Après le carrefour de l’Indénié, c’est au tour de la Riviera Palmeraie d’être engloutie par les eaux. Des eaux qui sur leur passage emportent personnes et biens matériels, fruit de plusieurs années de labeur et d’épargne. Si mes souvenirs sont exacts, ce n’est pas la première fois que ces malheurs arrivent. C’est chaque année, à la même période, en effet que la pluie cause des dégâts et fait des victimes à Abidjan mais rien n’est fait pour que les populations soient épargnées, l’année suivante. Dans cette 5e économie mondiale (selon les divagations de Gon Coulibaly), tout se déroule comme si les gouvernants étaient incapables de prévoir. Ailleurs, l’on aurait anticipé, cherché la cause de ces inondations meurtrières et trouvé des solutions durables au problème. Ailleurs, on aurait mobilisé l’armée et des hélicoptères pour secourir les personnes prises au piège de ces eaux en furie. Ailleurs, le chef de l’État se serait déplacé lui-même pour apporter le réconfort de la nation aux sinistrés.
Ici, le gouvernement a fait montre d’immobilisme et d’incurie. Pourquoi a-t-il démissionné? Parce que le bien-être et la vie des Ivoiriens ne l’ont jamais intéressé. Ce qui compte pour lui, c’est fanfaronner, se décerner des satisfecit mensongers, vider les caisses de l’État, emprisonner d’imaginaires putschistes, construire immeubles et magasins au Sud alors que le fameux Nord pour lequel Soro et Cie prirent les armes attend toujours d’être développé. Ailleurs, quand les ressortissants d’un pays meurent noyés dans un autre pays, le gouvernement rapatrie les corps. Ici, le gouvernement demanda ni plus ni moins que les Ivoiriens morts en Tunisie soient inhumés dans une fosse commune, non loin de l’endroit où ils perdirent la vie. Ailleurs, quand l’eau ne coule plus dans les robinets, le gouvernement fait tout ce qui est en son pouvoir pour que la ville soit approvisionnée le plus tôt possible. Ici, on invite les populations à multiplier les prières, comme si c’était à Dieu de faire les choses à la place des hommes. Le RDR montre ainsi qu’en plus d’être incompétent, il est sans cœur. Le PDCI a eu raison de dire hier qu’il aura son propre candidat en 2020. Nous l’en félicitons tout en formant le vœu qu’il ne fasse pas machine arrière quand il sera menacé d’une manière ou d’une autre par le RDR. Il doit aller plus loin en abandonnant purement et simplement l’idée d’un parti unifié (la démocratie ne fait pas bon ménage avec la pensée unique et la morale interdit de s’acoquiner avec une bande de tueurs et de menteurs), en exigeant une nouvelle Commission électorale, un découpage électoral et des listes électorales consensuels.
Le FPI et le PDCI, après que chaque parti aura publiquement demandé pardon aux Ivoiriens pour avoir soutenu Ouattara à un moment ou à un autre, pourraient se mettre ensemble pour défendre cette cause et, éventuellement, envisager une alliance, la seule qui n’ait pas encore été expérimentée. Nul doute qu’une telle alliance fera mordre la poussière au RDR en 2020.
Jean-Claude DJEREKE
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