Ils ont l’allure de foires commerciales. Malgré les nombreux déguerpissements effectués de part et d’autres, plusieurs espaces dédiés à la circulation du public dans la capitale économique ivoirienne, sont toujours occupés par les opérateurs économiques. Une situation souvent liée aux coûts excessifs des magasins. Reportage !
Difficile parfois de se frayer un chemin. Les trottoirs aménagés pour faciliter la circulation des piétons sont transformés en lieu de commerce à Abidjan. Les commerçants de chaussures, jouets, tenues vestimentaires, appareils électroménagers et autres articles squattent le trottoir pour y vendre leurs articles. C’est le cas du »Grand carrefour » de Koumassi, obstrué par la forte présence des opérateurs économiques. Certains sont installés à même le sol, de part et d’autre du »boulevard du 7 décembre », obligeant les piétons à se faufiler entre eux. Et pourtant, les espaces commerciaux de la commune, que sont le grand marché, le marché Djè Konan., disposent en leur sein de box souvent inoccupés. Pourquoi choisissent-ils de vendre sur le trottoir avec tout le risque que cela comporte ? « C’est parce qu’on n’a pas l’argent pour payer une place dans les marchés qu’on vend ici. La caution des magasins reste élevée», se justifie Adama Tangara, vendeur de friperie au grand carrefour de Koumassi. Tangara se fait un chiffre d’affaires 13 000 F, voire 10 000F par jour. « Souvent on peut rentrer à la maison avec 5000F quand ça ne marche pas. Nous payons des taxes à la mairie et aux syndicats de chauffeurs », précise-t-il. Hassan lui emboîte le pas. Commerçant de chaussures, celui-ci dit se débrouiller pour subvenir aux besoins de sa famille. Il affirme ne pas avoir suffisamment de moyens pour louer un magasin dans le marché. « Nous avons maintes fois été déguerpis par la mairie et le ministère de la Salubrité, mais on ne sait où aller. Cette situation n’est pas spécifique à Koumassi. Au rond-point de la Riviera II, malgré la construction de l’échangeur, les commerçants n’ont pas renoncé à cet espace.
A l’ancienne gare des taxis intercommunaux »wôrô-wôrô », qui font la ligne Riviera-Angré Terminus 81-82, et le commissariat du 22è, le constat est le même. Plusieurs fois, ces occupants illégaux ont été délogés, mais ils sont toujours revenus. « Nous n’avons pas d’argent pour louer des magasins, nous sommes donc obligés de nous débrouiller ici, sur la route. On sait que c’est dangereux, mais nous n’avons pas d’autres solutions», explique dans un français approximatif, Bintou Sawadogo, vendeuse d’articles et de lingerie pour bébé. Elle dit être installée à cet endroit depuis 2015. Certains vendeurs, plus mobiles, n’hésitent pas à accoster les passants pour leur proposer leurs articles.
Ces commerçants occupent ces lieux généralement les soirs, notamment aux heures de pointe où il y a une forte clientèle. Mieux, à ces heures, ils échappent, nous dit-on, aux taxes municipales. Mais le danger, c’est qu’ils sont exposés aux accidents. D’ailleurs, notre interlocutrice nous informe que les drames sont réguliers. Aucune semaine ne passe sans qu’un vendeur, ou un passant, ne se fasse renverser par un véhicule. Yopougon, Abobo, Williasmville. ne sont pas épargnées.
Dans la commune du maire Toungara, le rond-point de la gendarmerie est devenu un véritable marché. Mendiants, commerçantes de vivriers et autres vendeurs d’articles divers y ont installé leurs affaires. Un endroit réputé être le marché où les ménages peuvent s’approvisionner à moindre coût. Les prix des articles divers sont, en effet, accessibles parce tout est exposé à ciel ouvert.
Un panier à la main gauche, Karidja Sangaré passe et repasse devant les étals. Par moments, elle s’arrête, considère du regard des tas de produits vivriers soigneusement exposés, et échange quelques mots avec les vendeuses. « Tout est cher sur le marché, mais ici au moins, c’est acceptable. Avec 10 000F, je peux faire une provision d’une semaine. Y a pas mieux que ce marché à Abidjan», lance-t-elle. Dame Sangaré est une habituée de cet espace. Depuis bientôt deux ans, elle s’y rend fréquemment. Elle peut se vanter d’en connaître les coins et recoins, de savoir où et avec qui acheter moins cher. Pourtant, elle réside à Cocody-Angré. Assis sur un banc, entre sacs et divers autres emballages, Landry K, d’un oil vigilant, suit le remue-ménage de ce matin, de peur de se faire voler ses articles. « Nous recevons du beau monde. Mais souvent nous sommes confrontés à des cas de vols. On n’a pas le choix. Les box coûtent excessivement chers dans le marché », dénonce-t-il. Les autres communes du district d’Abidjan ne sont pas épargnées.
Notamment, dans la commune du maire Youssouf Sylla, où l’on assiste à une allure de foire commerciale, sur le pont de l’échangeur d’Adjamé-Liberté. Les commerçants et les mendiants ont pris d’assaut les trottoirs. Une situation qui rend difficile la circulation. Pas facile souvent de se frayer un chemin sans mettre les pieds sur des marchandises exposées à même le sol dans ce désordre organisé. Présents tout le long du pont, ces vendeurs n’éprouvent aucune gêne à mener leurs activités. «Ici, on fait juste du commerce. Si c’était mauvais, les gens seraient déjà venus nous chasser», argumente un vendeur devant son étalage.
Une entorse à la mesure du gouvernement interdisant l’occupation des domaines publics, des vendeurs ambulants, des mendiants et autres commerçants aux abords des routes et des intersections à Abidjan
Fatou Sylla
Commen
si on les déguerpis on va dire ici ya pas sociale
les gens se debrouillent vous les chassez ?
et puis apres on veut etre comme kigali
Désordre de dioula !!!
Dabakala !!