avoir le soutien de SORO Guillaume, il rappelle M. Sidiki Konaté, nouveau ministre de l’Artisanat. Pour apaiser la colère des jeunes militants RDR, M. Mamadou TOURE, ministre de la Promotion de la Jeunesse et de l’Emploi des Jeunes, a en réalité la lourde tâche de trouver des postes aux militants du RDR. Avec cette ruse dont lui seul a le secret, il espère s’éterniser au pouvoir.

Concernant le second point, la composition de ce nouveau gouvernement indique qu’il est tout sauf un bon économiste. Un économiste gère la rareté et évite le gaspillage. Dans un pays où la moitié de la population est pauvre, le gaspillage est interdit. Une fois de plus, ce nouveau gouvernement montre que le président est au pouvoir pour appauvrir les Ivoiriens et enrichir ses amis étrangers et son clan. Le nombre pléthorique de ministres est une attitude indécente des autorités actuelles. Pour un pays pauvre comme la Côte d’Ivoire, le traitement de 44 ministres pèse lourdement dans les finances publiques. Le président Ouattara nomme plusieurs ministres pour faire la même chose. Par exemple, au niveau de l’emploi, il y a un ministre de l’emploi et de la protection sociale et un
ministre de l’emploi des jeunes. Au plan des relations avec l’extérieur, on enregistre également un ministre des affaires étrangères et un autre ministre de l’intégration africaine et des ivoiriens de l’extérieur. Au niveau de l’agriculture, on note également un ministre de l’agriculture et du développement rural et un
ministre des ressources animales et halieutiques. Au sujet de l’aménagement du territoire, trois ministres sont nommés. Un ministre de l’assainissement et de la salubrité, un autreministre pour l’hydrologie et un ministre de la ville. Non seulement, ces ministres vont se battre pour exister mais ce gaspillage est une injure à la souffrance des Ivoiriens.

Le pays est aujourd’hui très endetté par son incapacité à trouver au niveau interne, les ressources pour financer son développement. En plus de cette contre-performance, il dilapide les sommes empruntées pour entretenir ses ambitions. Avec ce nouveau gouvernement, les démocrates ivoiriens doivent s’organiser pour proposer aux Ivoiriens un projet plein d’espérance.

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