Crise au sein du PDCI en Côte-d’Ivoire: C’est le RDR qui se frotte encore les mains après la crise au FPI

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L’actualité politique en Côte d’Ivoire, est marquée par la crise ouverte au sein du Rassemblement des houphouetistes pour la démocratie et la paix (RHDP), dont la réplique a entraîné un remaniement ministériel ; les cadres du PDCI, en tant que principaux alliés, ne parlant plus, eux aussi, le même langage. En effet, alors que le Bureau exécutif conduit par Henri Konan Bédié, président du parti, prône une unification après la présidentielle de 2020, des cadres et pas des moindres tentent le tout pour le tout pour essayer de ramener le parti de l’Eléphant à poser l’acte fédérateur des houphouétistes en vue de la présidentielle de 2020. Sont de ceux-là, Kobenan Kouassi Adjoumani, ex-ministre des Ressources animales et halieutiques, qui a même annoncé officiellement, le 3 juillet dernier, la naissance de son mouvement dénommé « Sur les traces d’Houphouët-Boigny » ; mouvement qui, a-t-il précisé, n’est pas un parti politique mais « se veut un mouvement à l’intérieur du PDCI-RDA, favorable au RHDP (et) qui se donne pour mission de travailler au raffermissement de la cohésion entre les militants et militantes du PDCI et autour du président Henri Konan Bédié ».

On peut se poser des questions sur l’avenir du parti

Le moins que l’on peut dire, c’est que la question du parti unifié qui devait souder les héritiers de feu Félix Houphouët Boigny au sein
d’une seule et même formation politique en vue de lui donner les allures d’une forteresse inexpugnable, est en train de virer à la Tour de Babel où les acteurs ne parlent plus le même langage. Les dissensions ont d’abord commencé à poindre entre le RDR et le PDCI, quand le second cité a commencé à réaliser que le retour d’ascenseur attendu du premier par un ralliement autour de la candidature de son poulain à la prochaine présidentielle, sentait le roussi. Par la suite, les contradictions se sont visiblement transportées à l’intérieur du PDCI, sur l’attitude à adopter par rapport à cette question du parti unifié et ce, jusqu’à la récente création du mouvement de Kouassi Adjoumani. Mais à l’allure où vont les choses, on peut se poser des questions sur l’avenir du parti. Car, cette guéguerre autour d’une question aussi cruciale qui pourrait être déterminante pour la reconquête du pouvoir d’Etat, risque de nuire, si ce n’est déjà fait, à l’unité du parti qui n’est, du reste, pas à l’abri d’une nouvelle implosion. Et c’est le RDR qui peut se frotter les mains. D’autant plus qu’en lieu et place d’une candidature unique du RHDP pour la prochaine présidentielle, l’on s’achemine visiblement vers une situation où les candidats des deux partis risquent de s’affronter dans les urnes si fait qu’un affaiblissement du PDCI pourrait profiter au RDR dans la course à la conquête du fauteuil présidentiel. De là à voir la main du parti au pouvoir derrière les divisions qui secouent le parti de Bédié, il y a un pas que certains ont vite fait de franchir. Et, ce serait de bonne guerre.

Une éviction du PDCI du gouvernement, pourrait précipiter le divorce entre les deux poids lourds du RHDP

C’est dans ce contexte qu’est intervenu, hier, 4 juillet 2018, la démission du gouvernement ivoirien du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly qui a été aussitôt reconduit à son poste, pour former un gouvernement constitué de personnalités issue du RHDP mais dont la coloration est très attendue par les Ivoiriens. D’autant plus que le président Alassane Dramane Ouattara (ADO) avait fait la promesse de la formation d’un gouvernement qui devrait regrouper tous les partis qui auront adopté les textes du parti unifié. Sachant qu’à l’opposé de partis comme le PIT, la MFA ou encore l’UDPCI, le PDCI n’a pas encore consenti à l’adoption des nouveaux textes, la question est de savoir s’il sera purement et simplement éjecté du nouveau gouvernement ou si le président ADO continuera malgré tout de composer avec un allié qui a suffisamment fait la preuve de son poids sur l’échiquier politique ivoirien. La question est d’autant plus importante qu’une éventuelle éviction du PDCI du gouvernement, pourrait précipiter le divorce entre les deux poids lourds du RHDP. Bien entendu, cela ne saurait être un obstacle rédhibitoire à la formation du parti unifié qui pourrait bien se faire sans le PDCI. Mais que serait la nouvelle formation politique sans le parti du pachyderme ?

En tout état de cause, tout porte à croire que le divorce est à présent consommé entre les alliés d’hier. Mais le RDR aurait tort de penser qu’il sortirait forcément gagnant d’une éventuelle implosion du PDCI, car tout dépendra du poids des dissidents qui viendraient éventuellement à se rallier à lui. C’est pourquoi, il y a lieu de croire que le président ADO se tire une balle dans le pied. Car, si en présumant chacun de sa force, le PDCI et le RDR devaient aller en rangs dispersés à la présidentielle de 2020, rien ne dit qu’un troisième larron ne s’invitera pas au débat pour finalement les coiffer tous au poteau. Et à ce jeu, si le Front populaire ivoirien (FPI) ne semble pas a priori en mesure de créer la surprise, le président de l’Assemblée nationale, Guillaume Soro, à qui l’on prête des intentions de briguer la magistrature suprême en 2020, semble loin d’avoir abattu toutes ses cartes.

Source: Le Pays

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3 réflexions au sujet de “Crise au sein du PDCI en Côte-d’Ivoire: C’est le RDR qui se frotte encore les mains après la crise au FPI”

  1. L’auteur écrit :
    >Bien entendu, cela ne saurait être un obstacle rédhibitoire à la formation du parti unifié qui pourrait bien se faire sans le PDCI. Mais que serait la nouvelle formation politique sans le parti du pachyderme ?

    Ouattara n’a besoin du PDCI, en réalité, que pour justifier un « soutien populaire ». Avec les amis Minuit-Bakayoko à la CEI et Mamadou au Conseil Constitutionnel, le schéma de 2010 se dessine à nouveau : faire croire que 50% du PDCI est avec lui afin de tronquer les résultats. En 2010, l’alchimiste Bakayoko a fait grimper le taux de participation, gonfler les chiffres, etc justifiant dans la compréhension collective une victoire impossible de Gbagbo face à 32% + 25%. En réalité, le Centre du pays traumatisé, martyrisés, vampirisé et brutalisé durant 8 longues années n’avait qu’une hâte, se débarrasser des rebelles et de leur parrain qu’ils ont nommé Akoumankou 1er (tu ne nous tue plus ?) durant la campagne électorale. Ils sont nombreux, ces habitants du « V Baoulé » qui, à l’annonce de l’élimination du PDCI, ont soit choisi de voter pour Gbagbo, soit se sont abstenus, consigne de vote ou pas (les gens ne sont quand-même pas des moutons !!!).

    Alors donc, réussir à créer le schisme au sein du PDCI n’a pour but véritable que de pouvoir justifier un nouveau hold-up électoral. Parce qu’en vérité, les ventrus qui seront du côté du RDR ne peuvent espérer bouger que leurs familles biologiques, et en aucun cas leur région. Le RDR en a fait l’amère expérience avec le « FPI de Affi », incapable de remplir la moindre salle sans les militant convoyés/payés du RDR. Même dans sa région d’origine, Adjoumani ne pèsera rien, son jeu trouble ayant été découvert. Le seul combat qui vaille aujourd’hui, c’est la remise en cause de la CEI. Pourquoi croyez-vous que Ouattara fait l’autruche autiste sur la question ?

  2. C’est la seule porte de secours de OUATTARA, la fraude !!

    GBAGBO LAURENT.

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