Universités publiques en Côte-d’Ivoire: La section CNEC de Korhogo ne « mène rien de concret », selon Johnson Zamina

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Edwige FIENDE

Le secrétaire général de la Coordination nationale des enseignants-chercheurs et chercheurs de Côte d’Ivoire (CNEC) d’Abidjan, principal syndicat des enseignants des universités, Johnson Zamina a estimé dimanche que la section de Korhogo, qui a annoncé une « grève illimitée » à partir de lundi pour exiger une revalorisation des primes de logement, ne « mène rien de concret » et se « greffe » aux mouvements de Cocody (Est Abidjan) , dans un entretien à Alerte info.

La section de Korhogo vous accuse d’être un dissident et d’avoir envoyé la division au sein de la CNEC, quelle est votre réaction ?

Ceux qui parlent de dissidence, demandez-leur les papiers officiels de la CNEC, où ils sont logés par l’Etat ? Les autorités ne peuvent pas donner un siège à quelqu’un qui est dissident, la CNEC est une et indivisible, ceux qui disent qu’il y a dissidence qu’ils viennent montrer dans une UFR, leur section, à l’issue vous verrez qui est dissident.

Eux-mêmes lancent des mots d’ordre et c’est moi que les journalistes appellent. Ils ont profité de la date de notre préavis de grève émis depuis le 11 mai, c’est trois jours après qu’ils se sont greffés aux dates que nous avons fixées. S’ils sont forts, pourquoi, ils ne choisissent pas une autre date ?, nous quand nous disons grève, c’est suivi par tout le monde.

On connaît un petit groupuscule de cette section à l’ENS, et à Korhogo, c’est tout. Pour dire que quand on est CNEC, il faut maîtriser les cinq universités. Les autorités, c’est moi qu’elles connaissent. Donc qui est dissident ?

Vous dites être le seul secrétaire général reconnu par les autorités, Est-ce que vous n’êtes pas soutenus par ces derniers ?

Toutes les grèves significatives, c’est moi qui les mène, je ne peux pas être avec quelqu’un et être contre. Au contraire, le régime me voit comme celui qui malmène son système, moi, je peux remplir une salle d’amphi, eux n’ont jamais rempli, ne se reste qu’une petite salle, malheureusement. Je pose les problèmes vrais. Les gens n’ont pas encore compris ce que c’est que le syndicalisme. Nous sommes d’obédience politique différente, on ne parle jamais politique ici, ce qui nous réunit, ce sont nos conditions de vie et de travail. J’ai toujours été rebelle quand mes droits sont foulés au pied. Voilà ce qui me rend populaire.

Vous refusez de les nommer ?

Nommer qui parce que je ne vois personne en face, malheureusement. Les anciens ne savent pas de qui il s’agit. On ne les voit que lorsque les autorités ont invité les gens. Ils ne mènent rien de concret. Ils se greffent toujours à nos grèves, ils n’ont pas de siège. Comment vous voulez parler pour les enseignants si vous ne les réunissez pas.

Si les autorités à l’issue des trois jours, ne nous ont pas reçu de façon convenable, on va entamer une grève dite illimitée, vous allez voir, ça marchera, parce que nous sommes sûrs de ce que nous faisons. On a déjà dépassé le cap de 2.000 enseignants.

Nous ne faisons pas que des grèves, nous sommes intelligents. A côté de ces grèves, quand nous obtenons quelque chose, nous rendons ça en mutualité pour que les gens vivent mieux. Toutes les sociétés défilent ici pour nous voir, voilà comment on a redynamisé le syndicalisme. Des maisons sont en train de sortir de terre à Bingerville, c’est ça qu’on appelle le syndicalisme, que de passer dire, on est CNEC.

Ils ne traînent pas de monde. Personne ne les reconnaît. On ne se lève pas comme ça pour faire le syndicalisme, il faut être reconnu par les uns et les autres.

Pourquoi vous ne mettez pas ensemble, vu que vous revendiquer les mêmes choses ?

On a essayé. Le 10 décembre 2014, il y a eu la fissure officiellement donc la grande masse m’a suivie, ceux qui sont en retard sont dans cette léthargie jusqu’au aujourd’hui. Voilà leur problème.

Ceux-là, nous les connaissons pas, c’est dans quelques journaux on voit, professeur N’Guessan, ce n’est même pas un syndicaliste, personne ne le connaît comme membre du bureau de la CNEC. Il y a un professeur très important en médecine qui a voulu faire la réconciliation. Les anciens nous voyant divisés ont voulu entamé une réconciliation. Mais les gens, ils pensent dans leur tête, qui va diriger, voilà leur problème.

Les enseignants nous attendent, c’est le seul syndicat qui leur donne à manger, le salaire qui a grimpé un peu, c’est la CNEC, donc on ne va pas, à cause d’un homme reculé, d’ailleurs, on ne le connaît pas, à l’université ici, on ne le connaît pas, stratégiquement, tu ne peux pas être ailleurs et dirigé la CNEC, la plus grande université, c’est ici. Ils ont été auteurs de quel acte pour les enseignants ? Personne ne les connaît, tu ne peux pas prétendre diriger la CNEC et tu n’as aucune section dans la plus grande université. Ils tournent entre Korhogo et l’ENS

Vous avez entamé une grève pour exiger la démission du président de l’université, où en êtes-vous ?

La grève a été entamée mardi, c’est une grève d’avertissement sur des points tels que la gouvernance des universités, les heures complémentaires, l’habilitation, le manque d’infrastructure. Il n’y a pas de bancs dans beaucoup de salles, il y a des salles mal éclairées. Y a pas de wifi, le matériel didactique est obsolète, la climatisation ne marche pas dans certains amphis, la liste ne se sera jamais exhaustive.

Si nous ne disons rien, si nous n’arrêtons pas pour manifester notre désarroi, afin que le contribuable sache où son argent rentre, on aura été complice de ceux au profit de qui, de telles situation se présentent.

Pour ce qui est des conditions de vie, nous méritons mieux que certains en Côte d’Ivoire, alors que l’injustice cesse. Qu’on nous considère comme des docteurs.

Est-ce que vos revendications ont été prises en compte ?

Le vendredi 18 mai, la ministre de l’Enseignement supérieur nous a reçus, mais elle s’est plus appesantie sur les problèmes de Cocody. Nous avons dit non, nous lui avons dit, nous posons des problèmes généraux, spécifiques à toutes les universités, grandes écoles, instituts et centre de recherche. C’est sa démarche. On devrait se voir mercredi pour signer sur ce qui a été fait, le consensus qui a été trouvé pour cocody et discuter sur les autres points, malheureusement, on n’a pas reçu de convocation donc on est resté sur notre fin. A l’issue de cette grève, on va convoquer l’assemblée générale, qui va apprécier.

Que reprochez-vous concrètement au président de l’université ?

Les gens expriment leur ras-le-bol. Nos camarades ont estimé qu’il en faisait un peu trop.
Actuellement, on nous paye pour les heures complémentaire à 5.532 Fcfa pour les assistants et maîtres-assistants et 7.749 pour les professeurs titulaires. Il se trouve que le président brandi un texte pour dire désormais, on va appliquer le texte de 1976-1977 qui stipule que le plus petit aura 2.000 FCFA. Qui va enseigner pour 2.000 FCFA ? Les enseignants ont vu en lui, un ennemi. Si les gens ont demandé sa révocation, ça veut dire qu’il est différent des autres, il veut réécrire la Côte d’Ivoire, réécrire l’université, ce n’est pas nous CNEC en tant que telle, mais nous sommes porteur d’un message des uns et des autres.

Qu’avez-vous obtenu de la ministre ?

Elle nous a reproché d’avoir mis sur papier la révocation du président et nous lui avons expliqué pourquoi et je suis sûr qu’elle est convaincue de ce que nous avons dit. Jamais, de mémoire, un président n’a agi de la sorte. Nos camarades ont estimé qu’il était leur bourreau. Nous l’avons senti très embarrassée. Pour ce qui est de l’habilitation, elle a dit de retourner à l’ancien système, c’est-à-dire le texte de 2016, de même que pour les heures complémentaires.

EFI

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